Mo Farah est devenu le premier Britannique à remporter le 5 000 m et le 10 000 m.
La course sur de longues distances, une discipline dominée pendant très longtemps par les athlètes africains, ne comptait pas vraiment d'athlètes de haut niveau en Grande-Bretagne. Mais tout a changé lors des Jeux Olympiques de 2012 à Londres lorsque Mo Farah est devenu le premier Britannique à remporter le 5 000 m et le 10 000 m.
Mo Farah s'est frayé un chemin parmi les grands et a gagné le cœur de fans à travers le monde entier – en particulier dans son pays et sa ville d'accueil, où il est arrivé en tant que réfugié somalien à l'âge de huit ans.
Ayant atterri à Londres avec à peine quelques mots d'anglais à son actif, Mo Farah a plaisanté à propos du fait qu'il perdait les courses d'orientation à l'école car il était incapable de lire les panneaux de direction – mais la barrière de la langue n'allait en aucun cas empêcher cette star déterminée et talentueuse d'avancer.
Après s'être détourné du football – une de ses premières ambitions étaient de jouer pour Arsenal – il a remporté le 5 000 m juniors aux Championnats d'Europe en 2001. Mais ce n'est que lorsqu'il a emménagé avec un groupe de coureurs kenyans en 2005 que son ascension a réellement commencé.
Il a établi un record britannique en salle pour le 3 000 m en 2009 et l'a pulvérisé des semaines après lors du Grand Prix à Birmingham, pour décrocher l'or dans l'épreuve aux Championnats d'Europe en salle de cette année. Il a suscité l'intérêt du grand public en 2010 lorsqu'il a remporté l'or en 10 000 m aux Championnats du monde.
Mo Farah a fait déménager sa famille en 2011 pour l'Oregon aux États-Unis afin de s'entraîner avec le coureur de longue distance Alberto Salazar, lequel a modifié sa façon de courir – et aux Championnats du monde de cette année à Daegu, République de Corée, Mo Farah a remporté l'or dans le 5 000 m et l'argent dans le 10 000 m.
Même si Salazar a porté Farah vers un nouveau niveau d'excellence, l'Afrique allait jouer un rôle clé dans son succès futur.
Après des Jeux Olympiques de 2008 à Beijing décevants, où il n'a pas réussi à se hisser en finale du 5 000 m, Mo Farah a pris sa carrière en main et a commencé à voyager dans ce continent pour s'entraîner chaque année.
Il a commencé 2012 dans un camp d'entraînement à Iten dans les hautes terres de la vallée du Rift au Kenya, un village réputé pour être un berceau de champions car il a vu naître de nombreux grands coureurs.
Pendant ce camp, il a suivi un régime éreintant, il a commencé chaque journée par un bol d'Ugali – porridge – et a participé à de longues séances de course sur les routes poussiéreuses de la zone, situées à quelque 8 000 pieds (~ 2 440 m) au-dessus du niveau de la mer.
Ce dur labeur allait finir par payer et d'une manière spectaculaire alors que Mo Farah a remporté l'or dans le 5 000 m au terme d'une course exaltante et stratégiquement menée, clôturant avec brio un samedi spectaculaire pour l'équipe britannique au stade olympique. Il a d'ailleurs présenté au monde entier à cette occasion sa pose légendaire, le "Mobot".
Sept jours plus tard, porté par une foule de quelque 80 000 personnes, il a réussi l'impensable et remporté le titre sur 10 000 m devenant l'un des rares athlètes de l'histoire olympique à courir cette double distance, avec un temps de 13:41.66.
Après la course, Mo Farah a déclaré : "C'est un sentiment incroyable – le meilleur des sentiments. Le voyage a été long, acharné, mais tout est possible."
Mo Farah a désormais des vues sur le marathon – et étant donné son dévouement, les coureurs d'élite africains n'ont qu'à bien se tenir.