Des bourses d'éducation DAFI pour de jeunes rapatriés burundais
Quelque 40 jeunes Burundais deviennent les premiers rapatriés à recevoir des bourses universitaires de la part de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.
BUJUMBURA, Burundi, 21 octobre (UNHCR) - Quelque 40 jeunes Burundais deviennent les premiers rapatriés à recevoir du HCR des bourses universitaires, alors qu'ils s'inscrivaient cette semaine à l'université Lumière de Bujumbura.
Financé par l'Allemagne et connu auparavant sous le nom d'Initiative académique allemande Albert Einstein pour les réfugiés, le programme d'attribution de bourses DAFI de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés concernait seulement des réfugiés vivant dans des pays d'asile. Ce premier groupe de rapatriés rentre au Burundi pour commencer l'année universitaire.
Le principal objectif du programme DAFI, qui célèbre cette année son 16e anniversaire, est de contribuer au développement de ressources humaines dans le cadre de la stratégie plus globale du HCR pour promouvoir des solutions durables et l'autosuffisance pour les réfugiés.
Appolinaire, l'un des nouveaux étudiants de l'université Lumière, a dit qu'il avait été sélectionné sur la base des résultats qu'il avait obtenus lorsqu'il étudiait dans un camp de réfugiés en Tanzanie. « J'étais si heureux quand j'ai reçu la nouvelle [pour étudier la gestion commerciale] », a-t-il dit, ajoutant que cela avait renforcé sa détermination à rentrer chez lui.
Il a expliqué que son éducation avait été interrompue quand il avait fui vers la Tanzanie en 1993 pour échapper aux dernières éruptions de violence dans ce petit pays des Grands Lacs. « J'avais le même niveau que les élèves de ma classe, mais j'ai dû fuir le Burundi alors que j'étais encore en cycle secondaire », s'est rappelé Appolinaire. « A un moment, j'ai perdu tout espoir de pouvoir continuer mon éducation. Certains de mes camarades de classe étaient déjà devenus docteurs ou fonctionnaires. »
Appolinaire rattrape le temps perdu. Et son travail de volontaire dans le camp, dont l'enseignement à d'autres enfants et l'organisation de regroupement des familles pour le Comité international de la Croix-Rouge, lui a fourni l'opportunité de compléter son éducation.
Une autre étudiante, Caline, suivra un cursus de droit grâce à la bourse DAFI. « Je veux devenir avocate pour aider ceux qui, sinon, ne seraient pas représentés », a-t-elle dit, notant que même si une paix relative avait été restaurée dans son petit pays entouré de terres, des litiges fonciers causés par la guerre et le déplacement étaient fréquents.
Comme Appolinaire, Caline a dit qu'elle avait, elle aussi, beaucoup appris durant la période où elle était réfugiée. « Dans le camp, nous recevions une ration alimentaire une fois toutes les deux semaines et vous deviez l'utiliser avec modération au risque de ne plus rien avoir à manger. J'ai appris à économiser et je saurai maintenant comment utiliser mon allocation. »
Le programme DAFI aide actuellement 1 800 étudiants réfugiés dans 33 pays. C'est le seul programme de bourses à grande échelle pour les réfugiés. Cette année, l'Allemagne a accru le financement pour ce programme de deux à cinq millions de dollars.
Cela a permis au HCR de mettre en place de nouvelles initiatives, incluant l'assistance aux réfugiés rapatriés et le financement de diplômes de masters. Auparavant, le programme DAFI aidait seulement ceux qui suivaient des cursus de premier et de deuxième cycle.
Les réfugiés bénéficiaires de bourses DAFI commencent l'année universitaire dans des établissements à travers le monde ce mois-ci. De belles perspectives d'avenir leur sont ainsi offertes. Une étude montre que plus de 95 pour cent des diplômés ayant bénéficié d'une bourse DAFI trouvent des emplois ayant un sens, tout particulièrement à leur retour chez eux, souvent dans les domaines de la reconstruction, de l'aide et du développement humanitaire.
Par Andreas Kirchhof à Bujumbura, Burundi