L’histoire de Clarisse, Algérie

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Photo de S. Amirat/2014.

Je suis arrivée en Algérie en 2004, accompagnée de ma fille Providence et de mes trois fils Patrick, Christ et Daniel. J’avais fui mon pays le Congo pour pouvoir vivre en sécurité. Aboubacar, Oumar et Fayçal sont trois enfants qui sont arrivés seuls de trois pays différents en 2012: Côte d’Ivoire, Mali et Guinée. J’ai accepté de les accueillir et nous voilà une famille recomposée, produit des conjonctures de nos pays d’origine.

Pour moi, l’éducation est une priorité. Je me suis toujours battue pour que mes enfants puissent faire de bonnes études en dépit des difficultés. Pendant longtemps, j’ai du cumuler deux emplois informels pour m’assurer que mes enfants puissent avoir une vie décente.

Ma fille Providence a terminé ses études et a décroché un diplôme de commerce international. Elle a décidé de quitter l’Algérie en 2013 pour essayer de voler de ses propres ailes et exploiter son diplôme car son statut de réfugiée ne lui permet pas de travailler ici. Patrick est mon fils modèle. Il a un diplôme d’ingénieur en commerce international. Il a reçu plusieurs propositions d’emplois mais pour le moment son statut ne lui permet pas de travailler non plus. Daniel et Christ sont en pleine préparation de leur baccalauréat mais ils commencent à s’inquiéter pour leur futur. Ils craignent de ne pas avoir le droit de s’inscrire à l’université à Alger. Fayçal et Aboubacar sont actuellement scolarisés dans un établissement d’enseignement public. Oumar n’a jamais été à l’école. Mais grâce aux cours de soutien donnés par CARITAS, il a pu apprendre à lire et à écrire. Il a même réussi à acquérir un niveau d’éducation qui lui permettrait d’intégrer un centre de formation professionnelle.

J’ai lutté pour faire de mes enfants des adultes bien éduqués et qualifiés. Aujourd’hui, malgré leurs diplômes et un parcours sans fautes, ils se retrouvent face à un avenir incertain. Je les encourage tous les jours. Je fais de mon mieux pour qu’ils gardent espoir et continuent d’aller de l’avant. Nous avons une relation très forte comme famille. Ça leur permet de trouver une sorte d’équilibre pour pouvoir continuer leur chemin.

 

Texte de S. Amirat/2014.


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