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Date
24 févr. 2014
Tags
Sotchi 2014 , Actu CIO

Ole Einar Bjørndalen au sommet de l'Olympe

En remportant deux nouvelles médailles d’or à Sotchi, le biathlète norvégien Ole Einar Bjørndalen est devenu l’athlète le plus médaillé des Jeux Olympiques d’hiver, avec treize podiums, un de plus que son compatriote fondeur Bjorn Daehlie. De sa rivalité avec le Français Raphaël Poirée, à la façon dont il a inspiré les générations montantes du biathlon norvégien, en passant par sa longévité, hommage à celui qui à Sotchi, a également été élu par ses pairs membre de la Commission des Athlètes du CIO.


Le Norvégien Ole Einar Bjørndalen, désormais seul athlète le plus médaillé de l'histoire des Jeux Olympiques d'hiver, a entretenu ses rêves de grandeur comme son patrimoine physique, précurseur dans sa préparation pour encore et toujours défier le temps à 40 ans passés.

C'est l'histoire d'un athlète qui a fait entrer son sport dans une autre époque. Bjørndalen est « Le Cannibale », celui qui dévore tous les trophées qui se présentent sous ses spatules.

Aux côtés de ses 93 succès accumulés en Coupe du monde depuis son premier en 1995-1996, de ses 19 titres mondiaux et de ses six grands globes de cristal, le Norvégien a donc ajouté le 20 février 2014 sur les pistes du complexe Laura une 13e médaille olympique (8 or, 4 argent 1 bronze) grâce au relais mixte, qui ne pouvait décemment pas faire son apparition aux Jeux sans lui revenir.

Après avoir magistralement décroché l'or sur le sprint, loupé d'une seconde le podium sur la poursuite, raté le 20 km et beaucoup trop de cibles dans la mass start, Bjjørndalen a donc retrouvé le moyen d'arrêter le temps.

Le voici désormais seul au sommet des légendes, avec une médaille de plus que son compatriote Björn Daehlie, le plus grand fondeur de tous les temps avec ses douze médailles, dont huit en or, entre 1992 et 1998, qu'il avait rejoint dès le premier jour des Jeux.

Après le sprint, Daehlie ne s'était d'ailleurs pas trompé: « Il va pulvériser mon record. Les autres ne pensaient pas que le « vieux » de 40 ans était capable de cela. Ce qu'il a fait est tout juste fantastique ».

2 + 4 + 3 + 2 + 2 qui font 13

Ole Einar Bjørndalen dispute ses premiers Jeux en 1994 à Lillhammer, à 20 ans. Il est là pour apprendre et se classe 36e de l’individuelle 20km, 28 en sprint et 7e en relais avec la Norvège.

En 1998 à Nagano, il gagne son premier titre olympique (le sprint) et prend la médaille d’argent en relais. Et de 2.

A Salt Lake City en 2002, sur le site de Soldier Hollow dans les montagnes de l’Utah, Bjørndalen réalise à 28 ans un exploit exceptionnel en remportant la totalité des épreuves au programme. Un Grand Chelem qui se décompose comme suit : sprint, poursuite, individuelle 20km et relais 4x7,5km. Et de 6 !

A Turin en 2006, Ole ne gagne pas de nouveau de titre, mais il prend l’argent sur l’individuelle 20km et en poursuite, et le bronze dans la nouvelle épreuve de la mass-start. Et de 9 !

Dans le stade de Whistler, site des épreuves de Vancouver 2010, Bjørndalen est vice-champion olympique de l’individuelle 20km et champion olympique du relais avec Halvard Hannevold, Tarjei Bø et Emil Hegle Svendsen. Et de 11 !

Viennent s’ajouter ses deux titres à Sotchi pour porter le compte à 13.


Un précurseur

Pour « le Patriarche du biathlon », Sotchi sera synonyme de bout de piste, puisqu'il a annoncé l'été dernier que 2013-2014 serait sa dernière saison.

C'est à son extrême professionnalisme que le meilleur biathlète de l'histoire doit sa longévité. Il a été le premier à s'imposer des charges de travail impressionnantes à l'entraînement, au rythme de 900 à 1000 heures par an depuis l'âge de 15 ans. Un professionnalisme qui a d'ailleurs pavé le chemin de ses successeurs.

« Il ne fait aucun doute que son départ va laisser un immense vide, c'est l'homme qui a tout fait pour le biathlon en Norvège. C'est grâce à lui si nous sommes là aujourd'hui avec de telles structures. C'est une légende qui va s'en aller et nous sommes forcément un peu triste », reconnaît son successeur Emil Hegle Svendsen.

« Le Patriarche du biathlon » fut le premier à s'adjoindre un entraîneur de tir personnel, un préparateur mental ou encore à signer des contrats d'exclusivité pour l'utilisation de farts pour ses skis de fond. Il s'est servi de la concurrence, comme d'un aiguillon pour lui permettre de se renouveler sans cesse, au point par exemple de modifier sa façon de tirer avant les Jeux de Vancouver en 2010, à 36 ans !

Membre du CIO

Comme un panorama des vingt dernières années de ce sport, Bjørndalen a souvent dû en découdre avec les Français - Raphaël Poirée, Vincent Defrasne, Martin Fourcade - tout en essayant de mater les générations montantes d'une équipe norvégienne jamais à court de talents (Emil Hegle Svendsen, Tarjei Bø).

« Je regrette de ne pas l'avoir vu évoluer dans sa pratique », note Poirée. « D'année en année, normalement on a d'autres attraits, des enfants... Lui on a l'impression qu'il fait les mêmes choses depuis qu'il a commencé », argumente le Français, à la retraite en 2007 : « Sur le circuit, il se préserve énormément. Mais en dehors (des courses), c'est un gamin, on a fait des grosses conneries », se remémore Poirée en souriant. Les dix années (1997-2007) de féroce adversité Bjørrndalen-Poirée ont permis à la discipline de décoller médiatiquement.

Alors que son énorme travail à l'entraînement ne sera bientôt plus qu'un souvenir, le Norvégien a de nouveaux horizons. Le 20 février à Sotchi, il a été brillamment élu par ses pairs à la Commission des Athlètes du CIO, en même temps que la hockeyeuse canadienne quadruple championne olympique Hayley Wickenheiser. Tous deux deviennent membres du Comité International Olympique pour une période de huit années. 

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