À l’âge de quatre ans, Michaela Dorfmeister passe déjà des heures à dévaler la colline à côté de chez elle dans la petite station de Neusiedl à l’ouest de l’Autriche. Ses skis et son talent la porteront à participer à trois éditions des Jeux Olympiques d’hiver...
...La skieuse est la première à réussir le doublé dans les épreuves de vitesse en ski alpin, descente et super géant, depuis l’introduction de ce dernier en 1988 au programme des Jeux.
Déception pour ses deux premières participations aux Jeux
Sa première participation aux Jeux Olympiques de Nagano en 1998 se solde par une médaille d’argent en super géant. Elle laisse échapper l’or pour un centième de seconde. Quatre ans plus tard, aux Jeux de Salt Lake City, elle échoue aux 4e, 5e, 6e et 9e places dans les quatre épreuves où elle est inscrite.
Premier succès longuement attendu
Michaela a failli ne pas participer aux Jeux Olympiques de Turin. Vingt jours auparavant, elle frôle un terrible accident en évitant de justesse un pisteur qui traversait devant elle lors d’une descente à Saint-Moritz.
Cet épisode oublié, elle s’élance le 15 février dans la descente de ces Jeux. Sa course est un travail d’orfèvre, elle cisèle des courbes parfaites pour s’emparer de l’or. Dans l’aire d’arrivée, elle devance la surprenante Suissesse Martina Schild et la polyvalente Suédoise Anja Paerson. Sur le podium, « Michi » ne peut retenir ses larmes. À 32 ans, elle vient de combler la seule ligne manquante à son incroyable palmarès. Elle offre le titre qu’attendait l’Autriche en descente féminine depuis celui d’Annemarie Moser-Proll en 1980.
L’apothéose juste avant de se retirer
Cinq jours plus tard, c’est le super géant. La veille, d’importantes chutes de neige sont venues recouvrir les pistes piémontaises et bouleverser les conditions de course. Michaela fait partie des grandes favorites. Partie avec le dossard 30, elle réalise une nouvelle démonstration. Elle relègue la Croate Janica Kostelic et une autre Autrichienne Alexandra Meissnitzer à presque 3 et 6 dixièmes de seconde. Pourtant, une fois la ligne franchie, Michaela ne réalise pas son incroyable performance, cherchant désespérément son nom et son chrono sur l’écran. C’est sa dauphine Kostelic qui lui tombe dans les bras pour lui confirmer son exploit. Ses deux médailles d’or olympiques sont le couronnement d’une carrière qui s’achève en apothéose : trois mois auparavant, elle avait annoncé qu’elle mettait un terme à sa carrière à la fin de l’hiver 2006.