La première championne olympique de snowboard
Le 12 février 1998 lors des Jeux de Nagano, Karine Ruby a remporté le premier titre olympique de l’histoire du snowboard. Après s’être constitué le plus beau palmarès de son sport, la championne française est devenue guide de haute montagne avant de perdre la vie le 29 mai 2009 lors d’une course dans le massif du mont blanc.
Le destin d’une championne
Quand on a grandi à Argentière, commune de Chamonix, à quelques mètres du téléphérique des Grand Montets, qui mène sous l’aiguille verte à un des plus beaux espaces de haute montagne et de ski au monde, quand, derrière la maison familiale, est planté le petit téléski et la piste en pente douce des Chosalets, le destin d’une championne exceptionnelle n’est pas loin. Encore faut-il le forcer. Karine Ruby l’a fait. Elle rêve tout d’abord de devenir guide de haute montagne tout en s’essayant à une discipline naissante, le surf des neiges sur la petite piste située derrière sa maison. Seulement confrontée à des garçons, elle relève le défi et débute la compétition à 14 ans. En quelques années, alliant une technique, une force mentale, des qualités de battante hors du commun, Karine de Chamonix se constitue de 1996 à 2005 un palmarès phénoménal, ponctué par un record de 67 victoires en Coupe du Monde toutes disciplines du snowboard confondues, six titres mondiaux, six globes de cristal sacrant autant de succès au classement général de la Coupe du Monde, 13 trophées de spécialités et deux médailles olympiques.
remière pour l’éternité
Le surf des neiges fait ses débuts olympiques lors des Jeux de Nagano 1998 et la toute première épreuve est le géant dames disputé sous les chutes de neige le 12 février, sur les pentes du Kanbayashi snowboard park à Yamanouchi. Dossard N°2, Karine Ruby, 20 ans, creuse de larges écarts en première manche. Lors du second acte, elle se montre plus prudente et se voit menacée par sa compatriote Isabelle Blanc, en tête aux intermédiaires, mais qui rate la 36e et dernière porte du tracé. Karine est sacrée championne olympique avec une avance confortable de 1 sec. 83 sur l’Allemande Heidi Renoth. Elle devient pour l’histoire la première championne olympique de son sport.
L’argent en géant parallèle
Poursuivant sa domination planétaire, Karine Ruby réussit notamment à remporter trois médailles d’or (slalom parallèle, slalom géant et cross) lors des championnats du monde de Madonna Di Campliglio en 2001. Lors des Jeux Olympiques de Salt Lake City en 2002, l’épreuve disputée à Deer Valley est désormais le géant parallèle. Karine et Isabelle passent tous les tours pour s’affronter en finale, et c’est cette fois Isabelle Blanc de l’Alpe d’Huez qui l’emporte sur Karine Ruby de Chamonix, médaillée d’argent pour sa deuxième apparition olympique.
Sans réussite à Turin en 2006
Après les Jeux 2002, Karine Ruby se tourne vers le snowboard cross, où elle multiplie les succès, alors que la discipline entre au programme des JO de Turin. le 17 février 2006 à Bardonecchia. la championne française est éliminée sur chute dès les quarts de finale pour sa dernière participation aux Jeux.
La montagne en deuil
Karine Ruby met fin à sa carrière sportive et embrasse avec passion la profession à laquelle elle se destinait à son plus jeune âge : elle devient guide de haute montagne au sein de la prestigieuse compagnie chamoniarde. Le 29 mai 2009 lors d’une course sur le Glacier du Géant à 3300m d’altitude, Karine perd la vie à 31 ans après avoir chuté de 20m dans une crevasse. Toute la montagne française est en deuil, le sport national pleure une de ses plus grandes championnes et sa mère Claude trouve les mots justes pour lui rendre hommage : « Tu entretenais avec la montagne une relation fusionnelle, Comme toute passion dévorante, elle t’a avalée ».