Une issue en vue pour la situation de réfugiés rwandais prolongée
Le HCR et le Gouvernement rwandais s'engagent à travailler conjointement pour résoudre la situation de réfugiés prolongée de ce pays africain d'ici les deux prochaines années.
KIGALI, Rwanda, 20 octobre (HCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres et le Président rwandais Paul Kagame ont convenu mardi à Kigali de mettre en oeuvre une solution visant à résoudre la situation de réfugiés prolongée du pays d'ici fin 2011.
« Je ne souhaite à personne de vivre en tant que réfugié », a indiqué Paul Kagame à António Guterres, en visite officielle à Kigali pour passer en revue les opérations du HCR et pour discuter d'une proposition de feuille de route décrite par le Haut Commissaire comme « une issue appropriée et efficace » à la situation de réfugiés.
Cette feuille de route fait partie d'une initiative du HCR pour favoriser la fermeture du chapitre de réfugiés au Rwanda, au Burundi, en Angola et au Libéria. Elle conduira en dernière analyse à invoquer la clause de cessation du statut de réfuigé pour les exilés de ces pays. António Guterres a discuté de ce point lundi avec le Ministre rwandais de l'Administration locale Christopher Bazivamo.
Les deux parties ont également étudié des mesures pouvant être mises en œuvre pour accélérer le rapatriement, pour mettre en oeuvre des solutions efficaces en vue de la réintégration et pour régler de façon appropriée les cas restants de protection pour des personnes vivant toujours en exil. « Le Gouvernement rwandais réitère son engagement à recevoir tous les réfugiés rwandais qui choisissent le retour vers leur pays d'origine », peut-on lire dans un communiqué conjoint, ajoutant que des programmes et des mécanismes avaient été mis en place pour absorber ces réfugiés.
Des millions de personnes, principalement des Hutus, ont fui le Rwanda après le conflit ethnique sanglant de 1994. Depuis lors, quelque 3,4 millions de réfugiés sont rentrés, incluant au moins 300 000 personnes avec l'aide du HCR. Toutefois 60 000 à 65 000 Rwandais vivent toujours dans des pays d'asile, y compris le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC) et l'Ouganda.
Le gouvernement a appelé de longue date à la cessation du statut de réfugié, indiquant que la paix a été restaurée dans le pays et que les réfugiés n'ont rien à craindre. António Guterres a souligné que le HCR travaillerait avec le Rwanda et d'autres parties concernées, y compris des pays hôtes, pour résoudre le problème. « Nous aiderons tous les Rwandais au retour et à la réintégration dans la sécurité et la dignité », a-t-il promis.
Il a encouragé à davantage de rapatriements librement consentis et il a appelé le Rwanda à mettre en oeuvre des activités efficaces dans le domaine de la réintégration. La procédure devrait être accélérée par des campagnes d'information massives pour soulager les craintes de ceux qui réfléchissent au retour avant que la clause de cessation ne soit invoquée.
Le Haut Commissaire a indiqué que ce programme incluerait des visites de reconnaissance, pour que les réfugiés puissent juger par eux-mêmes de la situation dans leur pays d'origine puis en faire part à leurs familles et leurs amis.
Le HCR, le Rwanda et des pays hôtes se rencontreront régulièrement pour discuter de progrès avant la déclaration de cessation du statut de réfugié et pour explorer des moyens d'encourager les réfugiés à rentrer ces deux prochaines années, avec notamment des packages significatifs pour l'aide à la réintégration ainsi qu'un suivi pour les personnes ayant des besoins spécifiques.
António Guterres a fait part de sa vive préoccupation au sujet de la situation des réfugiés rwandais se trouvant dans l'est de la RDC, où leurs droits humains étaient menacés à cause du conflit persistant. Il a indiqué que la situation instable empêchait également des personnes de rentrer dans leur pays natal depuis la RDC.
Durant sa visite au Rwanda, António Guterres a également rencontré la communauté des donateurs, ainsi que des chefs des agences des Nations Unies et d'ONG pour expliquer le calendrier de la cessation du statut de réfugié et pour gagner un soutien pour une approche commune. Il a prévu de rencontrer des réfugiés congolais au camp de Nyabeheke dans la province de Gabitso, à l'est du pays, avant de se rendre en Ouganda pour participer à un sommet historique de l'Union africaine sur les personnes déplacées de force.
Par David Nthengwe à Kigali, Rwanda