- Date
- 15 oct. 1964
- Tags
- Tokyo 1964
Dawn Fraser signe son retour en entrant dans l'histoire
Natation
À l’âge de 27 ans, l’Australienne Dawn Fraser, surnommée Granny par quelques-unes de ses coéquipières, faisait un peu figure de vétéran. Et pourtant, si quelqu’un dans le monde de la natation forçait le respect, c’était bien elle: après avoir remporté le titre du 100 m nage libre aux deux éditions précédentes des Jeux Olympiques, elle n’avait nullement envie de renoncer à son titre.
Personne ne doutait qu’elle en avait encore la capacité. En 1962, elle avait réalisé un 100 m en 59,9 secondes. Ce nouveau record du monde faisait de Don la première femme à couvrir la distance en moins d’une minute. En fait, c’était elle qui avait établi les neufs derniers records du monde du 100 m, elle avait même fait moins de 59 secondes quelques mois avant le début des Jeux, un exploit qui devait rester dans les annales jusque dans les années 70.
Mais juste après sa superbe nage, Dawn fut gravement blessée dans un accident de voiture qui coûta la vie à sa mère. Elle dut porter une minerve pendant six semaines et même si elle avait récupéré pour concourir à Tokyo, on s’interrogeait sur son aptitude ou son envie de revenir en scène après ce tragique événement. Une jeune prétendante s’était également fait remarquer, l’Américaine Sharon Strouder, alors âgée de 15 ans.
Dawn s’en sortit aisément dans l’épreuve préliminaire et établit le temps record de 59,9 secondes en demi-finale. La finale elle-même fut à la hauteur de ses attentes, Dawn resta en tête jusqu’au virage, mais Sharon la rattrapa après 70 mètres. Le sprint final était engagé, l’énergie et la volonté de Dawn la propulsèrent en tête et elle rafla l’or en 59,5 secondes. Sharon, avec 0,4 secondes de plus, fut la seule autre nageuse de l’histoire à couvrir la distance sous la barre de la minute.
Dawn fut la première nageuse, tous sexes confondus, à s’imposer dans la même épreuve de natation dans trois olympiades consécutives. Pour fêter sa victoire, elle tenta de voler le drapeau du palais impérial. Elle fut arrêtée mais l’empereur du Japon lui fit cadeau du drapeau.
Elle se retira de la vie sportive après les Jeux de Tokyo. Vingt-quatre ans plus tard, elle fut désignée comme la plus grande athlète féminine d’Australie. Elle fut élue au parlement de sa région, la-Nouvelle-Galles-du-Sud.