Le HCR est préoccupé par la situation à Yei au Soudan du Sud

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR William Spindler – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 30 septembre 2016 au Palais des Nations à Genève.

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est vivement préoccupé par la sécurité et le bien-être d’environ 100 000 personnes qui sont prises au piège à Yei – une ville située dans l’Etat de Central-Equatoria à environ 150 kilomètres au sud-ouest de Juba.

Selon le personnel de l’église de la ville, plus de 30 000 personnes ont été déplacées vers Yei depuis des localités environnantes, à la suite d’attaques meurtrières contre des civils et du pillage de biens privés, les 11 et 13 septembre derniers. Ils ont rejoint plusieurs milliers d'autres déplacés du comté voisin de Lainya qui sont arrivés depuis la mi-juillet et jusqu'à 60 000 habitants de la ville qui restent à Yei sans pouvoir partir et qui ont maintenant autant de besoins que les personnes déplacées par le conflit.

La ville de Yei avait été, jusqu’à présent, largement épargnée par les violences et les attaques ayant frappé le pays depuis décembre 2013. Sur place, la présence du HCR se limite à assurer la protection et à fournir une assistance aux réfugiés originaires de la République démocratique du Congo (RDC) voisine et qui vivent dans la ville de Yei ainsi que dans l’installation de Lasu située non loin.

La situation sécuritaire à Yei s’est toutefois détériorée rapidement après la reprise du conflit à Juba début juillet et, début septembre, des milliers de civils ont été forcés de fuir leurs foyers. C’est la première fois que la population de Yei - principalement des fermiers qui vivent de l'agriculture commerciale et de subsistance - est devenue une cible directe de la violence, et ce du fait de soupçons sur leur appartenance à des groupes d'opposition. Ils ont d’urgence besoin d'aide humanitaire.

Selon une mission inter-agence pour Yei, dirigée par le HCR et ayant eu lieu le mardi 27 septembre, des dizaines de milliers de personnes déplacées ont trouvé refuge dans des maisons abandonnées et de plus petits nombres dans l’enceinte de l'église. Les personnes déplacées sont confrontées à une grave pénurie de nourriture et de médicaments.

Des hommes et les femmes terrorisés ont parlé de violences horribles contre des civils avant et pendant leur fuite depuis leurs maisons, y compris des agressions, des assassinats ciblés, des mutilations, des pillages et des incendies de biens. Plusieurs civils ont été massacrés à coups de hache, y compris des femmes et des nourrissons. Selon certaines informations, de nombreux jeunes hommes, âgés entre 17 et 30 ans, ont été arrêtés car ils sont soupçonnés de soutenir l'opposition.

Les personnes déplacées ont besoin de nourriture, d’articles ménagers, de médicaments et les enfants ont besoin d'accès à l'école. Les prix des denrées alimentaires montent en flèche, et les produits de première nécessité disparaissent rapidement du marché. De nombreuses personnes déplacées ont signalé que leurs stocks de nourriture avaient été pillés. Deux hôpitaux locaux fonctionnent à capacité réduite. La pénurie d’aliments à haute teneur énergétique pour les enfants souffrant de malnutrition et les mères allaitantes devient critique. Au fur et à mesure de la collecte d’informations, des violences sexuelles et sexistes sont mentionnées, ainsi que des enfants non accompagnés et séparés. La population ne peut pas quitter la ville du fait de la limitation de la liberté de mouvement et d’un manque de ressources. Les agriculteurs sont dans l’incapacité d’aller travailler leurs champs. De ce fait, les récoltes pourrissent et le risque de manquer les prochaines semences est très élevé. Il se pourrait qu’il n’y ait aucune récolte l'an prochain.

A Juba, les partenaires humanitaires se mobilisent pour répondre à la situation à Yei, par des distributions de vivres, d’articles non alimentaires et de médicaments. Toutefois, la date pour l’accès demeure incertaine.

La détérioration de la sécurité au Soudan du Sud a contraint plus de 200 000 personnes à fuir le pays depuis le 8 juillet 2016, portant ainsi le nombre de réfugiés sud-soudanais dans les pays voisins à plus d’un million. Au Soudan du Sud, plus de 1,61 million de personnes sont déplacées internes et, par ailleurs, quelque 261 000 autres sont des réfugiés originaires du Soudan, de la RDC, de l’Ethiopie et de la République centrafricaine.

 

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