Neymar, l’homme providentiel, offre l’or au Brésil
Capitaine de l’équipe du pays hôte, Neymar de Silva Santos Junior, l’un des plus grands noms de la planète football, était attendu à Rio 2016 comme le Messie lors du tournoi masculin. Du but le plus rapide jamais inscrit dans les annales olympiques au tir au but décisif lors d’une ultime séance haletante qui a libéré le Brésil en quête d’or depuis un demi-siècle, Neymar a crevé l’écran.
Bien avant son transfert du club brésilien de Santos vers le géant européen Barcelone en 2013, Neymar était pressenti comme l’héritier du trône de Pelé. Doté d’une technique brillante et d’une vision du jeu particulièrement développée pour son âge, Neymar est un buteur naturel que rien ne semble apparemment pouvoir perturber.
En Espagne, le joueur de 24 ans évolue aujourd’hui dans son club avec Lionel Messi et Luis Suarez, au sein d’une ligne d’attaque 100 % sud-américaine qui est l’une des plus puissantes et des plus enthousiasmantes de l’histoire du football. Il a ainsi contribué au succès à répétition de Barcelone, qui a réalisé le triplé en 2015 (Liga, Coupe du Roi et UEFA Champions League) et à nouveau le doublé coupe-championnat en 2016. Malgré tout, en équipe nationale, cette gloire-là le fuit toujours, mais Rio 2016 s’ouvre. Le Brésil, pays hôte et quintuple champion du monde, ne rêve pourtant que d’une chose : mettre enfin un terme à son infructueuse ruée vers l’or.
Tous les regards sont donc tournés vers Neymar, « capitaine fantastique ». Va-t-il être capable de changer le destin pour guider le Brésil vers cette médaille d’or si désespérément convoitée ? La réponse va être un oui plutôt massif.
Ceci dit, durant la phase préliminaire, la perspective d’une médaille d’or semble bien éloignée pour le pays hôte. Si la défense brésilienne remplit totalement son contrat – pas un seul but encaissé lors des trois premières rencontres de groupe – le problème se situe sur le front de l’attaque et de la finition. Les deux matches nuls et vierges concédés face à l’Afrique du Sud et l’Irak, deux adversaires relativement modestes, ont de quoi rendre perplexe : et si la pression du résultat était trop forte pour Neymar et ses partenaires ? Malgré une victoire éclatante sur le Danemark, 4-0 lors de l’ultime confrontation de groupe, suffisante pour permettre au Brésil d’atteindre la phase à élimination directe, le compteur personnel de Neymar reste bloqué sur zéro.
Toutefois, les grands joueurs se réveillent souvent lorsqu’on passe aux choses sérieuses. Ce qui est le cas en quart de finale où le Brésil affronte ses voisins colombiens, une équipe qui possède de véritables références. Mais Neymar prend le jeu à son compte et donne le la au Brésil qui s’impose 2-0, tout en inscrivant le premier but sur coup franc, sa marque de fabrique, après seulement 12 minutes de jeu.
En demi-finale contre le Honduras, il va même ouvrir le score encore plus vite – le but qu’il inscrit 14 secondes seulement après le coup d’envoi est en fait le plus rapide jamais marqué dans l’histoire olympique du football, qui a débuté il y a plus de cent ans. Il ouvre même les vannes, puisque les locaux vont dérouler pour gagner 6-0, avec Neymar à la baguette qui clôture le score sur penalty.
En finale devant 63 000 spectateurs qui ont pris d’assaut le stade Maracaña de Rio, le Brésil retrouve l’Allemagne, dont l’équipe lui a infligé une défaite traumatisante à domicile 7-1, deux ans plus tôt en demi-finale de la Coupe du Monde de la FIFA. Neymar n’avait pas joué ce match. Maintenant toutefois, il est en haut de l’affiche et il fait trembler les filets. Le capitaine brésilien marque le premier but d’un nouveau coup franc étincelant, avant que les Allemands n’égalisent au début de la seconde période.