United Nations High Commissioner for Refugees
  • Taille du texte  Normal size text Increase text size by 10% Increase text size by 20% Increase text size by 30%
  • Version imprimable Version imprimable
  • Envoyer par e-mail Envoyer par e-mail
To e-mail: *
Your name: *
Your e-mail: *
Your message:
Required fields are marked with *. The information entered on this page will not be used to send unsolicited email, and will not be sold to any 3rd parties.

Anne: mineure non-accompagnée au Luxembourg

05 March 2015

©

Les Mineurs étrangers non accompagnés (MENA), ou Enfants séparés, sont des personnes de moins de 18 ans qui ont quitté leur pays sans adulte responsible à leur côté. Voici le témoignage de Anne, réfugiée au Luxembourg.

 

L'histoire de Anne

 

Anne, 19 ans, a fui la Côte d’Ivoire en 2013. Elle a obtenu le statut de réfugié au Luxembourg en mars 2014.

 

Jusque fin 2013, Anne menait la vie normale d’une adolescente de 17 ans. Entourée de sa famille et de ses amis, elle vivait heureuse sous le soleil éclatant de la Côte d’Ivoire. Mais ce bonheur et cette liberté furent brutalement interrompus par une nouvelle : elle allait devoir se marier contre son gré. Suite à son refus catégorique, elle se brouilla avec sa famille et dut couper les ponts. Accompagnée par un ami de la Belgique, elle s’enfuit vers l’Europe.

 

Assise gracieusement sur sa chaise et me regardant droit dans les yeux, Anne explique son voyage vers l’inconnu. Débarquant d’abord en Belgique, elle fut surprise d’apprendre qu’elle allait aller dans un pays dont elle n’avait jamais entendu parler : le Luxembourg.

 

L’ami l’emmena au Don Bosco, le centre d’accueil luxembourgeois  pour les nouveaux arrivants demandeurs d’asile. Logée dans une chambre avec trois autres filles qui ne parlaient pas français, elle tenta d’oublier sa solitude et les souvenirs de sa famille qu’elle laissait derrière elle. Ces colocataires temporaires étaient, avec Anne, parmi les rares jeunes filles demandant l’asile au Luxembourg : la plupart des mineurs non accompagnés sont effectivement des garçons.

 

Au Luxembourg elle fut accueillie et encadrée par les éducateurs du foyer et par les assistants sociaux habitués à venir en aide aux enfants. Ceux-ci furent très vite disponibles pour l’aider dans sa demande d’asile et dans les autres démarches administratives. Une aide légale lui fut également offerte.

 

Deux semaines plus tard, Anne fut transférée au Foyer Saint-Antoine, qui accueille différents types de personnes dites « vulnérables », dont les mineurs non accompagnés font partie. Un éducateur de ce centre m’explique comment leur équipe tente de fournir un suivi social, médical et éducatif aux résidents, ainsi que des possibilités d’intégration.

 

Malgré que l’année académique ait déjà commencé, Anne parvint à s’inscrire à une formation d’Agent administratif (apprentissage du travail de secrétariat). Au Foyer Saint-Antoine, elle s’est aussi attaquée au véritable test d’intégration : l’apprentissage du Luxembourgeois. Ayant réussi les tests d’évaluation, elle put enfin entrer au lycée en septembre 2014 et espérer un Diplôme d’Aptitude Professionnelle en fin d’année. Une fois cette étape franchie, elle pourra enfin faire ce dont elle rêve : entamer des études d’infirmière. Anne est une jeune femme qui aime prendre soin des gens.

 

Conseillée par une assistante sociale de Caritas, la jeune ivoirienne présenta ses projets devant l’Office National de l’Enfance. Ils furent considérés comme réalistes, ce qui lui permit de recevoir une aide financière couvrant ses études et son logement.

Une autre bonne nouvelle allait également arriver. En mars 2014, Anne apprit qu’elle avait reçu le statut de réfugié.

 

Heureuse d’avoir trouvé un logement grâce à l’Office National de l’Enfance, vivre seule dans un appartement est pourtant loin de la vie en communauté qu’elle connaissait en Afrique. Le cercle d’amis qu’elle se construit ici ne pourra jamais être aussi solide que les liens qu’elle a avec les membres de sa famille. Et ici, le manque de soleil l’oblige à prendre des vitamines D.

 

Bien sûr, comme elle l’a prouvé en montant dans l’avion vers l’Europe, Anne ne laissera pas le ciel gris entamer sa volonté. Sa silhouette athlétique témoigne de son état d’esprit de battante et de ses nombreuses heures de natation. Egalement passionnée de danse, et surtout de salsa, elle apporte de la vie dans les salles de danse luxembourgeoises.

 

Malgré les nombreux défis auxquels elle a dû faire face, Anne reste une jeune femme remarquablement courageuse et déterminée.

 

*Le nom a été modifié pour respecter la vie privée de la réfugiée

 

« retour

URL: www.unhcr.be/fr/nos-activites/actualites.html
copyright © 2001-2016 UNHCR - all rights reserved.