Rio+20 : Approche commune sur la question des déplacés et des réfugiés en milieu urbain
Un événement connexe à la Conférence Rio+20 met en évidence la vulnérabilité des migrants, des déplacés et des réfugiés vivant en milieu urbain.
RIO de JANEIRO, 21 juin (HCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a exhorté les organisations internationales à travailler en partenariat avec les communautés locales et les autorités nationales pour fournir des solutions aux personnes qui rejoignent des villes en quête d'une vie meilleure.
A l'occasion d'un événement connexe mercredi à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, ou Rio+20, António Guterres a appelé également la communauté internationale à adopter des principes directeurs pour assurer la protection des personnes qui sont obligées de traverser des frontières en raison de catastrophes naturelles liées au changement climatique.
« Le partenariat est le nom du jeu dans ce contexte », a déclaré António Guterres. « Un système approprié de protection pour ces populations doit mobiliser les efforts des collectivités locales, de la société civile locale, des organisations représentant les réfugiés et les personnes déplacées eux-mêmes, ainsi que des administrations centrales et des organisations internationales. Nous devons tous travailler ensemble. »
Cet événement connexe, organisé conjointement par le HCR et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), a mis en évidence la vulnérabilité des migrants, des personnes déplacées et des réfugiés vivant dans les villes et a rassemblé les chefs des trois grandes organisations travaillant dans ce domaine.
Ainsi, William Swing, le Directeur général de l'OIM, et Margareta Wahlström, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies pour la réduction des risques des catastrophes, étaient présents ainsi que d'autres participants au débat comme Elizabeth Thompson, Coordonnateur exécutif de la Conférence Rio+20, et le Ministre des Affaires étrangères du Bangladesh, Mohamed Mijarul Quayes.
L'appel d'António Guterres a été repris par d'autres participants à ce débat. « Construire des forteresses n'aidera pas à endiguer le flot de l'immigration », a indiqué le Directeur général de l'OIM. « Les sociétés ont besoin d'embrasser le multiculturalisme car la migration restera un élément clé du 21e siècle. »
Le Haut Commissaire a rappelé aux participants que l'urbanisation est « une méga-tendance ». Il a fait remarquer que plus de 50% des personnes relevant de la compétence du HCR vivent déjà en milieu urbain dans des quartiers démunis, manquant souvent des services essentiels. L'interaction de l'urbanisation avec d'autres tendances comme la croissance démographique, la rareté des ressources en eau, l'insécurité alimentaire et le changement climatique, est « un phénomène caractéristique de notre époque », a-t-il indiqué.
« La distinction entre les migrants économiques et les réfugiés est de plus en plus floue », a souligné António Guterres. « Beaucoup sont désormais obligés de quitter leur chez-soi et ils ne relèvent pas réellement de la définition du réfugié énoncée dans la Convention de 1951 », a-t-il indiqué, en faisant référence à l'instrument clé qui donne la définition de qui est un réfugié, de ses droits et des obligations légales des Etats.
Le chef du HCR a également rendu hommage au Brésil pour l'octroi du statut de résident permanent aux Haïtiens déplacés par le séisme de 2010 pour raisons humanitaires. « Bien qu'ils ne soient pas des réfugiés selon la Convention de 1951, le Brésil a adopté une approche pragmatique pour reconnaître leur besoin en matière de protection », a-t-il indiqué.
L'emploi du temps d'António Guterres à Rio comprenait également une réunion avec l'Alliance globale pour les réchauds écologiques, dont le HCR est un membre fondateur. En présence de la Ministre suédoise pour le développement, Gunilla Carlsson, et du chef de la Fondation des Nations Unies, Timothy Wirth, António Guterres a salué la contribution de cette initiative pour réduire le temps passé par les femmes à collecter du bois de chauffe aux alentours des camps de réfugiés, ce qui réduit les risques de viol auxquels beaucoup sont exposées.
Par Luiz Fernando Godinho
A Rio de Janeiro, Brésil