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Date
11 sept. 1972
Tags
Munich 1972

Avilov rend hommage aux disparus avec une belle victoire au décathlon

Athlétisme

 Le décathlon de 1972 devait être associé à la tragédie. Il s’agissait de l’épreuve qui marquait la réouverture des Jeux Olympiques, repoussés afin de permettre le deuil des 11 athlètes et entraîneurs israéliens assassinés. Il s’agissait donc d’une épreuve lourde de sens. Le monde entier avait été choqué par ces meurtres et maintenant il voulait se consoler par cette compétition, peut-être la plus exigeante de toutes les épreuves olympiques.


Il s’agissait d’honorer les morts et de montrer que la terreur ne viendrait pas à bout de l’esprit olympique. Et c’est exactement ce qui se produisit ; le décathlon fit honneur à sa réputation et donna lieu à une compétition mémorable avec des performances exceptionnelles.


En sport, vous pouvez vous entraîner pendant des années ou posséder un talent inné remarquable, il se peut parfois que vous deviez vous fier aux hasards du destin pour remporter l’or.


La compétition avait pris une tournure classique se jouant entre une poignée de décathlètes. Bien malin étaient ceux qui auraient pu prédire qui parviendrait à se détacher entre le champion d’Europe Joachim Kirst, l’Américain Jeff Bannister, voire le Polonais Ryszard Skowronek.


On assista pour finir à une course de haies chaotique mettant aux prises plusieurs favoris. Pour commencer, Joachim Kirst heurta une haie, tomba et se déchira un muscle. Ensuite, Jeff Bannister, dans la ligne suivante, fut projeté à l’extérieur, heurta une haie, renversa la suivante et fut disqualifié. Pendant ce temps, l’attention entièrement accaparée par les malheurs de ses concurrents, le Polonais Tadeusz Janczenko se retrouva tout près de devoir sauter par-dessus l’Américain ce qui le força à ralentir, voyant ainsi s’échapper toute chance de médaille. Semblant à peine remarquer tout ce foin, l’Ukrainien Mykola Avilov (qui portait les couleurs soviétiques) termina sa course sur le chronomètre de 14,31 secondes, soit le meilleur temps jamais enregistré. Quant à Skowronek, il avait évité les obstacles après avoir été tiré au sort pour concourir dans la course suivante, mais une déchirure musculaire le força à l’abandon.


Avec ses rivaux hors course, Miykola Avilov se retrouva soudainement avec une grande longueur d’avance qu’il était destiné à ne jamais céder. Il établit un record personnel dans huit des dix épreuves et un nouveau record du monde. La médaille d’argent revint à un autre Ukrainien, Leonid Lytvynenko, qui courut le 1 500 m à une vitesse telle qu’elle lui permit de bondir de la huitième à la deuxième place.

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