L'accès à Internet via le téléphone mobile, un besoin vital pour les réfugiés
Une nouvelle étude menée par le HCR et Accenture identifie le téléphone mobile et l'accès à Internet comme étant essentiels pour la sécurité des réfugiés au même niveau que la nourriture, l'abri et l'eau potable.
Un jeune réfugié sud-soudanais recherche du réseau pour son téléphone mobile dans l'installation de réfugiés de Nuymanzi à Adjumani, au nord de l'Ouganda. Photo d'archive 2014 © HCR/Frédéric Noy
GENÈVE - Essentiel pour rester en contact avec leurs proches, de nombreux réfugiés considèrent également l'accès à un téléphone mobile et à l'Internet comme essentiel pour leur sécurité, et ce au même niveau que pour la nourriture, l'eau potable et l’abri, selon un nouveau rapport publié par le HCR et Accenture.
Ce nouveau rapport, intitulé « Réfugiés connectés: Comment l'Internet et la Connectivité mobile peuvent améliorer le bien-être des réfugiés et transformer l'action humanitaire », est fondé sur des recherches menées dans 44 pays et quatre continents. Il démontre que, pour de nombreux réfugiés, un téléphone mobile connecté à Internet est une bouée de sauvetage et un outil essentiel pour l’auto-suffisance.
« Dans le monde où nous vivons aujourd'hui, la connectivité Internet et les smartphones peuvent devenir une bouée de sauvetage pour les réfugiés ».
Selon cette étude, bien que l'accessibilité économique représente souvent un frein à la connectivité, les réfugiés vivant en milieu urbain ont souvent un accès similaire aux réseaux mobiles que les autres populations urbaines. Toutefois, pour les réfugiés vivant dans des régions rurales, la situation est différente. Avec seulement une personne sur six vivant dans des zones avec un accès 3G, et une sur cinq n’ayant aucune couverture de réseau mobile, les taux sont nettement inférieurs à ceux de la population en général.
« Dans le monde où nous vivons aujourd'hui, la connectivité Internet et les smartphones peuvent devenir une bouée de sauvetage pour les réfugiés, en leur fournissant un moyen essentiel de donner et de recevoir des informations vitales, de communiquer avec les membres de la famille dont ils ont été séparés, d’avoir accès aux services essentiels ainsi que de se reconnecter autour d’eux avec les communautés locales, nationales et mondiales », a déclaré Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
« Plus important encore, la connectivité peut contribuer à accroître les possibilités pour les réfugiés d'améliorer leur vie et de se construire un avenir, ce qui leur serait sinon difficile », a-t-il ajouté.
« Plus important encore, la connectivité peut contribuer à accroître les possibilités pour les réfugiés d'améliorer leur vie et de se construire un avenir ».
Les résultats de cette étude interviennent à un moment où les guerres et les persécutions ont poussé encore davantage de personnes à fuir leur foyer depuis que le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, prépare chaque année les statistiques sur la population des réfugiés. A la fin 2015, 65,3 millions de personnes étaient déracinées dans le monde, dont 21,3 millions étaient des réfugiés.
Face à un besoin pressant, l'étude recommande des investissements supplémentaires dans trois domaines principaux, qui constituent la base d'une nouvelle « Stratégie mondiale du HCR pour le développement de la connectivité pour les réfugiés ». Ceux-ci comprennent l'augmentation de la disponibilité des réseaux mobiles, l'amélioration de l'accessibilité économique ainsi que l'accès à la formation, aux contenus et aux services numériques.
Le rapport identifie également un certain nombre d'interventions stratégiques pour aider à assurer la connectivité, y compris des partenariats avec des opérateurs de réseau mobile ainsi que d'autres sociétés de technologie et de communication afin d’améliorer l'infrastructure en effectuant des investissements ciblés ainsi qu’en créant un environnement et un système de prestations dans les services numériques.
« Il faudra s’assurer de l’engagement du secteur privé, en particulier les entreprises technologiques et les opérateurs de réseaux mobiles. Accenture est particulièrement optimiste sur le potentiel du HCR et de la communauté humanitaire à collaborer avec le secteur privé pour améliorer le bien-être et l’aide humanitaire aux personnes déracinées via une connectivité améliorée », a déclaré Dan London, Directeur de la Divison Santé et fonction publique chez Accenture.
« Les partenariats avec le secteur privé sont essentiels pour les interventions en faveur de la connectivité à l'échelle mondiale ».
Accenture est une entreprise mondiale de premier plan pour les services professionnels, offrant une vaste gamme de services et de solutions en matière de stratégie, conseil, numérique, technologie et opérations.
En se basant sur l'expérience du business model d’Accenture pour les partenariats dans le secteur du développement (ADP), le rapport identifie également les moyens d'engager le secteur privé pour résoudre les problèmes liés à la connectivité, en tirant parti de partenariats créatifs et d’investissements judicieux. ADP exploite les capacités et l'expérience d'Accenture au niveau mondial pour un impact positif sur la vie des habitants de pays en développement.
« Les partenariats avec le secteur privé sont essentiels pour les interventions en faveur de la connectivité à l'échelle mondiale », a déclaré Roger Ford, directeur général ADP. « Les entreprises et les sociétés ont une portée mondiale, des modèles économiques innovants, l'expérience dans les secteurs des communications et des télécommunications, des relations avec les organismes gouvernementaux de réglementation ainsi que les ressources financières et humaines. Ces avantages seront tous déterminants pour connecter à Internet la population réfugiée à travers le monde. »