C’est en larmes que Sir Chris Hoy reçoit sa sixième médaille d’or aux Jeux Olympiques de 2012 à Londres, devenant ainsi l’olympien britannique le plus décoré de tous les temps – le pinacle de sa carrière en cyclisme sur piste.
Rare moment d’émotion sur le podium du vélodrome de la part de cet Écossais généralement taciturne et qui a toujours fait preuve de maîtrise de soi, mais un moment qui révèle des années de dévouement et de persévérance.
Chris Hoy est un athlète né. Durant son adolescence, il était joueur de rugby au George Watson’s College à Édimbourg, sa ville natale. À 14 ans, il participe à des compétitions de BMX à la fois pour l’Écosse et la Grande-Bretagne, et devient champion d’Écosse et numéro deux britannique. Il a également fait du VTT et, pour couronner le tout, a décroché une médaille d’argent aux championnats britanniques d’aviron dans l’épreuve du deux de pointe sans barreur.
C’est en 1992 que la future star olympique tourne son attention sur la terre ferme plutôt que sur l’eau et se concentre sur le cyclisme sur piste, d’abord avec le club Dunedin, puis avec le Racing Squad de la ville d’Édinbourg, qui était à l’époque l’équipe cycliste britannique la plus couronnée de succès.
Quatre ans plus tard, il intègre l’équipe nationale britannique. Ses coéquipiers de l’époque se souviennent d’un homme pas spécialement prometteur, mais sa volonté était telle qu’en deux ans il les avait tous surpassés pour devenir le sprinteur numéro un de l’équipe.
Il décroche la médaille d’argent dans l’épreuve de vitesse par équipes aux championnats du monde 1999, la première d’une série de 11 titres, dont une incroyable victoire de dernière seconde dans le keirin au vélodrome de Melbourne juste avant les Jeux de 2012.
Il goûte au succès olympique à Sydney en 2000 grâce à la médaille d’argent obtenue dans l’épreuve de vitesse par équipes avec Craig MacLean et Jason Queally. Mais Hoy devra attendre Athènes 2004 pour remporter son premier titre olympique, dans le 1km contre-la-montre.
Lorsque cette épreuve est retirée du programme olympique quatre ans plus tard à Beijing, Hoy, toujours aussi polyvalent, se concentre tout simplement sur la vitesse –individuelle et par équipes – ainsi que sur le keirin, prenant l’or dans les trois épreuves et contribuant à établir un nouveau record du monde dans la vitesse par équipes.
Les résultats incroyables de Chris Hoy en Chine, qui sont le fruit de 35 heures d’entraînement par semaine, de séances de gym interminables et d’un régime alimentaire strict, lui valent de recevoir cette année-là le titre de Sir Chris Hoy.
C’est avec sa modestie et son humour habituels qu’il déclare à l’époque : “Devenir chevalier en chevauchant un vélo, c’est dingue. Mais c’est un honneur incroyable, vraiment, et c’est génial pour le sport.”
Aux Jeux de 2012 à Londres, Sir Chris, qui a obtenu entre-temps un diplôme universitaire en sciences appliquées, est si vénéré qu’il est choisi pour mener la délégation britannique dans le stade olympique à la cérémonie d’ouverture. Et sur le vélodrome, il ne déçoit pas.
À 36 ans, il décroche l’or dans la vitesse par équipes, battant par la même occasion deux records du monde, et met un terme à sa carrière olympique en remportant l’or dans le keirin, devançant son idole, le rameur Sir Steve Redgrave, en tant que plus grand olympien britannique.
Sa carrière, qui s’achèvera dans deux ans aux Jeux du Commonwealth à Glasgow, est un parfait exemple de ce que l’on peut réaliser à force de travail acharné.
Sur les près de 60 courses professionnelles de keirin auxquelles il a participé, il n’est tombé qu’une seule fois, a terminé deuxième à quatre reprises et a remporté toutes les autres.
Comme il l’a dit au London Evening Standard : “Avoir un plan A n’est pas suffisant. Il vous faut un plan B, C et même D. Il faut les apprendre tous, les maîtriser et arriver à les mettre à exécution.”