Shakur Stevenson, petit prodige de la boxe, rêve de KO olympiques
Le boxeur américain Shakur Stevenson, qui évolue en poids coq, a remporté depuis 2013 de nombreux combats expéditifs chez les juniors, dont une médaille d’or aux Jeux Olympiques de la Jeunesse. Âgé de 18 ans à peine, il vise désormais un titre olympique à Rio 2016.
Shakur Stevenson n’est pas un athlète du genre bavard, mais ses performances sur le ring sont, elles, extrêmement parlantes. Invaincu en 23 combats internationaux, il est le premier boxeur américain masculin à avoir remporté un titre mondial chez les cadets et chez les juniors, ainsi qu’une médaille d’or aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) 2014.
« C’était une bonne période », se souvient-il en évoquant son expérience de Nanjing où il a battu l’athlète local Ly Ping 3-0. « C’était un tournoi très sympa, car je n’avais jamais évolué dans un tel environnement. »
Son titre aux JOJ est arrivé dans la foulée de ses combats victorieux aux Championnats du monde juniors 2013 et aux Championnats du monde cadets 2014. En mars dernier, il s’est qualifié pour Rio 2016 – son plus gros tournoi à ce jour – à la faveur d’une demi-finale victorieuse sur le Vénézuélien Jose Vicente Diaz Azocar, lors du tournoi de qualification olympique de la zone Amérique qui a eu lieu à Buenos Aires (Argentine).
Déjà assuré de son billet olympique, l’adolescent est venu à bout en finale de l’Argentin Alberto Ezekiel Melian. Si Shakur, originaire de Newark dans le New Jersey, confie qu’il essaie de ne pas se laisser griser par le succès, l’expérience l’a néanmoins hissé parmi les grands favoris à Rio où il se rendra pour la première fois. On le compare volontiers à ses compatriotes Floyd Mayweather, médaillé de bronze à Atlanta 1996, et Andre Ward, champion olympique des mi-lourds à Athènes 2004, et il est vrai que Shakur postule à la plus haute marche du podium.
« Je sais que quand j’y serai, ce sera mieux que tout ce que je peux imaginer en termes d’environnement et de tout, ajoute-t-il. Je m’attends à découvrir un endroit extraordinaire, quelque chose de totalement nouveau et je veux rester concentrer sur ce que j’ai à faire. Je vise la médaille d’or, sous les yeux de toute ma famille. »
Shakur a même lancé une campagne de financement participatif pour obtenir l’argent nécessaire pour payer le séjour de toute sa famille qui viendra le voir boxer à Rio, car ses combats vont quand même s’étaler sur 10 jours. Sa famille a justement joué un rôle décisif dans le parcours de Shakur, depuis l’époque où son grand-père, entraîneur de boxe, lui a fait découvrir le noble art alors qu’il n’avait que 5 ans. Si le papy en question pratiquait également le baseball, Shakur, aîné de neuf enfants et baptisé ainsi en l’honneur du regretté rappeur Tupac Shakur, confie qu’il a toujours su que son avenir se trouvait sur le ring.
« Je suis allé voir quelques-uns de ses matches de baseball, explique-t-il et il m’a présenté quelques-uns de ses boxeurs. Je lui ai demandé si je pouvais l’accompagner à la salle et il m’a emmené et je crois que je suis tout de suite tombé amoureux. »
Interrogé sur son avenir sportif et sur ses chances de troquer un jour ses gants contre une batte, ou de pratiquer un autre sport, Shakur coupe court : « La boxe, et rien d’autre. Elle a toujours eu ma préférence. »
Il espère que son grand-père Wali Moses et que sa mère Malikah Stevenson seront présents le mois prochain sur le site de boxe de Riocentro. Rio 2016 sera son plus gros défi – et sa plus belle conquête - dans la mesure où l’équipe américaine a placé ses espoirs en boxe sur ses jeunes épaules.
Pour la première fois aux Jeux Olympiques, les boxeurs professionnels ont eu la possibilité de se qualifier pour Rio, ce qui signifie que Shakur pourrait fort bien boxer de vieux briscards expérimentés. Le Thaïlandais Amnat Ruenroeng, 36 ans, et le boxeur camerounais Hassan N’Dam, qui a participé aux Jeux de 2004, ont été les premiers boxeurs pros à décrocher leur billet pour Rio 2016, lors de l’ultime tournoi de qualification disputé début juillet au Venezuela. Mais cette perspective ne déstabilise pas le jeune pugiliste.
« Ça m’est égal, dit-il. Je vois plutôt cela comme des professionnels venant sur mon territoire, car ils n’ont pas l’habitude de boxer chaque jour ni de devoir faire le poids tous les jours. C’est un rythme plus rapide. »
Dans le même temps, Shakur a mis les bouchées doubles à l’entraînement et sa confiance se renforce au même rythme, plus Rio 2016 se rapproche.
« Ma préparation se poursuit à la perfection, dit-il. Nous avons déjà commencé à hausser le ton et je me sens très bien maintenant, vraiment confiant. »