De la fin du 19e siècle à aujourd’hui, Live! vous propose de suivre les principales étapes de l’épopée technologique qui a favorisé l’accès des JO hors du stade : 1900, 1920, 1936, 1960, 1970, 1980, et 2012.
Grand tourbillon fait de pionniers et de trouvailles insoupçonnées, la retransmission des Jeux Olympiques raconte en réalité bien plus que les innovations techniques : c’est toute l’histoire moderne qui s’y révèle.
Faites défiler votre fenêtre de haut en bas, et entrez dans l’Histoire et les petites histoires de la diffusion du plus grand spectacle planétaire.
A votre gauche, la réception des JO par époque et par usage. A votre droite, la transmission, et ses conquêtes technologiques.
Bonne réception.
Les Jeux naissent en même temps que le cinéma, à la toute fin du 19è siècle, et occupent glorieusement les fameuses Actualités cinématographiques, qui tiennent lieu, dans les salles obscures, de journal télévisé. Malgré un différé de plusieurs semaines, les cinéphiles adorent se sentir téléportés dans les tribunes des stades, avant de vibrer tous ensemble, à l’arrivée du parlant, grâce à l’emphase des commentateurs.
C’est signé Pathé. Il n’existe pas de film plus ancien d’un 100 m olympique. En ce mois de juillet, sur la terre battue du White City Stadium, construit en dix mois après que Londres a récupéré in extremis les Jeux de 1908, des hommes luttent pour la victoire : et notamment le Sud-Africain Reginald Walker (médaille d’or), l’Américain James Rector (argent). Les images tremblent, les silhouettes sont imprécises, mais l’émotion est intacte.
Voici les plus vieilles images animées olympiques disponibles! Dans une salle obscure, des spectateurs découvrent tous ensemble ce stade de Saint-Louis (Etats-Unis). Gageons cependant que les Actualités de l’époque ne rendent pas compte des polémiques associées à ces Jeux, dont 523 des 651 athlètes sont Américains, d’où sont absentes les équipes olympiques françaises et britanniques, et où des « journées anthropologiques » mettant en scène des « tribus sauvages » (dont Geronimo !) provoquent l’ire de Pierre de Coubertin.
Applaudi par 100 000 spectateurs aux anges, Spyridon Louis, paysan grec et marathonien, arrive en vainqueur dans le Stade panathénaïque, datant de l’Antiquité. Ouf, quel carambolage de symboles ! L’image témoigne de la volonté de Coubertin d’inscrire les Jeux modernes dans la lignée des Jeux antiques. Bien que reconstruit, le stade lui-même, longiligne, a gardé ses proportions de l’époque antique. Outre la médaille, précise la légende de la photo, Spyridon Louis gagna une année gratuite chez un barbier et dans un restaurant d’Athènes.
Un article dans la presse grecque lors des premiers Jeux de l’ère moderne qui ont lieu en 1896 à Athènes. Le renouveau olympique initié par Pierre de Coubertin enchante la Grèce, qui avait tenté sans succès de relancer les Jeux au cours du 19è siècle.
En arrière-plan, deux appareils photos dominent la scène, comme montés sur des échasses. Devant, la foule athénienne venue sonder le terrain la veille du premier jour des tout premiers Jeux de l’ère moderne. Voici le lien étroit qui se tisse entre les médias et les JO.
C’est l’année du « revival » des Jeux, et le mensuel Scribner’s Magazine, lancé en 1887 aux Etats-Unis, ne se gêne pas pour orner sa publicité d’un bel athlète grec à l’ancienne. Autre exemple de la fascination du Scribner’s pour les Jeux d’Athènes : le numéro d’avril 1896, dont la couverture représente une femme de la Grèce antique, bouclier et lance à la main, avec le titre « Les Jeux olympiques et leur renouveau ».
Celui qui a bénéficié de ce ticket pour le stade olympique londonien, le 24 juillet 1908, a probablement assisté à l’incroyable issue du marathon. Arrivé le premier, l’Italien Dorando Pietri, dopé à la strychnine, s’écroule cinq fois, se trompe de sens, se fait aider par des organisateurs. La médaille sera donc remise au deuxième, l’Américain John Hayes !
Regardez ces quatre coureurs en mouvement : celui qui démarre le plus vite, c’est celui qui va gagner, le deuxième à partir de la gauche. Il s’appelle Thomas Burke, c’est un Américain. Pour ces premiers Jeux modernes, on ne récompense que les deux premiers, avec un rameau d’olivier et respectivement une médaille d’argent et une de bronze.
Les premiers Jeux modernes ont lieu en 1896, en Grèce, afin de marquer la continuité avec les Jeux antiques. Voici l’insigne que portent les organisateurs, au revers de leur veston.
Les spectateurs ne sont pas dans les tribunes, mais chez eux, devant leur télévision. Dans plusieurs langues, ils crient leurs encouragements aux athlètes via des haut-parleurs installés dans le stade. Croquée à l’occasion des Jeux de Berlin, cette caricature de 1936 illustre avec beaucoup d’intuition la manière dont va évoluer la médiatisation des Jeux. D’abord spectacle collectif (au cinéma), les JO deviennent progressivement une expérience familiale (à la télévision), puis individuelle et immersive (sur les tablettes, les téléphones intelligents).
Les pieds dans la terre battue du stade panathénaïque, un photographe s’apprête à immortaliser la grande cérémonie d’ouverture, la première dans l’histoire des Jeux modernes. Pourtant, ces Jeux « intercalés » entre Saint-Louis 1904 et Londres 1908, organisés par la seule Grèce qui voulait avoir le monopole olympique, ne seront jamais reconnus par le Comité International Olympique.
Pas de retransmission à la télévision ou à la radio. Le seul moyen de vivre les JO en direct, c’est évidemment de s’y rendre physiquement ! Cette publicité pour les Jeux de Londres est destinée aux Français, à qui l’on suggère de passer par Douvres, ou par Ostende, en Belgique. L’affiche mentionne l’Exposition franco-britannique, une initiative pour commémorer l’Entente cordiale de 1904, dans ces années précédant la Première Guerre mondiale. L’imagerie antique (la couronne de lauriers) a toujours la cote.
Une affiche des Jeux de Londres en 1908, incitant les Français à s’y rendre. Dommage pour ceux qui n’ont pas fait la traversée : la France est 4è au tableau des médailles, avec 19 trophées. Les médailles d’or françaises sont remises à des champions de cyclisme, d’escrime, de motonautisme (course de bateaux à moteur), et de tir à l’arc !
Un photographe s’aventure sur la piste du marathon. Bousculé par un coureur, il perd son chapeau ! Pourquoi ces images nous rendent-elles nostalgiques? Parce qu’on y perçoit de la fraîcheur dans les attitudes, de la simplicité dans l’organisation. Pourtant, les Jeux de Stockholm voient l’arrivée du chronométrage électronique et de la photo-finish, la photo d’arrivée.
Ce joli meuble de style Art déco, c’est une radio, et les familles (ici, aux Etats-Unis vers 1935) se réunissent autour du poste comme devant un feu de bois. En 1924, les Jeux Olympiques de Paris passent par la radio ! Radio Paris, née un an avant, invente le commentaire sportif en direct avec le journaliste Edmond Dehorter, et la BBC résume chaque soir les événements du jour. Des années 30 aux années 60, la radio est le média numéro un pour les Jeux, avant de céder sa place à la télévision...
6 octobre 1923, un match de boxe à la salle Wagram, à Paris. Sur Radiola, qui deviendra bientôt Radio-Paris, Edmond Dehorter (ou le « Parleur inconnu », son pseudonyme) commente un match en direct, pour la première fois dans l’histoire des médias. Pour les Jeux de 1924 à Paris, le même Edmond récidive. Il commente les principales épreuves en direct, et tente même l’exploit de le faire depuis la nacelle d’un ballon, dominant à la fois le Vélodrome d’Hiver et le stade de Colombes... Intéressé par l’affluence, Peugeot appose des publicités sur les flancs de la nacelle !
Que de spectateurs pour applaudir les coureurs du 100 m, le Britannique Harold Abrahams ou l’Américain Jackson Scholtz... Les organisateurs craignent que les retransmissions en direct, qui commencent modestement cette année-là au micro de Radio Paris, ne vident les tribunes. En Grande-Bretagne, les propriétaires de journaux, inquiets pour la survie de leurs titres, imposent à la BBC de ne pas diffuser de bulletins d’information avant 18h !
685 journalistes sont présents en 1924 aux Jeux de Paris. Un peu d’organisation s’impose.... Voici l’insigne que ces reporters portent au revers de leur veston.
Les Galeries Lafayette se saisissent des Jeux de Paris 1924 pour promouvoir leurs ustensiles de cuisine, transformés en raquettes... Un dessin signé Marcel Arnac, un des précurseurs de la bande dessinée.
Cette carte postale (les timbres sont en haut à droite) est la reproduction de l’affiche officielle des Jeux de 1924 à Paris. Tout y est : l’athlète en pleine action, la planète pour signifier la dimension mondiale des Jeux, les silhouettes du Sacré-Cœur et de la Tour Eiffel pour rappeler la ville-hôte. À Paris, le nombre de pays représentés passe de 29 à 44, et 1 000 journalistes sont présents; les JO s’internationalisent et se médiatisent. L’affiche est le tout premier média, comme la couverture d’un livre qu’on a envie de feuilleter.
Les Jeux à la Une de la presse néerlandaise. Après deux échecs successifs, Amsterdam est enfin ville-hôte des Jeux d’été de 1928. La ville s’est dotée pour l’occasion d’un stade flambant neuf, capable d’accueillir 40 000 spectateurs.
Les corps vont vite, les bouches s’agitent ; les films de l’époque donnent une impression de précipitation permanente. Charley Paddock, célèbre Américain vainqueur de ce 100m de 1920, semble aller plus vite encore ! Petit, grassouillet, puissant, il court sans grâce mais sa rapidité est légendaire. Seul Harold Abrahams, en 1924, le détrônera... Paddock, dont le personnage figure dans le film « Les Chariots de Feu », sera tué dans un accident d’avion au-dessus de l’Alaska, pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1943.
Rencontre entre deux styles sur ce produit dérivé des J0 de 1928 à Amsterdam : la silhouette d’un lanceur de disque inspiré de l’Antiquité grecque posée sur ce marque-pages au graphisme des années 20-30. Le signet, un média comme un autre !
A cette époque, la carte postale fait figure de media à part entière, propageant bonnes et mauvaises nouvelles.
Dans le village olympique, des membres de la délégation indienne sont rassemblés autour d’un poste de radio. En Californie, des centaines de radioamateurs retransmettent avec enthousiasme les Jeux de Los Angeles dans le monde entier. Le Radiola 80, sorti une année avant, deviendra un poste de radio très populaire. Les appareils miniatures font aussi leur apparition, ainsi que la commande automatique de volume, et les premiers autoradios... L’Olympisme et le développement des médias avancent de concert ! Si bien que Hollywood et les organisateurs des JO craignent que la radio ne dégarnisse les cinémas et les tribunes. Pendant l’olympiade de 1932, seul un résumé quotidien de 15 min est disponible sur les réseaux NBC et CBS...
Le radioamateur, c’est un animateur et quelques amis techniciens ! En 1932, lors des Jeux de Los Angeles, on dit qu’ils sont plus de 1500 à émettre... Les Jeux suscitent des vocations. Ce petit panneau en carton mentionne la présence d’opérateurs d’une radioamateur, nommé « W6USA ».
Ces postes de radio, magnifiquement dessinés (comme ce Stewart-Warner de style « Art nouveau », ou cet Atwater-Kent, du nom d’un inventeur américain qui sponsorise aussi des shows de radio) commencent à se vendre à la fin des années 20, au moment même où les Jeux prennent de plus en plus d’importance au niveau mondial. Aux États-Unis, alors que la pauvreté galopante des années 30 empêche les familles de se rendre au cinéma ou de sortir dîner, la radio devient l’unique distraction, permet de se tenir au courant de la Grande dépression ou d’écouter les paroles rassurantes du président Roosevelt. La retransmission des JO de Los Angeles tient les auditeurs en haleine, même en l’absence d’images... Le règne de la radio durera jusqu’aux années 60, avant de laisser place à la télévision.
Olympisme, mondialisation, médias : ces trois mouvements vont de pair et en s’amplifiant. Ainsi les tribunes dédiées aux médias du monde entier venus assister aux Jeux sont-elles fort bien équipées, comme ici à Los Angeles, en 1932, avec ces téléscripteurs et leurs rouleaux de papier. Installés derrière des vitres, des journalistes en bras de chemise prennent leurs aises, pendus au téléphone, prêts à parler au micro.
La photo... Le film d’Actualités au cinéma... Les débuts de la radio... Oui, mais le dessin est encore très présent dans les journaux des années 20. Cela autorise le dessinateur à fréquenter les pistes et les tribunes aux Jeux de 1924 à Paris.
Joli. Petit. Pratique. Cette année-là, les journalistes de plus en plus nombreux à couvrir les Jeux, reçoivent leur insigne, à accrocher au veston !
Les photographes, plus nombreux, travaillent désormais en groupes. Le défi médiatique commence.
Deux caméras, une foule dense et enthousiaste : le 100m de 1924 fait l’objet d’un bel intérêt. Mais qui sont ces hommes en blanc qui creusent des trous face à la ligne de départ ? Les coureurs fabriquent eux-mêmes leur « starting blocks », histoire de partir du bon pied... Cette épreuve précisément, remportée par le Britannique Harold Abrahams face aux favoris américains, inspirera le film « Les Chariots de Feu », qui a pour toile de fond la montée de l’antisémitisme en Europe.
C’est l’après-guerre. Les Jeux de Londres annoncent la fin des jours sombres, mais aussi un élan vers la modernité. La télévision s’invite dans les salons du monde occidental, pour ne plus les quitter. Si la technologie télévisée a fait ses premiers pas dans le Berlin olympique de 1936, elle va s’épanouir en 1948, dans la capitale britannique. C’est cette année-là que des images olympiques atterrissent directement dans les foyers. Déjà, on va au-delà de la simple retransmission factuelle des exploits du jour. On filme en direct ; on multiplie les angles et les perspectives; on raconte une histoire. De collective (les Actualités cinématographiques, les salles de télévision à Berlin), l’expérience du spectateur devient familiale.
Plusieurs pays protestent contre le maintien de l’attribution des Jeux à une Allemagne devenue nazie. Mais Berlin sera bel et bien la ville-hôte de l’Olympiade d’août 1936. La croix gammée est posée sur l’insigne des journalistes accrédités.
Les « Actualités cinématographiques » projetées au cinéma après les Jeux de 1948 à Londres. Au programme : les finales des Jeux (haltérophilie, cyclisme, canoë, équitation, hockey), un reportage sur le « prochain Premier ministre canadien », un autre sur l’incendie d’un quai à Londres… . Si la télévision est en train de l’emporter, les Actualités au cinéma survivent jusqu’aux années 50.
D’abord, le coup du pistolet, puis la clameur, et enfin la victoire. Jesse Owens, 23 ans, d’une stupéfiante vélocité, remporte non seulement le 100 m, mais aussi le 200 m, le saut en longueur et le relais du 400 m ! Des images et du son pour un moment mythique. Malgré l’affront (un Noir triomphe), Hitler salue Owens d’un geste de la main. Owens racontera plus tard, à rebours de tous les commentateurs de l’époque et non sans provocation, s’être senti plus valorisé par Hitler que par l’Amérique ségrégationniste qu’il a retrouvée au retour des Jeux.
La technique du condensateur est encore utilisée aujourd’hui, et considérée comme particulièrement apte à retransmettre une ambiance.
Berlin 1936 marque les débuts de la retransmission télévisée des Jeux. 25 « auditoires publics" et halles à bière équipés d’écrans ouvrent à Berlin, Potsdam et Leipzig. Ces lieux permettent à très exactement 162 228 spectateurs de suivre gratuitement les compétitions. C’est l’occasion rêvée, pour le régime nazi, d’exhiber sa modernité et de calmer provisoirement les inquiétudes internationales. Au même moment, la cinéaste Leni Riefenstahl, proche d’Hitler, entame le tournage de son documentaire « Les Dieux du Stade », qui magnifie les corps des athlètes olympiques et invente une manière de filmer le mouvement.
Est-ce un hasard? Trois ans avant la Seconde Guerre mondiale, l’une des caméras utilisée pendant les Jeux, de 2 mètres de long, se nomme Fernsehkanonen, « télévision canon », tant elle ressemble à un canon ! En tout, trois caméras couvrent quatre sites olympiques pour un total de 72 heures de retransmission dans 25 salles de l’agglomération berlinoise. Les « films de nouvelles » sont expédiés aux États-Unis par les fameux ballons dirigeables Zeppelin… Mais l’avancée, due à l’ingéniosité de la technologie allemande, a ses limites. Une seule de ces trois caméras peut retransmettre en direct, et seulement lorsque le temps est ensoleillé ! Plusieurs techniciens par caméra sont requis, tant leur volume est important; et les cameramen orientent leurs caméras en fonction des propos des commentateurs, qui n’ont pas d’écran sous les yeux !
40 cameramen, un budget de 1,8 millions de marks entièrement fourni par le Reich, deux ans de montage, et des techniques de tournage inédites: la contre-plongée, le téléobjectif, le travelling, la caméra-catapulte…. Les « Dieux du Stade » (ou « Olympia »), un documentaire sur les Jeux de Berlin commandé par Hitler, est à la fois kitsch, esthétisant et techniquement audacieux. Il éblouira Hitler comme Joseph Goebbels, alors ministre de la Propagande. Pourtant, la réalisatrice Leni Riefenstahl fait la part belle aux exploits de l’Afro-américain Jesse Owens, et ne magnifie pas spécialement les victoires allemandes. Après une période de boycott dû à la très grande proximité de Riefenstahl avec le régime nazi, on reconnaîtra au film des qualités uniques, et « Olympia » inspirera la manière de filmer le sport.
Et la BBC entre en scène… Pendant les douze années de disette olympique pour cause de conflit mondial, la technologie a fait quelques bonds. Fini, les salles de télévision où se rassemblent les mordus de sport. Les 60 000 foyers britanniques heureux propriétaires d’un téléviseur bénéficient d’une retransmission en direct grâce à la chaîne publique; six caméras couvrent le stade et la piscine, soit les compétitions d’athlétisme, de boxe, de natation, de football, d’équitation… commentées par 14 animateurs - dix fois moins nombreux, tout de même, que leurs collègues de la radio. Ian Orr-Ewing, pourtant directeur de diffusion à la BBC, s’inquiète dans un article de la santé des téléspectateurs cantonnés dans leur salon : « Il est clair qu’un fort pourcentage va essayer de regarder tous les programmes. Il est à souhaiter que cette habitude ne persiste pas au-delà de la période des Jeux, ou bien l’on reconnaîtra les téléspectateurs dans les rues de Londres à leur teint pâle! »
Affiche pour un film d’actualités en espagnol sur les Jeux de 1948 à Londres, mais aussi sur les Jeux d’hiver qui ont lieu la même année à Saint-Moritz, en Suisse. Le coureur est l’Argentin Delfo Cabrera, médaillé d’or au marathon.
Opportunément nommé « Olympic », ce petit téléviseur se retrouve dans de très nombreux salons britanniques pendant les Jeux de 1948 à Londres.
La radio ? Toujours là. Les actualités au cinéma ? Encore un peu. Mais la télévision, stimulée par les Jeux Olympiques, entame son marathon sans fin d’avancées technologiques et mondialisées. C’est l’ère des premières fois. Rome 1960 : premières retransmissions en direct dans de très nombreux pays d’Europe. Tokyo 1964 : premières retransmissions par satellite. Mexico 1968 : premières caméras couleur, à la main et sans fil ! Les audiences se chiffrent en centaines de millions, et les téléspectateurs exultent.
L’ancêtre du fax ressemble à une machine à écrire. Les informations des agences de presse (ici, au Centre de presse des Jeux de 1960 à Rome) sont transmises presqu’immédiatement à leurs destinataires, les journaux.
Affiche du documentaire italien « La Grande Olimpiade » (« La Grande Olympiade »), destiné aux salles de cinéma et réalisé pour le Comité National Olympique Italien. Deux avancées notables. Les femmes sont à la Une, et notamment la triple médaillée d’or afro-américaine Wilma Rudolph (à droite de l’affiche). Autre vedette : le commentateur télé, écran sous les yeux et micro à la main. Le cinéma met donc en scène son principal concurrent, la télévision ! Les Jeux et leur médiatisation ne font plus qu’un, désormais.
40 caméras noir et blanc, 11 unités mobiles et 11 magnétoscopes permettant des ralentis : à Rome, en 1960, la télé fait un bond, et devient le média numéro un des Jeux. Mais pour l’heure, seule l’Europe bénéficie du direct. Les cassettes sont envoyées chaque jour par avion aux États-Unis, puis en train jusqu’au centre de New York, et enfin « réchauffées sous les aisselles » par le commentateur d’ABC, Jim McKay, puisqu’elles sont encore froides d’avoir passé des heures dans la soute au-dessus de l’Atlantique ! Le 100 m est remporté par l’Allemand Armin Hary, qui représente à la fois l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest, illustration de la promesse de paix incarnée par les Jeux.
Jeux d’hiver de 1956 à Cortina d'Ampezzo (Italie): insigne officiel destiné à la radio et à la télévision.
Le quotidien romain « Il Messagero » consacre l’intégralité de sa Une aux JO de Rome, le 26 août 1960, lendemain de la cérémonie d’ouverture.
Voici une caméra de télévision équipée d'un tube image-orthicon, utilisée pour couvrir les Jeux d’hiver de 1956 à Cortina d’Ampezzo (Italie). On ne se contente pas de retransmettre, on veut aussi raconter une histoire avec plusieurs caméras, au point qu’il est plus excitant de regarder les compétitions devant son téléviseur que depuis les tribunes ! Cet hiver-là, quatre caméras sont installées le long de la piste de bobsleig, permettant aux téléspectateurs de suivre la quasi intégralité de la course.
Au centre de presse de Mexico. Entre 400 et 600 millions de téléspectateurs profitent du spectacle en direct, et cette communion planétaire inédite génère un espoir pour le monde, ainsi que l’écrivent des téléspectateurs à la chaîne américaine ABC : « Votre couverture devrait nous motiver en ces temps troubles. Les Jeux Olympiques prouvent qu’en s’engageant il est possible de mettre ses différences de côté et tendre vers la perfection » ou bien « Nous fûmes remplis d’espoir pour l’avenir du monde. » C’est l’heure des petites caméras, plus légères, couleur, et portatives. Le cameraman filme de près, s’approprie la réalité, lui donne un sens. L’organisation devient le maître-mot. Mexicains, Japonais, Américains et Européens montent des équipes communes de tournage pour les compétitions les plus importantes. 45 caméras retransmettent les événements sur 18 sites.
En couleur, en gros plan, au ralenti... Les vidéos du 100 m hommes de Tokyo 1964 montrent le champion afro-américain Robert (Bob) Hayes sous toutes les coutures. Avait-on déjà vu les muscles d’une cuisse avec une telle précision ? La télévision offre au mordu de sport une proximité inédite avec les athlètes.
Dans le village olympique des Jeux de 1964, à Tokyo, des athlètes regardent leurs camarades lors d’une retransmission des compétitions à la télévision. C’est la première fois que des Jeux sont organisés en Asie. Le pays investit des sommes considérables dans l’organisation, notamment médiatique, pour montrer au monde entier qu’il s’est relevé de la Seconde Guerre mondiale.
À Tokyo, le 21 octobre 1964, ces écolières japonaises en uniforme écoutent avec leur petit transistor la retransmission radio du marathon. Comme à Rome en 1960, le célèbre Éthiopien Abébé Bikila va remporter la course. Cette année-là, le marathon est pour la première fois retransmis en direct à la télévision, grâce à une voiture dotée d’un système anti-vibrations mis au point par la chaîne nationale japonaise, la NHK. La course est également filmée depuis des hélicoptères, et 25 caméras accueillent l’arrivée dans le stade.
L’affiche du documentaire officiel des Jeux de Mexico n’élude pas ce qui a marqué les mémoires : lors de la remise des médailles du 200 m masculin, au moment de l’hymne américain, les Afro-américains Tommie Smith (médaille d’or) et John Carlos (médaille de bronze) lèvent un poing ganté de noir et baissent la tête, pour protester contre la ségrégation raciale aux États-Unis. Le CIO les excluera à vie des Jeux Olympiques, considérant que les enjeux politiques doivent demeurer à l’extérieur des compétitions. Mais la médiatisation désormais planétaire de l’Olympisme fait des Jeux une caisse de résonance des chaos du monde.
14 octobre 1968 : l’Américain James Ray Hines vient de remporter le 100 m masculin, en passant sous la barre des 10 secondes. Un record qui ne sera dépassé que quinze ans plus tard ! Le journaliste télé et son preneur de son vont l’interviewer sur la piste. Ce duo de fin de course entre l’athlète et le journaliste va devenir la norme.
Au salon, la télé est en couleur. Sur l’écran, toutes les compétitions sont en direct. La terre entière est désormais branchée sur les Jeux, happée par le suspense, ébahie par les performances.
Certains cameramen accompagnent les coureurs... en courant, maintenus et guidés par un collègue placé juste derrière. Et de la vitesse, il en faut pour suivre le 100 m hommes du 1er septembre 1972, aux Jeux de Munich. Le médaillé d’or est le Soviétique Valeryi Borzov, « l’homme le plus rapide du monde », qualifié aussi de « machine humaine », de « robot », en référence à son mental d’acier, à sa technique parfaite.
Commercialisée à l’occasion des Jeux de Munich, y figure l’emblème des Jeux, l’escargot noir et blanc.
Deux premières : les cinq continents profitent de la retransmission des compétitions, et tout est en couleur. Cette médiatisation mondiale des Jeux est l’occasion idéale pour diffuser le message pacifique de l’Olympisme, d’autant que l’édition de Munich tient à se différencier et à faire oublier le souvenir des Jeux de 1936. Mais le 5 septembre, à 4h30 du matin, un commando armé pro-palestinien s’introduit dans le village olympique et prend en otages des athlètes israéliens. Au terme d’une journée sanglante, onze otages, un policier et cinq des huit terroristes sont tués.Les compétitions sont suspendues pendant une trentaine d’heures, et reprennent après une cérémonie funèbre dans le Stade olympique. Le succès mondial des Jeux, leur médiatisation grandissante, ont été instrumentalisés.
Munich 1972. 25 sites de compétition sont équipés de caméras de télévision, et les dix autres de matériel de cinéma... utilisé pour la télévision.
L’armée des cameramen en blouson orange, à l’esthétique très « seventies ». La miniaturisation leur permet de filmer tout, n’importe où, dans toutes les positions !
Jeux d’hiver de 1972 à Sapporo, au Japon. L’homme porte une mini-caméra sur son casque et va filmer en skiant la descente (épreuve de ski alpin). La miniaturisation du matériel rapproche les caméras des athlètes, et permet aux téléspectateurs d’être au coeur de l’action.
Chaque pays-hôte se doit d’organiser les conditions de tournage et de retransmission des Jeux. En 1976 à Montréal, ce rôle incombe à une émanation de Radio Canada, l’ORTO (pour Organisme de radio-télévision des Olympiques), qui fournit non seulement les images de toutes les compétitions, mais aussi 19 cars de reportage, une centaine de magnétoscopes, 50 studios de radio et 9 studios télé, 700 postes de commentateurs sur les 26 sites de compétition, 110 bureaux, 24 salles de montage...
Des voitures conçues spécialement pour permettre aux cameramen de filmer une compétition; des caméras contrôlées à distance; les images issues des caméras portables retransmises en direct; Montréal, c’est l’épanouissement du règne de la télé sur les Jeux. Radio Canada a embauché 1600 techniciens et mis à disposition des médias du monde entier des dizaines de caméras, de magnétoscopes, de studios et de bureaux. La gracile gymnaste roumaine Nadia Comaneci crève l’écran, faisant oublier le boycott massif des pays africains et le coût exorbitant des constructions olympiques montréalaises... Les droits de retransmission versés au CIO s’élèvent pour cette Olympiade à 34,9 millions de dollars américains.
L’emblème de cette Olympiade a marqué la mémoire collective. Le voici gravé sur une radio portative, signifiant là encore l’histoire d’amour entre les Jeux et les médias.
Il y a le spectateur et le téléspectateur. Le premier est porté par l’enthousiasme de la foule, et vibre du sentiment d’être là où il faut. Celui qui reste sur son canapé profite désormais d’images en haute définition, d’un son en stéréo, d’une incroyable multiplicité d’angles de vue... et d’une télécommande, soit le meilleur moyen d’individualiser sa passion pour le sport.
L’Afro-américain Carl Lewis remporte quatre médailles d’or : ses résultats aux 100 m, 200 m, 4 fois 100 m et saut en longueur sont impressionnants. Les caméras filment le roi Carl de très près, ses muscles qui roulent sous la peau, son visage carré et déterminé. Le téléspectateur est saisi par la performance.
2,5 milliards de personnes regardent les compétitions à la télévision pendant au moins une minute. Mais 7,8 millions de billets sont vendus : l’émotion ressentie depuis les tribunes demeure une expérience irremplaçable !
Cette radio miniature avec écouteurs et module de réglage du son semble conçue pour écouter les commentaires sportifs en toutes circonstances. La radio elle-même porte l’emblème des Jeux de Séoul, Hodori, un petit tigre joyeux.
Après les athlètes, les journalistes et techniciens des médias constituent la deuxième corporation des Jeux ! Ils bénéficient désormais de vastes salles de presse et d’équipements sophistiqués. Ils paient aussi davantage. Pour les Jeux de Los Angeles, les droits de retransmission télévisés s’élèvent à 286 millions de dollars. C’est aussi en 1984 que les sponsors deviennent véritablement des « parrains olympiques », finançant certaines installations (comme la piscine Mcdonald’s). Cette implication financière du secteur privé a pour objectif de décharger les villes et les contribuables, et de rendre les Jeux rentables.
Des brassards presse, il en faut pour les 6838 journalistes et techniciens des médias venus couvrir les compétitions !
Quelle sophistication ! Si Pierre de Coubertin découvrait cette photo de caméras sur nacelles pivotantes au-dessus du stade olympique, il n’en reviendrait pas.
Lorsque Séoul accueille les Jeux, en septembre 1988, la Corée du Sud bénéficie d’une croissance économique impressionnante et a pris le chemin de la démocratie. L’imminence des compétitions a contraint le gouvernement à tenir compte des manifestations de masse de 1987. Un succès de l’Olympisme. En revanche, malgré d’intenses négociations menées par le CIO, la Corée du Nord boycotte les Jeux. Pour répondre aux besoins grandissants des médias électroniques, la chaîne publique KBS construit un complexe ultra-moderne de neuf étages et près de 64 000 m2, qui abrite quatre studios de télévision, 14 studios de radio, et un auditorium de 2000 places ! De quoi faire la part belle aux performances de ces Jeux, signées Steffi Graaf (tennis) ou Matt Biondi (natation). Le sprinteur canadien Ben Johnson, contrôlé positif aux stéroïdes, perd sa médaille d’or du 100 m : c’est le premier athlète renommé à se voir disqualifié pour dopage.
Jusqu’en 1994, les Jeux d’hiver ont lieu la même année que les Jeux d’été. Mais pour des raisons financières liées à la publicité, les chaînes de télévision font connaître au CIO leur souhait d’une alternance Jeux d’été/Jeux d’hiver tous les deux ans, ce qui est accepté et va conférer aux Jeux d’hiver une visibilité plus grande. Ils ne font plus figure de petit frère emmitouflé. En 1994, les Jeux d’hiver de Lillehammer sont diffusés dans plus de 120 pays, et pour la première fois sur le continent africain.
Pour la première fois depuis 20 ans, suite à la disparition du bloc de l’Est, il n’y a aucun boycott. Pour la première fois depuis 30 ans, avec la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud est autorisée à concourir. Pour fêter cette réconciliation africaine, la coureuse éthiopienne Derartu Tulu fait un tour de piste avec sa rivale sud-africaine Elena Mayer. Moment olympique par excellence ! C’est aussi à Barcelone que les caméras CDD, habituellement utilisées en astronomie, font leur apparition, ainsi que les magnétoscopes numériques. Autre nouveauté, les écrans tactiles permettent aux commentateurs sportifs de disposer immédiatement d’informations en temps réel. Voici qui annonce l’arrivée d’Internet ! 3,5 milliards de personnes ont regardé les Jeux à la télévision cette année-là.
Un design très « seventies » pour cet insigne porté par les techniciens et journalistes des deux réseaux publics de radio et télévision allemands, l’ARD (stations régionales) et la ZDF.
Comment un événement aussi mondial, universel et collectif que les Jeux Olympiques peut-il se transformer en expérience individuelle ? Une seule réponse : Internet! Autre innovation technologique de ce début de millénaire: la troisième dimension, la 3D. Les Jeux confirment leur vocation de terrain de jeu technologique.
L’arrivée d’Internet va bouleverser les habitudes des fans de sport. Ils peuvent désormais suivre l’action où qu’ils soient et choisir le sport qu’ils préfèrent. Par la télévision, les Jeux étaient entrés dans les salons familiaux ; les voici désormais partout, dans les bureaux, les chambres, les écoles, ou les cybercafés.
Pudgy le pingouin porte sur son ventre l’adresse de FanM@il, une plateforme d’IBM qui permet aux spectateurs d’envoyer leurs e-mails de félicitation aux athlètes. Les Jeux de Nagano sont les seconds à bénéficier d’un site Internet dédié, après ceux d’Atlanta en 1996.
Le sprinteur jamaïcain Usain Bolt regarde le téléspectateur au fond des yeux, goguenard, mimant la course avec son index et son majeur. Ses rivaux ont tour à tour fait un petit numéro de clown devant la caméra lorsque leur nom a été prononcé par le speaker dans un stade olympique bondé et survolté. C’est un spectacle; ils en sont les acteurs, et l’incroyable proximité de la caméra leur permet de rentrer directement en contact avec leurs fans. Usain Bolt pose un doigt sur sa bouche en souriant pour intimer aux spectateurs de se taire, fait le signe de croix et la course commence. Il l’emporte, avec le deuxième chrono le plus rapide de l’histoire.
Depuis 2001, le Comité International Olympique a mis en place son propre service de tournage et de transmission, l’Olympic Broadcasting Service, l’OBS. La couverture des Jeux ne dépend donc plus uniquement du pays-hôte.
Depuis 2001, le Comité International Olympique a mis en place son propre service de tournage et de transmission, l’Olympic Broadcasting Service, l’OBS. La couverture des Jeux ne dépend donc plus uniquement du pays-hôte. Le T-shirt ci-dessous est destiné aux employés de l’OBS.
C’est à Londres, pendant les Jeux de 2012, que la retransmission live en 3D est expérimentée pour la première fois. Cérémonies d’ouverture et de clôture, 100 m hommes, entre autres, bénéficient de cette technologie nouvelle, qui nécessite une diffusion sur un canal télévisé spécifique.
Neuf millions de billets vendus, des moments forts incarnés par le nageur américain Michael Phelps et le sprinteur jamaïcain Usain Bolt, une organisation impeccable… et des expériences technologiques notables: la 3D, le son multicanal, les caméras 8K. Londres 2012, c’est aussi 3,6 milliards de téléspectateurs, et, dans les coulisses, 20 000 journalistes et techniciens des médias!
C’est historique ! Aux Jeux d’hiver de 2014 à Sotchi, Internet bénéficie de plus d’heures de retransmission que la télévision. L’usage des médias sociaux décolle véritablement, avec plus de 2,2 millions de nouveaux suiveurs sur toutes les plateformes, et 7,7 millions de fans sur Facebook.
La Session, c’est L’assemblée générale des membres du CIO. On y élit les villes-hôtes, on y intègre de nouveaux sports, on y change de président. Cet insigne est destiné à une équipe de télévision couvrant la 105e session, en 1996, à Atlanta.
La troisième dimension (3D), la haute définition (HD), c’est déjà dépassé! Attention à ces signes : 4K, 8K, HFR, HDR... Grâce à l’épanouissement des nouvelles technologies, les Jeux se veulent encore plus émouvants, encore plus immersifs, encore plus cinématographiques. Les Jeux des années 2010 vont permettre à l’internaute de composer son propre programme, de connaître en direct les enthousiasmes des autres internautes, de se pâmer devant une image de plus en plus précise, de plus en plus fidèle à la réalité.
L’image « à grande gamme dynamique » permet de mémoriser de nombreux niveaux d’intensité lumineuse dans une photo ou une vidéo. La précision et la luminosité sont accrues. Ainsi, la course du soleil, et de l’ombre, peut être «atténuée».
Je twitte, nous twittons... Chacun derrière son écran, les addicts des Jeux communiquent leur adhésion à tel sport ou tel athlète, leurs émotions lors des compétitions. Et si on les faisait se rejoindre ? L’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) a conçu un programme capable de trier les tweets échangés et de les classer par ordre d’émotion. Des graphiques affichent de manière simple et instantanée le ressenti de toute une communauté ! Les diffuseurs peuvent choisir de retransmettre telle ou telle épreuve selon la masse de tweets, l’intensité des émotions. Les téléspectateurs sont invités à comparer leurs ressentis, tout en affirmant leur appartenance à la communauté olympique virtuelle.
La caméra panoptique est faite d’une multitude de caméras miniatures. Elle filme en temps réel à 360°. Elle voit tout. Ainsi le téléspectateur pourrait-il choisir tel ou tel angle de vue, telle ou telle image, et voir les Jeux à sa façon ! Reste à résoudre quelques obstacles : les écarts lumineux, l’augmentation du nombre d’images à la seconde, ou l’acheminement d’une somme colossale d’informations aux quatre coins du monde…
L’Olympic Broadcasting Services (OBS) n’a de cesse de rapprocher les Jeux de leurs fans. Depuis 2014, lors des Jeux d’hiver de Sotchi, l’application OVP, ou « Système vidéo olympique », permet aux internautes de composer eux-mêmes leur programme ! Disponible sur ordinateur, smartphone ou tablette, OVP donne libre accès aux épreuves et aux statistiques, avec un choix bien plus vaste qu’à la télévision.
C’est un laboratoire géant ! Et dans cette ruche d’innovations et de développements spécialisés, le travail tout particulier des étudiants et chercheurs du « Multimedia signal processing group », du « Human computer interaction group » et du « Microelectronic Systems laboratory » pourra servir à rendre la diffusion des Jeux Olympiques encore plus étonnante et plus personnalisée.