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Date
28 févr. 2014
Tags
Sotchi 2014 , Actu CIO , Femmes dans le sport

Mamma Mia ! Maman est sur le podium !

Les femmes ont offert de fantastiques performances à Sotchi. Certaines d’entre-elles ont réussi à combiner le sport de très haut niveau avec le fait d’avoir des enfants. Hommage à ces mamans qui sont revenues médaillées des XXIIe Jeux Olympiques d’hiver.


Alla Tsuper (Belarus), championne olympique du saut acrobatique

A sa 5e participation aux Jeux Olympiques, Alla Tsuper s’est imposée sur le tremplin du Parc Extreme de Rosa Khutor, devant la Chinoise Xu Mengtao et la tenante du titre australienne Lydia Lassila.

 

« Lors de mes premiers Jeux à Nagano en 1998, je n'étais pas nerveuse du tout. Mais à chaque fois, ça devenait plus dur. Alors cette année, j'ai décidé de faire comme si ces Jeux de Sotchi étaient mes premiers et je n'étais pas du tout nerveuse », a indiqué celle qui est devenue la plus âgée des médaillés olympiques de ski freestyle à 34 ans. 

A Sotchi, Tsuper était loin de porter un costume de favorite : elle n'est revenue sur les tremplins que cette saison après une pause de deux ans pour fonder une famille, elle n'avait encore jamais remporté de médaille en grands championnats, et sa dernière victoire en Coupe du monde remonte à janvier 2009, à Lake Placid (Etats-Unis).

Sur le podium, deux mamans se sont congratulées. Tsuper comme Lassila, 32 ans, ont eu des enfants depuis les dernier Jeux. Et la championne olympique 2014 croit que la maternité et l’expérience l’ont aidée à s’imposer.  « Nous savons ce que nous voulons, et nous allons le chercher » dit-elle. Tsuper s’est arrêtée deux ans après les Jeux olympiques 2010, persuadée qu’elle ne remporterait jamais de médaille. « J’ai pensé comme ça après Vancouver.  J’ai eu ma fille, puis la chance de m’y remettre. J’ai repris l’entraînement et ça a très bien marché ».

Lydia Lassila est ravie pour son amie « J’aime vraiment Alla. C’est une grande compétitrice, elle est là depuis longtemps. Nous allons bien ensemble car nous avons à peu près le même âge. Nous sommes toutes deux mères, je sais ce qu’elle a traversé, elle sait ce que j’ai vécu pour être présente ici… et pour que nous donnions le meilleur de nous-mêmes. Elle a sauté avec son coeur, et ce soir, elle mérite tellement ce titre ! ».

Marie Martinod (France) médaille d’argent en halfpipe à skis

Championne précoce devenue gérante de bar et maman avant de reprendre la compétition pour monter sur le premier podium olympique de ski halfpipe dames, Marie Martinod a déjà vécu plusieurs vies, à seulement 29 ans.

Avec ses cheveux rasés sur les côtés, sa longue mèche rouge, ses ongles vernis -notamment en bleu, blanc et rouge- et ses tatouages, la Française au look singulier s'est parée d'argent, derrière l'Américaine Maddie Bowman, de neuf ans sa cadette.

Au début des années 2000, elle se balance sans retenue dans un demi-tube de neige aux parois géantes, elle vit à cent à l'heure, participe aux X Games d'Aspen, mais décide de tout arrêter. Par amour : A 22 ans, elle s'éprend d'un Maxime, saisonnier à La Plagne. A eux deux, ils gèrent un bar de nuit dans la station savoyarde. En 2009, elle donne naissance à Mélirose, leur fille. Maman et patronne de bar à 25 ans, Martinod est à des années lumières de la compétition.

Mais en 2011, la Savoyarde amorce un nouveau virage à 180°, une petite fraction des rotations qu'elle lançait autrefois dans le « pipe ». Le ski halfpipe va entrer au programme des Jeux Olympiques d’hiver. Marie repart à l’entraînement pour aller défendre ses chances à Sotchi.

Après son podium à Rosa Khutor, Maxime réagit : « Elle s’est entraînée, elle a en bavé et maintenant c'est la consécration, c’est beau », dit-il, au milieu du groupe de supporteurs qui ont donné de la voix pour « Marie ». Au premier rang, la petite Mélirose, avec sa grand-mère. « Je voulais montrer à ma fille ce que ça faisait d'atteindre son but quand on s'en fixe un », explique Martinod. « Il fallait qu'elle comprenne pourquoi je fais des abdos pendant qu'elle regarde les dessins animés »

Carien Kleibeuker (Pays-Bas), médaillée de bronze en patinage de vitesse

Carien Kleibeuker a vécu un véritable conte de fées en revenant sur les anneaux de glace pour aller gagner la médaille de bronze sur 5000m dans l’arène Adler.
La patineuse de 35 ans, qui a fini la course longue-distance en 6:55.66 pour rejoindre sa compatriote Ireen Wüst (argent) et la Tchèque Martina Sablikova (or) sur le podium, 
était éloignée des anneaux de glace au moment des Jeux de Vancouver 2010. Elle avait fondé une famille et s’occupait de sa fille Annemijm.


 « C’est trop drôle. C’est juste incroyable. Je pratique ce sport pour le plaisir, et là, j’ai eu cette opportunité, la motivation est allée croissante, et c’est tout simplement géant de gagner une médaille », a dit la mère de famille, d’autant plus heureuse qu’Annemijm, cinq ans, a assisté à son exploit dans les gradins de l’arène Adler. 
Annemijm, bien évidemment habillée en orange, a été portée en bas des gradins par un des entraîneurs néerlandais afin de voir de près sa mère au moment de la cérémonie du podium.

Une Carien aux anges a ensuite rejoint sa fille après deux semaines passées sans elle, puis l’a soulevée, l’a prise dans les bras, et l’a promenée autour de la piste ! « Ca a été très dur pour moi », a raconté Carien, « Mais au bout du compte, ça valait la peine. Ma fille m’a dit après la course, « tu pensais que tu n’aurais pas de médaille, mais tu l’as fait ! ».

Noelle Pikus-Pace (Etats-Unis) médaille d’argent en skeleton

La Saint-Valentin à Sotchi a offert une conclusion romantique au voyage agité de la mère de deux enfants Noelle Pikus-Pace, 2e de l’épreuve de skeleton sur la piste Sanki.

Elle avait raté les Jeux de Turin en 2006 à cause d’une très sévère blessure à la jambe, qui aurait pu signifier la fin de sa carrière sportive. Mais elle était revenue à la compétition en 2007 pour devenir championne du monde
En 2010 à Vancouver, Noelle avait connu la déception en ratant le podium pour 1/10e de seconde. Après ces Jeux, elle avait décidé de se recentrer sur sa famille, jusqu’à ce que son mari ne la persuade de tenter une dernière fois sa chance sur les pistes de glace.

Elle décrit aujourd’hui ses deux rôles d’athlète et de mère comme « une question d’équilibre », expliquant que la présence de ses deux enfants (sa fille de 6 ans Lacee et son fils de 2 ans Traycen) à ses côtés à Sotchi l’ont aidée à maintenir cet équilibre. Eux aussi étaient ravis d’être du voyage ! « La première chose que m’a dit ma fille quand je suis revenue dans notre appartement, c’est « J’adore Sotchi, est-ce qu’on peut habiter ici ? » a expliqué la championne de 31 ans.
Elle révèle aussi qu’elle avait été inspirée par la coureuse de fond britannique Paula Radcliffe qui avait donné naissance à la petite Isla en janvier 2007 avant de revenir remporter le marathon de New York neuf mois plus tard ! « C’est à ce moment que j’ai eu ma petite fille. Je me demandais si je pouvais revenir à la compétition » a expliqué Noelle Pikus-Pace, « Puis je l’ai vue et je me suis dit « Les mamans peuvent revenir plus fortes, plus rapides ! ». Cela m’a donné un surcroît de confiance ! ».

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