- Date
- 02 févr. 2014
- Tags
- Sotchi 2014 , Actu CIO , Innsbruck 2012 , JOJ
Sara Takanachi, la Japonaise volante
Sara Takanachi, vainqueur de la Coupe du monde féminine de saut à ski 2012-2013 et dominatrice sur le circuit mondial de la FIS lors des premières compétitions de l’hiver olympique, est pour le Japon le plus grand espoir de médaille d’or à Sotchi. Elle assume ce statut avec la fraîcheur de ses 17 ans.
Médaillée d’or des Jeux Olympiques de la Jeunesse d’Innsbruck en 2012, puis gagnante de la deuxième édition de la Coupe du monde FIS de saut à ski féminin au terme de la saison 2012-2013, Sara Takanashi déclarait aux médias japonais avant le début des épreuves de l’hiver olympique : « Je vais travailler dur pour monter sur les podiums et prendre la bonne vague. Si je parviens à terminer au plus haut, cela va booster ma confiance ».
Mettant ses paroles à exécution, la championne de 17 ans a tout simplement gagné les trois premières compétitions 2013-2014, sur les tremplins de Lillehammer (Norvège) le 7 décembre et de Hinterzarten (Allemagne) deux fois, les 21 et 22 décembre. Elle a ainsi pu fêter la nouvelle année olympique dans les meilleures dispositions avec un capital de 300 points sur 300 possibles au classement général de la Coupe du monde.
Née sur une terre de saut à ski, l’île de Hokkaido qui fut le théâtre des Jeux Olympiques d’hiver de 1972 à Sapporo, Sara Takanashi débute sur les tremplins guidée par son père et son frère aîné, tous deux pratiquants de la discipline. « J’ai tout de suite aimé voler comme un oiseau », raconte-t-elle. Dès ses 13 ans, Sara débute sur la Coupe continentale de la FIS qui préfigure la Coupe du monde.
A 15 ans, elle remporte le concours de saut des JOJ d’Innsbruck puis le titre de championne du monde junior 2012 en battant le record sur le tremplin d’Erzurum en Turquie le 21 février avec un bond mesuré à 110,5m. Si elle sait voler très loin, Sara Takanashi reste pénalisée par ses difficultés à bien exécuter le télémark à la réception, ce qui lui fait souvent perdre des points de « style ». Elle s’applique donc à corriger au mieux cet élément indispensable pour viser la victoire à chaque compétition.
Une irrésistible ascension
Enfin, lors de la saison 2012-2013, la championne de Kamikawa remporte huit des seize compétitions de la Coupe du monde, monte treize fois sur le podium et s’adjuge le Globe de cristal à 16 ans, ce qui en fait la plus jeune gagnante individuelle d’un classement général de la FIS. Lors des Championnats du monde de Val Di Fiemme en février 2013, elle prend la médaille d’argent derrière l’Américaine Sarah Hendrickson et remporte le concours par équipe avec Ito Yuki, Ito Daiki et Takeuchi Taku.
En août-septembre 2013, elle s’impose également pour la deuxième fois en deux éditions du « Grand Prix d’été » féminin sur les tremplins à revêtement synthétique devant la Française Coline Mattel, en gagnant quatre des six concours de la compétition. Début décembre, avant de démarrer la saison olympique, elle note : « A cette époque de l’année, j’avais toujours un problème aux jambes ou ailleurs. Rien de tout cela cette fois ». Elle termine l’année 2013 invaincue.
Tous ces résultats au plus haut niveau international font de Sara Takanashi le plus grand espoir olympique du Japon à Sotchi. Depuis ses cinq médailles d’or à Nagano en 1998, le pays du Soleil levant n’en a gagné qu’une autre, celle de Shizuka Arakawa en patinage artistique à Turin en 2006. Un tel statut est-il lourd à porter ? « Je ne crois pas avoir plus de plaisir qu’au moment où je parviens à réaliser mon meilleur saut en ressentant la pression » explique-t-elle. Mais elle déclare également : « Je ne me considère pas encore comme une championne. Le niveau du saut à ski féminin a vraiment progressé. Je ne veux pas rater la marée ! ».
Dans le mois qui précède les débuts de sa discipline à Sotchi, Sara Takanashi continue sur sa lancée : quatre nouvelles victoires et deux deuxièmes places, plus de 300 points d’avance sur sa première poursuivante au classement de la Coupe du monde. Rendez-vous le 11 février sous les projecteurs du tremplin HS106 Russkie Gorki !