LE TEMPS ET LE SPORT


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Pourquoi, comment,
et depuis quand, le temps nous fait-il courir (et vibrer) ?


Si la devise olympique commence par « plus vite », le hasard n’y est pour rien.

En matière de sport, le temps est capital. Central. Crucial.

Quelle est sa place exacte dans le sport ? Quel rôle y joue-til?

Pourquoi ce temps suscite-t-il tant d’émotions ?

Ce webdocumentaire raconte comment le temps sportif flirte d’abord avec les dieux et les éléments ; puis comment il se lance dans l’aventure technologique et devient, quantifié au millième de seconde, un enjeu économique et social.

Adaptation de l’exposition temporaire "Courir après le temps" du Musée Olympique (2014), ce voyage numérique dans le temps est à vous.

Parcourez-le vers le bas à l’aide de vos doigts ou de votre souris.

Savourez-le. Partagez-le. Et prenez votre temps.

POUR L’ETERNITÉ


Un marathonien
(Abebe Bikila - ETH, JO Tokyo 1964).
L’arrivée qui se profile. Et la machine à remonter le temps qui s’emballe.

VOYAGER DANS LE TEMPS

Depuis quand le temps court-il
après le temps ?


Depuis des siècles, mesurer le temps est une occupation de l’Homme.

À l'origine, il y a cette conscience toute humaine d'un temps cyclique, naturel.

Ainsi, durant la préhistoire et l’Antiquité, s’affine une perception qui prend comme points de repères temporels la succession immuable du jour et de la nuit, des saisons, des possibilités de cueillettes et de chasse.

LE TEMPS CYCLIQUE


Ce sont les Jeux d’Olympie qui rythment la vie des anciens. Leurs dates sont déterminées en fonction du calendrier lunaire.

Célébrées tous les quatre ans, les Olympiades constituent donc des repères chronologiques communs à tous les Grecs.

CHRONOS TOURNE EN ROND


Le temps est central dans la mythologie grecque. Chronos (à ne pas confondre avec Cronos, père des Titans) est à la fois symbole et maître du temps.

Les Grecs le représentent enlacé à Anaké, son épouse, déesse de la fatalité. Tous deux enserrent le monde, ils dirigent la rotation éternelle de la voûte céleste.

Ordonnateur du monde, le temps mû par Chronos donne sa signification divine aux temporalités.

Parallèlement, les journées, les semaines, les mois et les années commencent à être appréhendés de façon plus rationnelle et précise. Les outils de mesure du temps se multiplient. Le repérage des cycles lunaires est probablement à l’origine de l’invention des calendriers. En Grèce antique, leur usage se répand, mais le temps n’est pas encore uniforme. Il reste soumis aux lois sociales d’une civilisation dans laquelle les cités sont autonomes et possèdent leur propre calendrier.

LE TEMPS DES OLYMPIADES


Niké remettant la couronne d’olivier au vainqueur


À Olympie, le vainqueur reçoit une couronne d’olivier sauvage. Les Grecs de l’Antiquité pensent que ce sont les dieux qui décident d’accorder la victoire à un athlète. Elle est représenté sous la forme d’un personnage féminin ailé, appelé Niké, « victoire » en grec. La modeste couronne de feuillage est la plus haute récompense attribuée alors dans le monde grec, car elle garantit à celui qui la reçoit l’honneur et le respect de tous.

Apollon et Diane conduisant les chariots du Soleil et de la Lune

Miniature de l'Aratus de Winchester (GBR), 1025-1049, illustration du Poème des constellations d’Aratos de Soles, (315-245 av. J.C.) traduit en latin par Cicéron.

LE TEMPS DES IMMORTELS


À Olympie, c’est le calendrier lunaire qui détermine la date des Jeux, rythmés par les forces naturelles et les croyances religieuses.

Les épreuves ne sont pas mesurées, il n’y a pas de notion de record ou de performance, seule compte la première place.
Le vainqueur est l’élu de Zeus. La première place et le nombre d'épreuve remportées érigent les athlètes au rang de héros, de demi-dieux.

Ce temps ritualisé côtoie cependant le temps de la vie civile, mesuré quant à lui par le gnomon ou encore la clepsydre.
Le temps est conçu comme une série de cycles, alors que les Jeux modernes suivent un temps linéaire en instituant la mesure du temps.
Le record définit en effet une limite toujours dépassable, lié à l’idéologie du progrès technique et scientifique des sociétés modernes.

La mécanique d’Anticythère


Célébrées tous les quatre ans, les Olympiades constituent des repères pour tous les Grecs.

La mécanique d’Anticythère qui donne la position du soleil, de la lune, de Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne, est le plus ancien témoignage de calendrier des Jeux Olympiques.

ST-AUGUSTIN, LES CONFESSIONS
(354-430 ap. J.-C.)


«Qu’est-ce donc que le temps ?
Si personne ne m’interroge, je le sais ;
si je veux répondre à cette demande,
je l’ignore »

L’HARMONIE


RAPHAËL ENTHOVEN, PHILOSOPHE

Musée Olympique, juin 2014

PARTIR À TEMPS

Quels sont ces sons qui sifflent sur nos têtes ?


Expérimenter le temps par l'ouïe :

détonation sourde du pistolet de départ,

trille du sifflet de l'arbitre,

vibration puissante du gong,

tintement d'une cloche,

bruits de pas ou crissement du sable sous les chaussures,

l'oreille capte les indices des temps de la compétition; des sons les plus vifs aux bruissements les plus doux.

1-2-3, partez !

Le Départ


L'INSTANT DECISIF

Quand l'athlète s'élance vers son objectif et où débute l'action.

LA DÉTONATION


La légende olympique

Le temps a-t-il un son ? Et ce son, que produit-il sur nous ? Un sifflet, un coup de révolver, une cloche… Que nous disent-ils ? Sons d’enfance, sons d’une vie.

L’ère numérique

Révolution aux Jeux de Vancouver (2010). L’arme légendaire est remplacée par un pistolet au design radical, muni d’un flash et d’un générateur de sons.

ULTIME EFFORT


Montréal, 1976.

ARRETER
LE TEMPS

Comment le temps est-il devenu un enjeu social ?


C’est au tournant du 18e siècle que le rapport au temps connaît une révolution.

Grâce aux progrès conjoints de la mécanique, des débuts de la miniaturisation et de l'industrialisation, des horloges à pendules domestiques et des chronomètres sont fabriqués, puis diffusés largement dans les classes privilégiées d'Europe.

Le temps devient une mesure sociale. Et le sport va s’en emparer.

Découvrez ici comment l'apparition du chronographe va changer le sport.

VERS LE SPORT MODERNE


Le milieu du 19e siècle constitue un moment décisif :
l’industrialisation précoce de l’Angleterre, la recherche d’une meilleure productivité des travailleurs impose l’impératif d’une rationalisation des mouvements qu’explorent Étienne-Jules Marey, médecin et Professeur au collège de France, et Georges Demenÿ, son assistant.

Ensemble, Marey et Demenÿ développent la physiologie du mouvement. Leurs inventions vont permettre de décomposer visuellement le mouvement humain et animal, tout en enregistrant la durée de ce mouvement.

Eadweard Muybridge, photographe contemporain de Marey, tente lui aussi de capter le mouvement par l’image.

Leurs travaux de «chronophotographie» connaissent des applications dans différents domaines et mettent à jour des postures et des enchaînements de mouvements jusque-là insoupçonnés, ce qui va indirectement influencer le sport et la rationalisation du travail.

Dans une logique positiviste, Demenÿ développe une méthode de gymnastique visant à rationaliser les mouvements et économiser la dépense énergétique afin, entre autres, de préparer les jeunes « aux fatigues industrielles ».

Dans les sports modernes, ce lien s’exprime par la recherche de la performance, du record et des améliorations motrices.

A la même période, le romantisme anglais offre les récits de « pedestrians », ces joggers et marcheurs qui parcouraient la campagne britannique en comptabilisant miles et heures de trajet.

Peu à peu, des livres vont compiler ces anecdotes, des faits extraordinaires, puis les gazettes s’en feront écho.
On mesure, puis on enregistre par un document écrit : « to record » en anglais, qui vient de l’ancien français « apprendre par coeur ».

La notion de record sportif est née. Et avec elle, le sport moderne, et sa recherche de la performance.

HOMME NU, COURSE - FILM CHRONOPHOTOGRAPHIQUE D’ETIENNE JULES MAREY, 1892.


Au 19e siècle, le sport incarne un nouveau rapport au temps, au rendement et à l’efficience des mouvements.

CHRONOGRAPHE OLYMPIQUE À RATTRAPANTE, PRÉCIS AU 1/10E DE SECONDE, 1930


Le chronographe à rattrapante possède une aiguille supplémentaire au chronographe classique, superposée à la trotteuse.

Cette aiguille permet de mesurer deux événements commençant en même temps, mais qui n’ont pas la même durée (telle la course à pied).

TROMPER
LE TEMPS

Et si le temps, finalement, n’était qu’une notion relative ?


L’homme joue avec le temps, comme le temps se joue de nous.

C’est une course contre la montre, entre lui et nous; et entre nous et nous.

En sport, le maître du temps s’appelle l’éthique. Et son arme, la photofinish.

Devenez expert en millième de seconde.

TROMPER LE TEMPS


Un record, même s'il est exceptionnel, est une convention en ce qu'il respecte des normes très strictes.

Le record est aussi une construction sociale: selon comment il est révélé et propagé, il aura un impact différent sur les individus. Le temps est à la fois rigide et fluide.

DERIVES & DOPAGE


Battre un record jusqu’à sacrifier son corps.
C’est le fléau du dopage, qui touche toutes les disciplines.

L'OBSESSION


Avant le sport moderne, le record n’était rien.
Avec l’accélération du temps depuis le milieu du XXème siècle, le record est tout.


LE MEILLEUR TEMPS A TOUT PRIX


Les athlètes cherchent à être toujours plus rapides.
Les progrès scientifiques rendent la mesure du temps plus précise.

Par ailleurs, les études du temps et du mouvement ainsi que les sciences médicales contribuent à porter les performances au sommet, mais il n’y a pas que de bonnes nouvelles.

Les athlètes ne cherchent pas seulement à améliorer leur chrono. Certains essaient de tricher et prennent des médicaments pour soigner leurs blessures, mais aussi pour accroître leurs performances.
Plus il devient important d’aller plus vite, plus haut et plus fort, plus il y a de chances que les entraîneurs et les athlètes utilisent tous les moyens à leur disposition pour améliorer leurs résultats.

Ces médicaments sont non seulement illégaux, mais ils peuvent aussi être très nuisibles à la santé des athlètes, lesquels paient un lourd tribut au point de voir parfois leur espérance de vie réduite.

LE TEMPS ÉTHIQUE


OU L’INTERDIT ABSOLU: LA MANIPULATION DU TEMPS

Jean-Pierre Bovay appartient aux pionniers qui, dès les années 60, posent les jalons d'une évolution qui conduira aux techniques de la photofinish actuelle. Le chercheur, ancien de l’horlogerie Omega, est à l’origine de la notion de «temps éthique».

L’IMPLACABLE CAMÉRA PHOTO-FINISH


Instrument photo placé dans le prolongement exact de la ligne d’arrivée, la caméra photofinish ne photographie pas une perspective mais ce qui se passe sur la ligne même, via une fente ouverte en permanence et qui mémorise tous les événements survenus sur cette ligne.

LA PHOTOFINISH, UNE HISTOIRE DU 20e siècle


Développée dans les années 50, la photofinish va répondre à la notion de temps éthique chère à Jean-Pierre Bovay.
Dès lors, le temps objectif sera à l’abri de toute manipulation et les sportifs, à l’abri de l’erreur humaine liée au chronométrage manuel.

Si l’utilisation de la photofinish est aujourd'hui une évidence, cela n’a pas toujours été le cas.
Jusque dans les années 80, la photofinish était encore très contestée par certains.

Tout commence en 1912, durant les JO de Stockholm, où fut utilisé un système de chronométrage semi-automatique. Les chronographes étaient placés à l’arrivée, et chacun d’entre eux était commandé par un circuit électromagnétique.

Lors du départ,le pistolet donnait aux circuits électromagnétiques l’ordre de déclencher simultanément tous les chronographes, par le moyen d’un contact électrique placé à l’intérieur du pistolet.

A l’arrivée, les chronographes étaient stoppés séparément par des commandes à distance attribuées à des juges.
Outre un chronographe, la commande du chef des juges actionnait une caméra à instantané photographique.
La photographie correspondant au moment où le juge principal avait pressé le bouton de son chronographe, soit au temps attribué en premier.

Ce système rendit de grands services, en particulier pour départager le deuxième et le troisième lors du 1500m.

 


C’est en 1932, à l’occasion des JO de Los Angeles, que fut franchi, par Gustavus T. Kirby, le grand pas vers la haute précision.
Kirby, passionné d’athlétisme est l’inventeur de la célèbre « Two Eyes Camera », ainsi nommée parce que, sur la même image, elle avait un oeil sur l’arrivée et l’autre sur un chronomètre à diapason.

Cette caméra filmait au rythme de 128 images par seconde. Elle eut un rôle décisif lors de la finale du 100 m hommes, et l’enregistrement de la course entraîna plus tard une modification de la réglementation relative à l’arrivée.

Meltcalfe, que certains virent gagner, fut déclaré second. Il passa la ligne pratiquement au même instant que Tolan, mais il perdit pour cinq centièmes de seconde. La réglementation alors en vigueur déclarait vainqueur celui dont le torse avait totalement franchi la ligne. C’était le cas de Tolan.

Del Riccio devint, en 1946, un des concepteurs du « Racend Omega », le premier appareil à fente à être utilisé aux JO, notamment à Londres, en 1948.
Pour les JO de 1952, on intégra un chronomètre à quartz à l’appareil qui reçut le nom de « Racend Omega Timer ».

Malgré cette adjonction d’un chronomètre à quartz, qui permettait d’atteindre avec la photo-finish une précision jusqu’alors inconnue, on continue, en athlétisme, de mesurer les performances à la main et individuellement.
Le « Racend Omega Timer » sera présent aux Jeux de Melbourne et de Rome, où, lors du 400m, il sera le juge-arbitre du fantastique duel Davis-Kaufmann.

On recourait volontiers à la photo-finish chaque fois que l’oeil humain était incapable de départager des concurrents, mais on était peu enclin à lui demander les temps…

Le scientifique, lui, ne se laisse pas impressionner par la réputation du chronométrage manuel. Il sait que ce chronométrage est parfois un marché de dupes.

Il peut arriver qu’un athlète soit gratifié d’une performance flatteuse, mais tout bonnement aux dépens d’un autre.
Conscients de ce problème, les dirigeants de l’athlétisme décidèrent de franchir le pas de l’automatisation du chronométrage en 1968 aux Jeux Olympiques de Mexico qui furent les premiers à être contrôlés cent pour cent électroniquement, et jamais autant de records du monde ne furent battus (une dizaine dans les courses)…

Cette étonnante série de records eut un impact énorme sur les médias (qui diffusèrent les photos-finish dans le monde entier), et le système put ainsi s’affirmer comme juge unique.

En 1990, le premier système photofinish entièrement électronique fut commercialisé par OMEGA Electronics. Son grand avantage était de supprimer le temps de développement de la pellicule, ce qui fit gagner environ 3 minutes sur la publication des résultats officiels de chaque course.

Actuellement, tous les systèmes photofinish sont électroniques et contrôlés par des ordinateurs.
Leurs résolution, vitesse d’acquisition et sensibilité à la lumière ne cessent de s’améliorer.

TROMPÉ PAR LE TEMPS


La performance sportive est à la fois et privée et publique.
Au centre d'un stade bondé ou devant les caméras du monde entier, l'athlète doit se recentrer pour se ménager un moment de solitude et d'intimité.
Comme si le temps ne devait pas avoir prise sur lui.

QU’EST CE QU’UN RECORD ?


Imagine-t-on le sport sans l’idée de record ?
À première vue, la course contre le temps semble inséparable de la recherche de l’excellence sportive.

Battre un record implique-t-il d’être l’athlète le plus rapide ?
Le meilleur du monde ? De son pays ?
Parle-t-on de record quand on bat son temps personnel ?

Et encore: le temps du record est-il un temps définitif ou est-il influencé par des facteurs qui aident l’homme dans sa réussite ?
En quoi l’évolution de l’entraînement et des matériaux participe-t-elle à la course aux records, au «toujours plus vite, toujours plus haut…».

En athlétisme, toute distance est parcourue dans des conditions permettant une comparaison exacte, au fil des époques. C’est l’athlète qui court contre le temps avec sa puissance, sa résistance, ses réflexes.
C’est l’homme contre le chronomètre.

Cependant, la détention d’un record est chose éphémère, on ne l’apprivoise parfois que pour quelques minutes…
Dans certains sports d’hiver, s’il est possible de comparer les meilleurs temps d’une saison à l’autre, il est impossible d’établir un record absolu.

En effet, le tracé du parcours, les conditions de la neige, la vitesse du vent, la visibilité ne permettent pas une comparaison chronométrique qui désignerait l’athlète le plus rapide de tous les temps dans sa discipline.

Finalement, le record ne serait-il pas une notion relative ?

UELI STECK, GRIMPEUR DE L’EXTRÊME ET MAÎTRE DANS L’ESCALADE DE VITESSE


« J’ai compris que j’avais envie d’être plus rapide que les autres, c’est quelque chose qui me fascine et qui m’apporte énormément. Pour moi, ça a du sens, mais on peut parfaitement en douter. »
Ueli Steck

LE MOUVEMENT ILLUSOIRE


RAPHAËL ENTHOVEN, PHILOSOPHE

Musée Olympique, juin 2014

AVOIR FAIT
SON TEMPS

Courir contre le temps, mais dans quel but ? Et pour quelle gloire ?


Jesse Owens, Carl Lewis, Usain Bolt, Roger Bannister.

Ils ont atteint des sommets et battu des records.

Du temps, ils en ont fait un rêve, une matière domptée, apprivoisée.

Des héros modernes qui ont fait leur temps. Et plus encore: qui l’ont marqué.

BANNISTER LE HEROS


Le 6 mai 1954, l’Anglais Roger Bannister entre dans l’histoire en devenant le premier athlète à couvrir le mile (1'609.34 m) en moins de quatre minutes (3’59.4).
L'événement est si exceptionnel que les députés à la Chambre des communes interrompent leur séance.

EN COURANT APRÈS LE TEMPS, QUE RECHERCHE L’HOMME?


Est-ce l‘affrontement avec son prochain ?
Est-ce l‘affrontement avec lui même ?
Avec les Titans ?
Et si c’était le duel ultime contre l’éternité ?

100 M EN 10’3’’: JESSE OWENS, JEUX OLYMPIQUES, 1936, BERLIN


« A lifetime of training for just ten seconds »
Jesse Owens (USA)

100 M EN 9’86’’: CARL LEWIS, CHAMPIONNATS DU MONDE D’ATHLÉTISME 1991, TOKYO


Owens, Lewis, Bolt, trois légendes, trois époques.
Pour être comparé, un record doit toujours être replacé dans l’époque qui l’a vu naître.

100 M EN 9’58’’: USAIN BOLT, CHAMPIONNATS DU MONDE ATHLÉTISME, 2009, BERLIN


« I’ve learned over the years that if you start thinking about the race, it stresses you out a little bit. I just try to relax and think about video games, what I'm gonna do after the race, what I'm gonna do just to chill. »
Usain Bolt (JAM)

LE PERFECTIONNEMENT


RAPHAËL ENTHOVEN, PHILOSOPHE

Musée Olympique, juin 2014

LA FLECHE DU TEMPS


LES SPORTS LIMITÉS


Dans certains sports, le temps dicte ses règles et règne en maître sur les actions.
Monolithique, immuable, rigoureux, alors, le temps fascine et impose sa présence, tel un dieu impérieux.

LES SPORTS ILLIMITÉS


Dans d’autres sports, le temps n'est pas le critère déterminant.
Ainsi les secondes ou les heures peuvent s'étirer, ouvrant des territoires potentiellement illimités.

BATTRE
LE TEMPS

Et si le temps était notre mémoire collective ?


Ode aux athlètes qui ont défié les restrictions du temps et qui ont transcendé ses limites.

Vaincre le temps prend deux sens:

C'est gagner et établir un record et c'est aussi entrer dans la mémoire collective comme un héros antique, c'est devenir immortel.

Comme tout être humain, l’athlète est confronté à cette double exigence:

Courir après le temps et arrêter la course du temps.

MÉMOIRE COLLECTIVE


Quand les spectateurs regardent une compétition, ils sont pris dans l’intensité du MAINTENANT.
Mais ce « temps présent » est fait du passé et du futur ; le moment du spectacle concentre à la fois les anciens records passés et les promesses de nouvelles performances

L’ATTENTE


Dans l'attente du coup d'envoi, l'athlète concentré. Autour, le monde glisse: parfois les plus infimes détails deviennent nets et clairs, parfois les sons extérieurs s'effacent. Sa respiration et son pouls rythment ce temps dilaté: jusqu'au plus profond de lui, il est prêt.

AU-DELÀ DU TEMPS


LA RECTITUDE DU GESTE


RAPHAËL ENTHOVEN, PHILOSOPHE

Musée Olympique, juin 2014

CREDITS


Ce webdoc est une adaptation de l’exposition temporaire
"Courir après le temps" du Musée Olympique (2014).

Copyright des images dans l’ordre d’apparition dans le chapitre :

LE TEMPS ET LE SPORT: CIO

VOYAGER DANS LE TEMPS:
CIO Museo astronomico, Roma ©Costa/Leemage ; CIO (1) ©British Library Board/Robana/Leemage; © National Archaeological Museum, Athens (Kostas Xenikakis); ©Electa/Leemage

PARTIR À TEMPS: CIO (5); Getty; CIO (1)

ARRETER LE TEMPS:
CIO (1) © Cheltenham Art Gallery & Museums, Gloucestershire, UK/The Bridgeman Art Library; Recteur et étudiants de la faculté d’Exeter, Oxford (2 documents manuscrits); © Look and Learn;

TROMPER LE TEMPS: IOC (3) Getty; IOC (2)

AVOIR FAIT SON TEMPS: IOC (1)

N'AVOIR QU'UN TEMPS: IOC

BATTRE LE TEMPS: IOC (2)

Coordination : Unité Programmes culturels et éducatifs du Musée Olympique