Migration mixte dans le golfe d'Aden

Année après année, des dizaines de milliers de Somaliens et d'Ethiopiens désespérés risquent leur vie pour traverser le golfe d'Aden en quête de sécurité ou d'une vie meilleure. Nombre d'entre eux meurent dans des conditions atroces ; ils sont poignardés, battus, jetés par-dessus bord, dévorés par des requins ; ils meurent noyés ou asphyxiés à bord de bateaux de passeurs bondés effectuant la traversée périlleuse entre le Puntland, en Somalie, et les plages du Yémen.

Et pourtant leur nombre ne cesse d'augmenter. Durant les 11 premiers mois de 2007, plus de 26 000 personnes ont payé entre 50 et 150 dollars pour effectuer cette traversée. Au moins 1 030 sont mortes ou portées disparues, soit presque le double du total pour l'année 2006.

Les mouvements de personnes au sein de la Corne de l'Afrique, une région durement frappée par la pauvreté, par la famine et par l'instabilité politique, ne sont pas un phénomène nouveau. Cependant, durant ces dernières décades, le Yémen est devenu un lieu de transit plus important que jamais, entre cette région instable de l'est de l'Afrique et les pays pétroliers du golfe Persique.

En 2007, environ deux tiers des survivants ayant atteint le Yémen ont reçu une assistance de l'UNHCR, alors que d'autres ont tenté de trouver un emploi en tant qu'ouvriers agricoles non qualifiés au Yémen ou ont continué leur périple vers les pays du Golfe, ou plus loin encore, en quête d'un emploi décent pour pouvoir envoyer de l'argent à leurs familles restées au pays.

Le Yémen a appelé la communauté internationale à lui apporter davantage de soutien pour gérer le flux incessant de migrants et de réfugiés. L'UNHCR et ses partenaires ont intensifié leur travail au Yémen et en Somalie pour aider les nouveaux arrivants, sensibiliser l'opinion publique sur les dangers et former les gardes-côtes ainsi que les autorités à la législation sur les réfugiés.