Le chef du HCR en visite à Damas exhorte à un accès humanitaire

Filippo Grandi appelle toutes les parties au conflit à permettre un accès régulier, sans entrave et durable aux organisations humanitaires vers des zones assiégées et difficiles à atteindre.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi serre la main d'un jeune garçon dans une polyclinique du Croissant-Rouge arabe syrien à Damas.  © HCR / B. Diab

DAMAS, Syrie, 21 janvier (HCR) - Durant sa première visite en Syrie en tant que Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi a aujourd'hui appelé toutes les parties au conflit à permettre un accès régulier, sans entrave et durable aux organisations humanitaires vers des zones assiégées et difficiles à atteindre.

Dans une déclaration lors de sa visite d'une journée à Damas, le chef du HCR a déclaré : « Les gens ont besoin de notre aide. Tout nouveau cas d'un enfant mourant de faim serait terrible. »

Il se faisait l'écho d'un appel qu'il a signé avec 120 organisations humanitaires et agences des Nations Unies appelant à un accès humanitaire vers les personnes dans le besoin dans toutes les régions de la Syrie.

Filippo Grandi a tenu des réunions avec le Ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, le Ministre adjoint des Affaires étrangères, le dr Faisal Mekdad et le Ministre de l'Administration locale, Omar Ghalawanji. Filippo Grandi a rappelé l'engagement du HCR à fournir une aide aux personnes déplacées internes dans toutes les régions de la Syrie. Il a également promis une coopération pour intensifier les programmes sur les moyens d'existence, l'éducation en ligne et la formation professionnelle.

Lors d'une visite dans une polyclinique du Croissant-Rouge arabe syrien (SARC) pour les réfugiés et les déplacés internes, Filippo Grandi en a présenté les premiers résultats concrets avec sept nouvelles ambulances qui répondent aux besoins croissants en terme de médecine d'urgence. Il a remercié le SARC pour son travail impartial et courageux à travers le pays en tant que principal partenaire humanitaire du HCR.

A la clinique, il a été témoin des files d'attente de personnes demandant un traitement pour des maladies chroniques ou d'ordre psychologique provoquées par la guerre.

« La crise en Syrie est la plus importante crise que doit gérer le HCR », a indiqué Filippo Grandi, ajoutant : « Cette réalité me frappe quand je m'entretiens avec des personnes soignées ici qui ne sont pas seulement des personnes déplacées, mais aussi malades et traumatisées. »

La nature prolongée de la crise en Syrie a un effet dévastateur sur des millions de Syriens ordinaires, dont environ 6,5 millions d'entre eux sont déplacés internes et un plus de 4,6 millions de réfugiés vivent dans des pays voisins.

Quelque 13,5 millions de Syriens auraient besoin d'une aide humanitaire. Le HCR a fourni des abris et d'autres formes d'assistance aux civils déplacés par le conflit, ainsi que des services de soutien psycho-social, d'éducation et de santé au bénéfice de près de 800 000 personnes.

A Damas, le chef du HCR a également rencontré une femme âgée, Fatima, qui est devenue responsable de ses six petits-enfants. Elle n'a aucune idée d'où se trouvent son fils et sa femme et elle vit avec plus de 70 autres familles dans une ancienne école convertie en abri après avoir fui les combats dans sa ville située à 30 minutes en périphérie de Damas.

« Je veux juste savoir si leur père est toujours en vie », a déclaré Fatima à Filippo Grandi.

L'abri Um Atteyah n'a pas de chauffage et ses minces cloisons laissent passer le bruit. Le HCR et ses partenaires locaux travaillent à améliorer l'abri ainsi qu'à fournir des aides et une formation pour que les adultes génèrent des revenus et éduquent les enfants. Le chef du HCR a également rencontré l'équipe des Nations Unies à Damas et le personnel du HCR comptant 400 personnes qui ont traversé le pays pour rencontrer le nouveau Haut Commissaire.

Par Firas Al-Khateeb, Damas