L’histoire de Aobangeze Bwangu, République Démocratique du Congo

Aobangeze Bwangu small(7)

Photo de G. Ramazani/2014.

Aobangeze Bwangu est âgé de 43 ans et vit dans le site de déplacement de Mugunga 3 près de la ville de Goma à l’est de la République Démocratique du Congo. Originaire du territoire de Rusthuru, il a été victime des affres de la guerre et des conflits armés qui sévissent dans le Nord-Kivu depuis plus de 20 ans. Il a vécu plusieurs fois le déplacement depuis 2004. Il a perdu deux femmes ainsi que trois enfants durant ces conflits. Sa première femme a été tuée alors qu’elle était enceinte de 8 mois. Après s’être remarié, sa seconde épouse est décédée après avoir été violée et maltraitée alors qu’elle avait un bébé âgé d’1 mois. Elle a succombé après avoir reçu des soins médicaux pendant près de six mois à l’hôpital Heal Africa à Goma.

Après la mort de sa seconde épouse, Aobangeze est rentré chez lui à Rutshuru. En 2012, il a encore été contraint de se déplacer lors de la prise par force de ce territoire par le M23. En avril dernier, il a perdu 2 de ses filles et ne vit actuellement qu’avec 3 enfants. “J’ai connu des situations très difficiles et atroces durant ces conflits armés. Des soldats sont arrivés chez nous la nuit, ils ont frappé ma femme alors qu’elle était enceinte et poignardé mon fils dans la poitrine. Ils en sont morts. Ils m’ont ensuite pris et m’ont emmené dans un petit village voisin où ils m’ont torturé atrocement, ils m’ont arraché les ongles avec des clous, ils m’ont bâillonné. J’ai beaucoup souffert. Après ma libération des mains des bandits par la force gouvernementale, je me suis enfui avec le reste des enfants puisque je ne pouvais pas rentrer enterrer ma femme et mon autre fils.

“Quand je me suis remarié, je pensais que les choses allaient changer mais j’ai vécu le même cauchemar. Je me demande si ces conflits sont nés juste pour me faire du mal. Je vis dans la tristesse et le pire c’est que je ne peux rien faire pour nourrir le reste de ma famille. Je suis pasteur dans une église ici dans le camp et j’ai la foi qu’un jour tout ira bien et que je vivrai en paix avec ma famille. J’ai besoin d’être assisté et tout ce que je souhaite c’est que ces conflits armés prennent fin.”


1 seule famille déchirée par la guerre, c'est déjà trop

Découvrez notre travail pour aider les réfugiés sur UNHCR.org