Ouragan au Belize : Le HCR distribue de l'aide d'urgence aux déplacés
Le HCR et ses partenaires fourniront de l'aide d'urgence et du matériel de reconstruction aux victimes de l'ouragan Earl, y compris les demandeurs d'asile des pays du Triangle du Nord de l'Amérique centrale (El Salvador, Honduras et Guatemala).
BELMOPAN, Belize — Jorge sort le téléphone de sa poche et il montre une courte vidéo sur un marais inondé et, au loin, à peine visible, la toiture de sa maison presque entièrement submergée sous l’étendue d’eau environnante.
« Tout a disparu », dit-il, en fixant d’un regard vide les autres personnes qui se sont rassemblées dans un bureau local de l’ONG du Belize Help for Progress dans la périphérie de la capitale, Belmopan, et qui cherchent de l’aide afin de reconstruire leur vie au lendemain de l’ouragan Earl.
« Tout ce que nous avions a déjà disparu », affirme Jorge, 42 ans, qui fait partie des quelque 10 000 personnes dans ce tout petit pays d’Amérique centrale dont la vie a été dévastée par l’ouragan Earl, lorsqu’il a touché terre le 4 août, déversant jusqu’à 30 centimètres de pluie et causant des inondations massives.
Originaire d’El Salvador, il fait partie des 3 000 demandeurs d’asile forcés à fuir la violence sans précédent qui fait rage dans leurs pays d’origine d’El Salvador, du Guatemala et du Honduras — communément appelés le Triangle du Nord de l’Amérique centrale —, qui ont été durement frappés par la tempête au Belize, où ils habitent actuellement.
Parmi eux se trouve Edgar, 6 ans, qui est allongé sur un hamac suspendu dans une hutte au toit de chaume détrempée à Armenia, au Belize. Il explique que le hamac est son nouveau lit, le temps que son matelas sèche. Tout près, son neveu de 9 mois saute dans son trotte-bébé, ses roues s’enlisant dans le sol de terre visqueux de leur maison.
« Tout ce que nous avions a déjà disparu. »
Les familles habitent temporairement près de la capitale en attendant de pouvoir reconstruire leurs propres maisons, qui ne sont maintenant que des amoncellements de planches de bois et de paille tressée de l’autre côté du ruisseau dans la collectivité, une conséquence de la violence de l’ouragan Earl.
Dans les prochains jours, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, en collaboration avec Help for Progress et d’autres agences des Nations Unies, prévoit commencer la distribution d’articles de secours et de matériel de reconstruction aux personnes vulnérables comme eux afin d’appuyer les efforts du gouvernement du Belize, en réponse à l’état de dévastation laissé par la tempête.
Les fournitures comprennent des matériaux de reconstruction pour les maisons, comme des matériaux utilisés dans les toitures en acier galvanisé et le bois de charpente, ainsi que des matelas, des couvertures et des trousses de nettoyage afin de restaurer les maisons rendues inhabitables en raison des débris, de la boue et des dommages causés par l’eau.
« Nous travaillons avec nos agences sœurs des Nations Unies, notre partenaire Help for Progress et d’autres institutions afin d’appuyer les efforts admirables déployés par le gouvernement du Belize et de veiller à ce qu’une aide concrète parvienne à ceux qui en ont le plus besoin », affirme Soufiane Adjali, le Représentant du HCR au Belize.
L’ouragan Earl a duré 15 heures et a été accompagné de vents de 150 km/h. Il a touché six districts du Belize. Ce sont les districts de Belize, d’Orange Walk, de Cayo et de Stann Creek — où résident de nombreuses personnes relevant de la compétence du HCR — qui ont été frappés le plus durement. Armenia, par exemple, est une communauté d’immigrés rurale composée de familles qui avaient immigré au Belize dans les années 1990 et d’autres qui sont arrivées récemment.
« Notre travail consiste à assurer qu’une aide concrète parvienne à ceux qui en ont le plus besoin. »
Jorge et sa famille font partie d’une nouvelle vague de réfugiés provenant des pays formant le Triangle du Nord qui sont venus au Belize afin de fuir la violence meurtrière et répandue liée aux bandes armées. Jorge et sa famille sont arrivés l’année dernière et leur demande d’asile est actuellement examinée par le gouvernement du Belize.
Dans la vallée de la Paix, une autre zone où les réfugiés se sont installés par le passé, les chefs de communauté rapportent qu’au moins 100 familles ont subi des préjudices en raison de l’ouragan Earl. Dans un district largement agricole où les résidents comptent sur les cultures agricoles pour assurer leur subsistance, la dévastation de leurs parcelles par Earl les a laissés avec pratiquement aucun moyen de gagner un revenu.
Dans les jours qui ont suivi le passage d’Earl, le HCR, accompagné de son partenaire national de mise en œuvre, Help for Progress, s’est rendu auprès des communautés d’immigrés à proximité de Belmopan où de nombreuses familles sont privées d’aliments de première nécessité, d’abri, de lits et de systèmes d’assainissement. Tandis que le HCR poursuit son évaluation sur le terrain, les gens ont afflué à Help for Progress afin de demander de l’aide sous forme de vivres et de matériaux de construction.
En collaboration avec le PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement), le HCR a demandé une aide humanitaire d’urgence afin de soutenir les populations relevant de sa compétence pendant cette crise. Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a répondu en accordant une aide de 46 000 dollars, dont 25 000 dollars seront affectés à l’aide aux familles réfugiées particulièrement vulnérables au Belize.
*Nom fictif pour des raisons de protection