La rencontre organisée à l'Université de Lausanne en 1913 donna une toute nouvelle dimension intellectuelle aux Congrès olympiques. "Psychologie et physiologie sportive", tel fut en effet le thème retenu pour l'occasion. Le succès grandissant des Congrès olympiques, en particulier de l'édition de 1912 à Stockholm, fit s'interroger les délégués sur les exigences du sport de compétition et le fait que celui-ci pouvait causer plus de tort que de bien. Parmi la centaine de participants présents figuraient de nombreux universitaires et scientifiques étrangers qui soumirent des contributions écrites.
La quête des records
La première séance s'ouvrit par la lecture du texte de l'ancien président des États-Unis Theodore Roosevelt, qui raconta comment la pratique sportive fit du garçon chétif qu’il avait été un homme sûr de lui. Un exposé sur l'équipeexpliqua comment les membres d'une équipe pouvaient se transformer en élément social important. Enfin, une autre présentation se demanda si la quête des records n'était pas exagérée et néfaste pour le sport.
Des discours d'une qualité exceptionnelle
Le Congrès de Lausanne manqua parfois de données scientifiques avérées s'agissant des effets de l'activité physique, ce qui peut expliquer pourquoi si peu de recommandations furent adressées à cette occasion. La rencontre dut davantage son succès à la qualité exceptionnelle des discours prononcés et à la nature des débats. Des années plus tard, Coubertin déclara que Lausanne avait marqué "la naissance de la psychologie sportive". Le professeur de philosophie Maurice Millioud, qui présida les séances et dirigea les débats, écrivit pour sa part : "Toutes les questions ne sont pas résolues, - comment cela se pourrait-il ? - mais quantité de questions sont posées; on ne les oubliera plus."