Grèce antique : l’esprit des Jeux
Entraîner son corps pour être un bon soldat et honorer les dieux : c’est sûr, l’esprit des Jeux de l’Antiquité est éloigné de celui des Jeux modernes. Mais pas tant que ça finalement !
La fusion du corps et de l’esprit
« Kalos kagathos » : « beau et bon » en grec ancien. Un concept essentiel pour comprendre les Jeux antiques ! On utilisait cette expression pour décrire un homme idéal, aux plans intellectuel, moral et physique. Dans la Rome antique, on dira « Mens sana in corpore sano », « un esprit sain dans un corps sain ». On pourrait rapprocher cet idéal de ceux qui incarnent la notion de chevalier ou celle de gentleman ! Pratiquer l’activité physique n’était pas un but en soi. L’objectif, c’était notamment d’être habile et fort pour pouvoir défendre militairement sa cité ; le dépassement de soi était dédié aux dieux. On ne parlait pas de « jeux », mais d’« agônès », c’est à dire de concours sportifs... et artistiques, très nombreux en Grèce antique. On trouvait dans chaque cité grecque une palestre, ce lieu où les jeunes garçons apprenaient à la fois la lutte, le lancer de disque, la musique, la philosophie ou la grammaire. La palestre incarnait ce mélange de performance physique et intellectuelle.
Un rite de passage
Lorsqu’on remonte aux origines mythologiques des Jeux, on observe que la performance sportive est associée à un rite de passage. Dans la mythologie, Achille organise en l’honneur de son ami mort Patrocle des « jeux funèbres », pugilat, lutte, course à pied, lancer ; Ulysse « gagne » Pénélope grâce au tir à l’arc et à la course à pied ; Pélops remporte une course de chars qui lui permet d’épouser Hippodamie... Ainsi le concours permet-il de passer d’une période de sa vie à une autre, et les Jeux offrent aux meilleurs athlètes l’opportunité d’accéder à une reconnaissance, à un statut social supérieur. Sur cet aspect, les Jeux d’aujourd’hui rejoignent ceux d’hier !