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Beach volleyball 2016 Getty Images
Date
23 sept. 2016
Tags
Rio 2016 , Actu CIO , Volleyball de plage

La plage de Copacabana en feu avec le volleyball de plage

Spectacle, émotions, stade rempli sur une plage mythique, ambiance de folie... Le volleyball de plage a connu deux dénouements opposés pour le public brésilien : la victoire imparable des Allemandes Kira Walkenhorst et Laura Ludwig face aux Brésiliennes Agatha Bednarczuk et Barbara Seixas de Freitas, et le triomphe du duo Cerutti et Bruno Oscar devant les Italiens Paolo Nicolai et Daniele Lupo.

L’Allemagne a remporté sa première médaille olympique en beach volley féminin en battant le Brésil 2 sets à 0, le 17 août à Copacabana. Kerri Walsh Jennings a remporté sa quatrième médaille en prenant le bronze avec April Ross.

Quel parcours ! Walkenhorst et Ludwig ont démontré qu’elles étaient les plus fortes dans ce tournoi, ne lâchant en tout et pour tout qu’un seul set (au premier tour dans la poule B face à la paire italienne Menegatti-Giombini, battues 2-1) au cours des sept matches qu’elles ont disputés dans le stade de Copacabana, finale comprise. Ludwig, âgée de 30 ans et considérée comme la meilleure joueuse européenne avec notamment quatre titres continentaux, et Walkenhorst, 25 ans, forment la même équipe depuis 2013. Ensemble, elles ont déjà gagné un titre européen, ainsi qu’une étape du Grand Chelem à Shanghaï.

Le duo allemand a sorti une autre paire brésilienne en demi-finales, les n° 1 mondiales Larissa Franca et Talita Antunes (21-18, 21-12). De leur côté, hormis une défaite anecdotique au premier tour devant les Espagnoles Elsa Baquerizo et Liliana Fernández (lesquelles seront ensuite éliminées en huitièmes de finale), Agatha Bednarczuk et Barbara Seixas de Freitas ont remporté 2-0 tous leurs matches précédents. La demi-finale, où elles ont éliminé la triple tenante du titre américaine Kerri Walsh Jennings associée à April Ross, 22-20, 21-18, a été particulièrement remarquable.

Les championnes du monde brésiliennes en titre, qui évoluaient devant leur public, ont démarré la finale en favorites, mais les Allemandes sont entrées avec détermination dans le combat, utilisant notamment leur taille à leur avantage. La domination de Kira Walkenhorst au filet s’est avérée trop difficile à contrer par Agatha et Barbara, qui se sont donc inclinées en 2 sets secs.

Beach volleyball © Getty Images

La première manche a débuté de façon équilibrée, les deux équipes échangeant les points. Mais la paire brésilienne a commencé à faire des erreurs, et un smash de Walkenhorst suivi d’un point gagnant de Ludwig, a scellé le premier set 21-18. Le deuxième set a plutôt été à sens unique, les deux Allemandes se montrant intraitables au block tout en évitant les fautes, alors que le jeu des Brésiliennes se délitait. Finalement, un dernier service de Barbara Seixas de Fretas dans le filet a conclu la partie sur le score de 21-14.

« C’était vraiment dur. Les Brésiliens criaient très fort ! J’avais la chair de poule, c’était très spécial. Mais nous nous sommes concentrées. Nous avions travaillé sur la confiance mutuelle, même avec cette foule », a expliqué Laura Ludwig.

Le duo allemand a beaucoup mieux composé avec le vent qui s’est levé sur la plage juste avant le début de la finale, en servant notamment trois aces quand les Brésiliennes ont été cinq fois à la faute dans ce secteur. Ludwig explique qu’elles ont fait tourner ce paramètre à leur avantage. « Une tempête arrivait, et j’ai pensé : « Utilisons-la et créons notre propre tempête ». Nous avons juste fait attention à nos passes et à notre mise en place, et dans ces conditions, nous avons les étés les meilleures. Le point clé était de servir efficacement. »

Beach volleyball © Getty Images

« Il fallait tellement se battre dans cette finale », a expliqué Agatha Bednarczuk, « nous voulions la médaille d’or, mais l’argent reste un bel accomplissement. Cela nous a pris beaucoup de travail et n’y a pas de sentiment de tristesse. Nous sommes très heureuses, » a-t-elle lâché tout en avouant à quel point cela aurait été magnifique de gagner le premier titre brésilien en beach volley féminin depuis Atlanta en 1996 devant son public.

Bednarczuk a aussi admis que le duo allemand a mieux joué, et s’est mieux adapté aux conditions régnant sur la plage de Copacabana. « Elles méritent définitivement la médaille d’or. Ça a été une excellente partie, et nous voyons que le niveau a beaucoup progressé à travers le monde. »

Cette finale a été un deuxième crève-cœur pour le public brésilien, après que la paire américaine Kerri Walsh Jennings et April Ross ait battu Larissa Franca et Talita Antunes en trois sets, 17-21, 21-17, 15-9, pour prendre la médaille de bronze. Kerri Walsh Jennings, la plus couronnée des joueuses avec trois médailles d’or consécutives (2004, 2008, 2012), quitte Copacabana en n’ayant perdu qu’un seul match au cours de sa brillante carrière olympique : la demi-finale contre Bednarczuk et Seixas de Freitas.

Beach volleyball © Getty Images

Après être montée sur son quatrième podium olympique, Kerri a expliqué : « En tant qu’athlète, je jure que c’est le match le plus difficile que j’ai joué dans ma vie. C’était une question de persévérance. April Ross est maintenant la championne du monde. Elle a joué de façon incroyable. Elle a montré la voie, et je me suis accrochée dans son sillage. Ça a été un peu long à mon goût, mais quand elle est dans son sujet, elle me rend meilleure, et elle a été en feu toute la soirée ! ».

Alison Cerutti et Bruno Oscar fêtés par tout un peuple !

Le 18 août, portés par une foule de spectateurs survoltés qui ont complètement occulté la pluie, dans un stade à guichets fermés et une ambiance volcanique, Alison Cerruti et Oscar Schmitt ont gagné leur finale 2-0 contre les Italiens Paolo Nicolai et Daniele Lupo, les champions européens en titre. Ils décrochent la première médaille d’or olympique du Brésil depuis 12 ans en volleyball de plage. Les favoris ont bataillé ferme pour obtenir la victoire face aux Italiens qui avaient pourtant commencé sur les chapeaux de roue dans les deux premiers sets.

Pour arriver là, les deux Brésiliens ont terminé 2e de leur poule au premier tour (2 victoires, 1 défaite) avant d’éliminer les Espagnols Gavira-Herrera 2-0 en huitièmes, les Américains Dallhausser-Lucena 2-1 en quarts, et les Néerlandais Brouwer-Meeuwsen 2-1 en demi-finale. Les Italiens sont eux passés par un trou de souris en phase éliminatoire, 3e de la poule C avec une seule victoire et contraints de disputer un barrage remporté de justesse face aux Polonais Kantor-Losiak (21-19, 15-21, 15-13) pour accéder aux huitièmes de finale. Ils ont alors sorti leurs compatriotes Carambula-Ranghieri 2-0, avant de batailler trois sets et de s’imposer de justesse en quarts et en demi-finales face à deux paires russes, Barsouk-Liamin, puis Krasilnikov-Semenov.

En finale, Paolo Nicolai et Daniele Lupo ont pris une avance de 5-1 dès l’entame de match, jusqu’à ce qu’Oscar Schmidt ne sonne la charge en claquant un ace. Avec Cerruti intraitable au filet et Schmidt faisant tomber une pluie de smashes avec une adresse folle, les Brésiliens ont fini par se mettre le premier set en poche, 21-19.

Sans perdre espoir, les Italiens parvenaient à mener au score dans le début du second set, se ménageant même un avantage à 10-7 pendant un court instant. Mais le duo local reprit encore une fois le dessus, avec un Oscar Schmitt inspiré qui baladait le ballon d’un bout à l’autre du terrain, invariablement hors de portée des plongeons italiens. La finale s‘est achevée sur une balle de match à 20-17 en faveur des Brésiliens, la victoire scellée sur une faute commise par Daniele Lupo. Jeu, set et match, et éruption volcanique dans les gradins du stade de volley de la plage mythique !

Beach volleyball © Getty Images

« Ce qui a fait la différence dans ces Jeux Olympiques, ce sont les spectateurs. » a déclaré Alison Cerruti, très ému. « Ils ont été à nos côtés dans les moments difficiles. Gagner ici à Copacabana, c’est incroyable. Je n’arrive pas encore à réaliser », avant d’expliquer le travail acharné et l’implication dont ils ont dû faire preuve pour obtenir ce succès : « On ne gagne pas une médaille d’or en restant assis chez soi pour se pointer comme ça le jour du match. L’année 2014 a été symbolique. On a acheté le terrain en 2014, en 2015 on a construit la maison, et en 2016 on a peint la maison ! »

Pour rendre hommage à la contribution décisive de son père, Oscar Schmitt a dit : « À trois reprises, mon papa a insisté pour que je continue à jouer au volleyball. J’étais souvent fatigué. Tous mes amis avaient fini leurs études, mais mon père me disait toujours que rien n’est facile dans la vie, il faut insister. La même chose s’est passée aux Jeux Olympiques, et mon père m’a soutenu jusqu’au bout. »

Beach volleyball © Getty Images
Paolo Nicolai est bon perdant : « C’est la meilleure équipe du monde. Aujourd’hui on a tout essayé, mais ils étaient plus forts. On a quand même gagné une médaille olympique. Je ne sais pas comment l’expliquer. Quand tu perds quelque chose, c’est toujours un peu difficile, mais on est vraiment fiers de notre équipe. »
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