La distinction Nansen 2010 pour les réfugiés est décernée à une photo-journaliste britannique

La distinction Nansen 2010 pour les réfugiés est décernée à Alexandra Fazzina pour ses reportages inédits et bouleversants sur l'exode désespéré des personnes déracinées par le conflit.

Alexandra Fazzina, photo-journaliste britannique, est lauréate de la distinction Nansen 2010 pour les réfugiés. Cet hommage lui est rendu pour son témoignage sur les souffrances humaines causées par la guerre.   © Eduardo Diaz

GENÈVE, 9 juillet 2010 (HCR) - Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé ce jour le nom de la lauréate 2010 de sa distinction Nansen pour les réfugiés, décernée chaque année. Il s'agit de la photo-journaliste britannique Alixandra Fazzina, récompensée pour son dévouement inlassable à témoigner des souffrances humaines causées par la guerre.

A la nouvelle de sa nomination, Alixandra Fazzina a déclaré : « Je suis émue et extrêmement heureuse que le HCR m'ait accordé cette reconnaissance et que l'organisation ait ainsi rendu hommage à mon travail. Mes photo-reportages portent, pour l'essentiel, sur le sort des réfugiés et des déplacés internes et mon objectif a toujours été de sensibiliser le grand public sur les personnes contraintes de fuir le conflit, la violence et le malheur. Quitter sa maison et lutter par tous les moyens pour recommencer une nouvelle vie constituent l'une des épreuves les plus difficiles qu'une personne puisse endurer. C'est pourtant le sort subi chaque année par des millions de personnes déracinées. »

Ces dix dernières années, Alixandra Fazzina a fait connaître sans relâche, par des photo-reportages inédits et bouleversants, l'exode désespéré des personnes déracinées fuyant des situations de conflit. Que ce soit en Europe de l'Est, en Afrique, au Moyen-Orient ou en Asie, son travail révèle des tragédies humaines souvent ignorées des grands médias.

Lors de l'annonce de la nomination pour la distinction Nansen, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a indiqué : « Alixandra Fazzina se distingue comme une porte-parole audacieuse de l'action humanitaire mettant remarquablement en lumière, avec émotion et acuité, le vécu des personnes déracinées au travers de reportages bouleversants. Son talent, son engagement, son empathie et son dévouement hors du commun pour saisir l'essence de chaque histoire personnelle en font une chroniqueuse exemplaire de la vie des personnes les plus vulnérables de notre planète. »

Alixandra Fazzina a commencé sa carrière en tant que photo-journaliste en Bosnie auprès de l'armée britannique en 2005. Depuis lors, son objectif s'est détourné des lignes de front pour se focaliser sur les camps de réfugiés et témoigner des souffrances humaines causées par la guerre. Elle s'est fait notamment connaître pour ses travaux de photo-journalisme sur les victimes de mines antipersonnel au Kosovo, sur les civils isolés derrière les lignes ennemies en Angola, sur le viol comme arme de guerre en Sierra Leone, sur les sévices infligés aux enfants par les milices au Congo et en Ouganda ainsi que sur les situations de réfugiés au Pakistan et en Afghanistan.

Alixandra Fazzina a consacré deux ans, entre 2006 et 2008, à une chronique en Somalie sur l'exode des migrants et des réfugiés somaliens vers la péninsule arabique, et sur la traite d'êtres humains dans le golfe d'Aden. Risquant sa vie pour rencontrer des personnes déracinées confinées dans des bidonvilles situés le long de la côte, la photo-journaliste a pris sur le vif le désespoir et la souffrance des personnes essayant de traverser le golfe d'Aden en quête d'une vie meilleure. De ce travail a été tiré un ouvrage intitulé « A Million Shillings, Escape from Somalia », à paraître en septembre 2010.

La distinction Nansen pour les réfugiés a été créée en 1954 en l'honneur de Fridtjof Nansen, explorateur et scientifique norvégien, également premier Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. La distinction Nansen pour les réfugiés est décernée chaque année à une personne ou à une organisation en récompense de services exceptionnels rendus à la cause des réfugiés. Elle comprend une médaille commémorative et un prix de 100 000 dollars offert par les Gouvernements norvégien et suisse. Cette somme est consacrée à des projets élaborés et choisis par le lauréat en matière de protection et d'assistance aux réfugiés.

La cérémonie de remise de la distinction Nansen aura lieu le 4 octobre 2010 à Genève.

  • SHIMBIRO, SOMALIE - NOVEMBRE 2007
Ces réfugiés somaliens jettent des regards anxieux derrière eux pour essayer d'apercevoir des amis ou des proches restés sur la plage de Shimbiro au moment où ils embarquent sur des bateaux de passeurs en direction du Yémen. Leur destin est scellé. Seuls onze d'entre eux atteindront le Yémen en vie.
    SHIMBIRO, SOMALIE - NOVEMBRE 2007 Ces réfugiés somaliens jettent des regards anxieux derrière eux pour essayer d'apercevoir des amis ou des proches restés sur la plage de Shimbiro au moment où ils embarquent sur des bateaux de passeurs en direction du Yémen. Leur destin est scellé. Seuls onze d'entre eux atteindront le Yémen en vie.  © Alixandra Fazzina/NOOR
  • BIR ALI, YEMEN - MAI 2007
Arrivé en pleine nuit après un voyage de 57 heures depuis la Somalie, un groupe de migrants et de réfugiés voit le jour se lever sur une plage de la côte sud du Yémen. Alors qu'ils ne savaient pas nager, des passagers ont été passés par-dessus bord à deux kilomètres du rivage. Sur les 253 passagers, au moins 30 se seraient noyés.
    BIR ALI, YEMEN - MAI 2007 Arrivé en pleine nuit après un voyage de 57 heures depuis la Somalie, un groupe de migrants et de réfugiés voit le jour se lever sur une plage de la côte sud du Yémen. Alors qu'ils ne savaient pas nager, des passagers ont été passés par-dessus bord à deux kilomètres du rivage. Sur les 253 passagers, au moins 30 se seraient noyés.  © Alixandra Fazzina/NOOR
  • MAYFA'AH, YEMEN - MAI 2008
Le long d'une clôture grillagée, des femmes font la queue pour recevoir une ration comprenant du thé, du riz et un petit peu de poisson au centre d'accueil de Mayfa'ah. Épuisés après un long voyage, les résidents temporaires se voient distribuer des petits-déjeuners, déjeuners et dîners pour reprendre des forces.
    MAYFA'AH, YEMEN - MAI 2008 Le long d'une clôture grillagée, des femmes font la queue pour recevoir une ration comprenant du thé, du riz et un petit peu de poisson au centre d'accueil de Mayfa'ah. Épuisés après un long voyage, les résidents temporaires se voient distribuer des petits-déjeuners, déjeuners et dîners pour reprendre des forces.  © Alixandra Fazzina/NOOR
  • BURUM, YEMEN - MAI 2008
Accroupi sous la roche noire volcanique d'une caverne naturelle, ce groupe de réfugiés somaliens a été découvert plus de quatre heures après avoir débarqué en pleine nuit sur une plage retirée. Escortés par les autorités vers un commissariat de police à Burum, les nouveaux arrivants ont ensuite été conduits en camion à un centre d'accueil dirigé par le HCR.
    BURUM, YEMEN - MAI 2008 Accroupi sous la roche noire volcanique d'une caverne naturelle, ce groupe de réfugiés somaliens a été découvert plus de quatre heures après avoir débarqué en pleine nuit sur une plage retirée. Escortés par les autorités vers un commissariat de police à Burum, les nouveaux arrivants ont ensuite été conduits en camion à un centre d'accueil dirigé par le HCR.  © Alixandra Fazzina/NOOR
  • BASATINE, YEMEN- MARS 2008 
Il y a six semaines, Salima, 19 ans, a perdu son bébé Abdi Sallam et le mari qu'elle adorait dans une attaque au mortier contre sa maison à Mogadiscio. N'ayant plus rien à perdre, elle a décidé d'entreprendre le voyage jusqu'au Yémen. Seule et vulnérable, elle est maintenant entre les mains de réseaux de trafiquants et sera probablement réduite à l'esclavage pendant les prochaines années de sa vie pour servir de bonne à tout faire en Arabie Saoudite.
    BASATINE, YEMEN- MARS 2008 Il y a six semaines, Salima, 19 ans, a perdu son bébé Abdi Sallam et le mari qu'elle adorait dans une attaque au mortier contre sa maison à Mogadiscio. N'ayant plus rien à perdre, elle a décidé d'entreprendre le voyage jusqu'au Yémen. Seule et vulnérable, elle est maintenant entre les mains de réseaux de trafiquants et sera probablement réduite à l'esclavage pendant les prochaines années de sa vie pour servir de bonne à tout faire en Arabie Saoudite.  © Alixandra Fazzina/NOOR
  • CHAK SHAZHAD, ISLAMABAD- MAI 2009
Serrant son bébé dans ses bras, Ziam, 20 ans, pleure de désespoir en assistant à une « jirga » , ou assemblée, réunissant exclusivement des femmes dans le village de Chak Shazhad. Ayant fui sa maison à Buner après sa destruction par l'armée durant les opérations anti-insurrectionnelles, avec un groupe important de femmes et d'enfants de Swat et de Buner, Ziam vit maintenant dans des conditions de promiscuité dans des familles d'accueil près d'Islamabad.
    CHAK SHAZHAD, ISLAMABAD- MAI 2009 Serrant son bébé dans ses bras, Ziam, 20 ans, pleure de désespoir en assistant à une « jirga » , ou assemblée, réunissant exclusivement des femmes dans le village de Chak Shazhad. Ayant fui sa maison à Buner après sa destruction par l'armée durant les opérations anti-insurrectionnelles, avec un groupe important de femmes et d'enfants de Swat et de Buner, Ziam vit maintenant dans des conditions de promiscuité dans des familles d'accueil près d'Islamabad.  © Alixandra Fazzina/NOOR
  • JALALA, PAKISTAN- MAI 2009
A la lumière des ampoules, deux jeunes filles se dépêchent de regagner leur tente à la tombée de la nuit dans le camp de personnes déplacées de Jalala. Le camp accueille temporairement des milliers de réfugiés de Swat et de Buner qui ont fui les combats qui faisaient rage alors que l'armée pakistanaise délogeait les insurgés talibans.
    JALALA, PAKISTAN- MAI 2009 A la lumière des ampoules, deux jeunes filles se dépêchent de regagner leur tente à la tombée de la nuit dans le camp de personnes déplacées de Jalala. Le camp accueille temporairement des milliers de réfugiés de Swat et de Buner qui ont fui les combats qui faisaient rage alors que l'armée pakistanaise délogeait les insurgés talibans.  © Alixandra Fazzina/NOOR
  • KATLANG, PAKISTAN- MAI 2009
Une foule de femmes et d'enfants récemment arrivés qui ont fui les conflits à Swat et à Buner attendent pour montrer leurs cartes de réfugiés temporaires lors d'une distribution de riz et d'huile dans une vieille usine de cigarettes près de Mardan.
    KATLANG, PAKISTAN- MAI 2009 Une foule de femmes et d'enfants récemment arrivés qui ont fui les conflits à Swat et à Buner attendent pour montrer leurs cartes de réfugiés temporaires lors d'une distribution de riz et d'huile dans une vieille usine de cigarettes près de Mardan.  © Alixandra Fazzina/NOOR
  • CHARSADDA, PAKISTAN- JUIN 2009
Alors que des vents violents soufflent au début de la mousson, une mère serre étroitement ses deux jeunes fils dans le camp Sugar Mill à Charsadda. Le déplacement des civils au Pakistan au cours de l'année dernière constitue le plus grand déplacement de population depuis le génocide au Rwanda.
    CHARSADDA, PAKISTAN- JUIN 2009 Alors que des vents violents soufflent au début de la mousson, une mère serre étroitement ses deux jeunes fils dans le camp Sugar Mill à Charsadda. Le déplacement des civils au Pakistan au cours de l'année dernière constitue le plus grand déplacement de population depuis le génocide au Rwanda.  © Alixandra Fazzina/NOOR
  • JALALABAD, AFGHANISTAN- JANVIER 2009 
Renvoyés chez eux par la force après plus de 20 ans passés au Pakistan, une communauté d'Afghans qui ont perdu leur maison noyés dans une mer de tentes. Alors qu'ils attendent encore que le gouvernement leur accorde des terres dans leur mère patrie, plus de 4000 réfugiés à « Tangi Three » devront passer leur premier hiver en Afghanistan sous des tentes.
    JALALABAD, AFGHANISTAN- JANVIER 2009 Renvoyés chez eux par la force après plus de 20 ans passés au Pakistan, une communauté d'Afghans qui ont perdu leur maison noyés dans une mer de tentes. Alors qu'ils attendent encore que le gouvernement leur accorde des terres dans leur mère patrie, plus de 4000 réfugiés à « Tangi Three » devront passer leur premier hiver en Afghanistan sous des tentes.  © Alixandra Fazzina/NOOR
  • LAHORE, PAKISTAN- NOVEMBRE 2009 
Couverte de saleté, une jeune fille afghane ramène son petit frère au camp de réfugiés de Sagiam Pull qui est situé au bord de la décharge. Les enfants réfugiés afghans commencent à travailler à tout juste quatre ans en fouillant les ordures. Ceux qui travaillent dans la décharge sont souvent obligés de survivre en mangeant les déchets qu'ils trouvent.
    LAHORE, PAKISTAN- NOVEMBRE 2009 Couverte de saleté, une jeune fille afghane ramène son petit frère au camp de réfugiés de Sagiam Pull qui est situé au bord de la décharge. Les enfants réfugiés afghans commencent à travailler à tout juste quatre ans en fouillant les ordures. Ceux qui travaillent dans la décharge sont souvent obligés de survivre en mangeant les déchets qu'ils trouvent.  © Alixandra Fazzina/NOOR
  • LAHORE, PAKISTAN- NOVEMBRE 2009 
Une jeune fille afghane portant un sac se fraie un chemin à travers les ordures fraîchement déversées dans la décharge de la ville de Lahore. Commençant à travailler à tout juste quatre ans, les enfants cherchent du plastique, du verre, du papier, du bois, du cuir et du tissu qui seront ensuite triés et recyclés par leurs familles pour gagner de l'argent.
    LAHORE, PAKISTAN- NOVEMBRE 2009 Une jeune fille afghane portant un sac se fraie un chemin à travers les ordures fraîchement déversées dans la décharge de la ville de Lahore. Commençant à travailler à tout juste quatre ans, les enfants cherchent du plastique, du verre, du papier, du bois, du cuir et du tissu qui seront ensuite triés et recyclés par leurs familles pour gagner de l'argent.  © Alixandra Fazzina/NOOR