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Date
11 sept. 1972
Tags
Munich 1972

Borzov ponctuel au rendez-vous de l'histoire du sprint

Athlétisme

Discipline reine des Jeux Olympiques, la finale du 100 m fut cette fois précédée d’un petit épisode digne d’une farce.

Si l’Ukrainien Valery Borzov, portant alors les couleurs de l’Union soviétique, faisait figure de favori pour la médaille d’or, il était toutefois confronté à deux sérieux adversaires, les Américains Eddie Hart et Rey Robinson, qui étaient descendus à 9,9 secondes lors des sélections olympiques aux États-Unis.

La deuxième série de courses était programmée le 31 août à 16h45. Le problème, c’est que les trois Américains (avec leur entraîneur) se fiaient à un ancien horaire qui indiquait le début de la course à 19h. Alors qu’ils faisaient la queue pour prendre le bus qui les emmènerait au stade, quelle ne fut pas leur surprise de voir les éliminatoires du 100 m à la télévision. A la question de savoir s’il s’agissait d’une émission en différé, quelle ne fut pas leur surprise de s’entendre dire « non, c’est en direct » ! Horrifié, Rey Robinson réalisa alors qu’il était en train de voir la course même à laquelle il était censé participer.

Les trois athlètes furent emmenés de toute urgence au stade mais c’était trop tard pour Hart et Robinson qui venaient de rater leur course et en étaient exclus sans aucune chance de pouvoir faire appel. Quant à Taylor, il eut tout juste le temps d’enfiler ses chaussures, de se baisser sur le starting block et d’effectuer sa course. À noter que malgré la situation chaotique, il parvint à terminer deuxième derrière Valery Borzov.

Même classement le lendemain avec l’or pour Borzov en 10,14 secondes juste devant Taylor et le Jamaïcain Lennox Miller.

L’Ukrainien s’adjugea également le 200 m en terminant devant un autre Américain, Larry Black. Borzov avait fait preuve d’une décontraction telle dans les premiers tours qu’il se permit même de parler à un des coureurs alors qu’il le dépassait. Lors de la finale, alors qu’il lui restait cinq mètres à parcourir, il regarda par-dessus son épaule et, voyant qu’il avait champ libre, il franchit la ligne d’arrivée les bras grand ouverts. Il fut le premier athlète non nord-américain à remporter le doublé olympique du sprint.  

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