La lauréate de la distinction Nansen bénie par le Pape François, lors d'une rencontre au Vatican
La religieuse congolaise Angélique Namaika explique que sa rencontre avec le Pape est un grand honneur. Il l'a bénie ainsi que les déplacés et les femmes victimes d'abus qu'elle aide.
VATICAN, 2 octobre (HCR) - Deux jours après avoir reçu l'une des principales distinctions humanitaires au monde, Soeur Angélique Namaika a rencontré mardi le Pape François au Vatican, à la suite d'une Audience Générale sur la place St-Pierre.
« Rencontrer le Pape est un immense honneur pour moi », a indiqué Soeur Angélique. « Je n'aurais jamais cru que je rencontrerais le Saint-Père. Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai pleuré pendant un long moment. Lors de ma rencontre avec le Saint-Père, je lui ai dit, 'je suis originaire de la RDC et je porte avec moi les femmes et les enfants qui ont été victimes des atrocités commises par la LRA [Armée de résistance du Seigneur], pour que vous puissiez les bénir au même titre que moi'. »
Elle a cité le Pape qui lui a alors répondu : « Je connais votre cause, vous devez continuer à aider les réfugiés [et les personnes déplacées internes]. » Elle a ajouté qu'il a alors placé les deux mains sur sa tête, il a prié pour elle et il l'a bénie ainsi que les centaines de femmes qu'elle a aidées en République démocratique du Congo.
Lundi soir, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a remis à la religieuse âgée de 46 ans la médaille de la prestigieuse distinction Nansen pour les réfugiés en reconnaissance de son travail inlassable et courageux au bénéfice des rescapés de la violence et du déplacement, dans la province Orientale au nord-est de la République démocratique du Congo.
La plupart des 2 000 femmes et jeunes filles aidées directement par Soeur Angélique dans et autour de la ville de Dungu étaient des victimes de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), un groupe rebelle ougandais brutal qui est arrivé dans la région en 2005. Elles témoignent d'enlèvements, de travail forcé, de violences, de meurtres, de viols et d'autres violations des droits humains.
Grâce à son Centre de réinsertion et de développement, Soeur Angélique les a aidées à transformer leur vie en leur offrant une chance d'apprendre un métier, de lancer leur entreprise ou de retourner à l'école.
Laurens Jolles, le Représentant régional du HCR pour le sud de l'Europe, qui se trouvait avec Soeur Angélique sur la Place St-Pierre de Rome lorsque le Pape François s'est arrêté pour parler, a indiqué que la rencontre était très significative étant donné l'intérêt du Pape pour les questions de réfugiés et de migration.
En juillet, après avoir été élu, le Pape François avait effectué une visite symbolique dans l'île italienne de Lampedusa en Méditerranée, en rencontrant un groupe de migrants récemment arrivés et appelant à la compréhension pour les milliers de personnes - y compris des réfugiés et des demandeurs d'asile - qui risquent leur vie chaque année lors de la traversée périlleuse en haute mer pour rejoindre l'Europe. Il avait également rendu hommage aux personnes qui ont perdu la vie durant la tentative de traversée.
« Le HCR apprécie l'attention et l'intérêt dont fait preuve de manière continue Sa Sainteté à l'égard des personnes déracinées depuis le début de son pontificat. L'intérêt montré par le Pape pour le travail de Soeur Angélique est une preuve supplémentaire de sa proximité avec les plus vulnérables », a indiqué Laurens Jolles.