Bala, 50, rests with his wife Zara, 26, and their children in front of a temporary shelter they received upon their arrival in a refugee camp in south Niger only some days ago. The family fled two brutal attacks perpetrated by Boko Haram in north-eastern Nigeria. "We feel safer here in the camp. We have proper shelter, access to a clinic and food. The children just enrolled in school," says Bala. The family decided to move to the UNHCR camp following the worsening of security and humanitarian situations in the Diffa region in the past months. © UNHCR / Helene Caux

Security and humanitarian situations worsen in Diffa, Niger, as Boko Haram continues attacks in the region

Some 241,000 Nigerian refugees, internally displaced people from Niger, and returning Niger are hosted in the Diffa region

UNHCR, the UN Refugee Agency, is seeing increasing insecurity and worsening humanitarian conditions in the region of Diffa, southeastern Niger. According to government figures as of mid-May, the area was hosting over 241,000 Nigerian refugees, internally displaced people from Niger, and returning Niger nationals who had been living in Nigeria. The security situation around the towns of Diffa and Bosso, to the east, has deteriorated in recent months, with a succession of criminal incidents including suicide attacks near villages and spontaneous sites where both Nigerian refugees and the internally displaced are being sheltered.

Some 157,000 people who have fled Boko’s Haram terror have settled in 135 makeshift encampments along 200 kilometres of Route National 1, a major road that runs parallel to the border with Nigeria and the Komadougou river.  Two large markets along that road have been closed since April out of fear that infiltrated insurgents could attack. This hits livelihoods and the local economy.  A 7pm to 5am curfew is in force across the region, which has been under a state of emergency since February 2015.

Most of the displaced along Route National 1 fled Boko Haram attacks last year in north-eastern Nigeria. The violence spilled over at times into Niger, leaving them with no other choice than to settle along the road as surrounding villages and towns are already hosting people from previous influxes and have no more capacity. Many of these people have been displaced two or three times prior to settling along the road. Both the local and displaced communities are fearful of new attacks.

Living conditions along Route National 1 are harsh: in this remote and semi-desert environment, temperatures are reaching 48 degrees Celsius at present (the current dry season), while rains that will follow in two or three months often flood the ramshackle settlements. Shelters are made of straw, and sanitation is basic, with few latrines and showers. Many children do not have access to education because of limited schooling structures in the nearby villages, which are already overcrowded, and because of closures of many schools in insecure areas close to the border. Food supplies are irregular, and the local population is not always able to share their meagre resources with the displaced people.

Aid agencies are struggling to bring assistance to the displaced due to the highly insecure environment, the increasing number of sites – some of them remote – and a lack of funding. Of US$112 million required by 22 aid agencies including UNHCR, for operations in the Diffa region in 2016 (RRRP 2016), only $20 million has been received to date. Farmers, herders, fishermen, traders, and shopkeepers have lost their main sources of incomes as a result of the displacement and insecurity in the region. Additional funding is needed to develop livelihoods for these people, so that they can become self-reliant and once again a part of the economic development in the region.

More and more refugees and internally displaced tell us they want to move further away from the volatile border area, as they fear insurgents could attack their settlements in Niger, as they did in their villages in Nigeria and Diffa. Ten days ago, at the government’s request, UNHCR started to relocate hundreds of refugees from two spontaneous sites along Route National 1 to a camp some 50 kilometres from the border. Although most people prefer to live outside of the camps, they have decided to move for both protection reasons and for access to food and adequate services. The camp presently hosts some 3,000 people. The voluntary relocation of internally displaced people from the border areas to other areas, such as camps and other villages in Diffa region, where security is better ensured, is also planned in the near future.

In all, 2.7 million (2,674,421) people are displaced in the Lake Chad Basin area because of the violence linked to Boko Haram. 2.1 million are internally displaced in Nigeria. In addition, there are 241,256 displaced people in Niger (82,524 Nigerian refugees, 31,524 Niger returnees, 127,208 IDPs), including 157,945 along Route National 1; 270,210 displaced people are in Cameroon (64,938 Nigerian refugees, 169970 IDPs, 35,302 Cameroon returnees); And 7,337 Nigerian refugees are in Chad.

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Le texte en français:

La sécurité et la situation humanitaire se dégradent à Diffa au Niger ; Boko Haram poursuit ses attaques dans la région

241 000 réfugiés nigérians, personnes déplacées internes et ressortissants nigériens de retour du Nigeria se trouvent dans la région de Diffa

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, fait état de l'insécurité croissante et de la dégradation de la situation humanitaire dans la région de Diffa, au sud-est du Niger. Selon les statistiques gouvernementales à la mi-mai, la région accueillait plus de 241 000 personnes déracinées, y compris des réfugiés nigérians, des personnes déplacées internes au Niger et des ressortissants nigériens de retour qui vivaient auparavant au Nigéria. La situation sécuritaire aux alentours des villes de Diffa et Bosso, à l'est, s’est détériorée ces derniers mois avec une succession d'incidents criminels, y compris des attentats suicides à proximité des villages et des installations spontanées où vivent à la fois des réfugiés nigérians et des déplacés internes.

Quelque 157 000 personnes ayant fui les attaques commises par Boko Haram se sont installées dans 135 campements de fortune sur une distance de 200 kilomètres le long de la route nationale 1, la route principale qui longe la frontière avec le Nigéria et le fleuve Komadougou. Deux marchés importants le long de cette route ont été fermés depuis avril car on craint des attaques d’insurgés infiltrés. Ceci affecte les moyens d’existence et l'économie locale. Un couvre-feu de 19 heures à 5 heures du matin est en vigueur dans la région, où l’état d'urgence a été déclaré depuis février 2015.

La plupart des déplacés se trouvant actuellement le long de la route nationale 1 ont fui les attaques de Boko Haram l'année dernière au nord-est du Nigéria. La violence s’est parfois propagée au Niger, ce qui les a forcés à chercher refuge le long de la route. En effet, les villes et villages environnants accueillent déjà des personnes arrivées lors d'afflux précédents et sont surpeuplés. Beaucoup parmi ces personnes ont été déplacées deux ou trois fois avant de s'installer le long de la route. Les communautés locales et les déplacés craignent de nouvelles attaques.

Les conditions de vie le long de la route nationale 1 sont difficiles : dans cet environnement reculé et semi-désertique, les températures atteignent actuellement 48 degrés Celsius (c’est la saison sèche). Puis la saison des pluies qui suivra dans deux ou trois mois inondera les installations précaires. Les abris de fortune sont faits de paille et les installations d’assainissement sont basiques, avec quelques latrines et douches. Beaucoup d'enfants n'ont pas accès à l'éducation en raison des structures scolaires limitées dans les villages voisins, qui sont déjà surpeuplées et à cause de la fermeture de nombreuses écoles dans les zones d'insécurité à proximité de la frontière. Les approvisionnements alimentaires sont irréguliers. La population locale n’est pas toujours en mesure de partager ses maigres ressources avec les personnes déracinées.

Les organisations humanitaires luttent pour venir en aide aux personnes déracinées en raison de l'instabilité, du nombre croissant d’installations – dont certaines sont reculées - et d’un manque de financement. Sur la somme de 112 millions de dollars recherchée par 22 organisations humanitaires, y compris le HCR, pour les opérations dans la région de Diffa en 2016 (RRRP 2016), seulement 20 millions de dollars ont déjà été reçus. Les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs, les commerçants et les commerçants ont perdu leurs principales sources de revenus à la suite du déplacement et de l'insécurité dans la région. Un financement supplémentaire est nécessaire pour développer des moyens d’existence pour ces personnes, pour qu’elles redeviennent autonomes et participent au développement économique de la région.

De plus en plus, des réfugiés et des déplacés internes nous font part de leur souhait de s’éloigner de la zone frontalière instable. Ils craignent que les insurgés mènent des attaques contre leurs installations au Niger, comme auparavant dans leurs villages au Nigéria et à Diffa. Il y a dix jours, à la demande des autorités du Niger, le HCR a commencé à transférer des centaines de réfugiés en provenance de deux installations spontanées le long de la route nationale 1 vers un camp localisé à environ 50 kilomètres de la frontière. Bien que la plupart d’entre eux préfèrent vivre hors des camps, ils ont décidé de rejoindre le camp pour des raisons de protection, afin d’y recevoir de la nourriture et de bénéficier de services essentiels. Le camp accueille actuellement quelque 3000 personnes. Le transfert volontaire de personnes déplacées internes depuis des zones frontalières vers d'autres localités plus à l’intérieur du pays, comme des camps et d'autres villages dans la région de Diffa où la sécurité est mieux assurée, est également prévu dans un avenir proche.

Au total, quelque 2,7 millions (2 674 421) personnes sont déracinées dans la région du bassin du lac Tchad en raison de la violence liée à Boko Haram. Quelque 2,1 millions de personnes sont déplacées internes au Nigéria. De plus, on compte 241 256 personnes déracinées au Niger (82 524 réfugiés nigérians, 31 524 ressortissants nigériens de retour, 127 208 Nigériens déplacés internes), y compris 157 945 le long de la route nationale 1. Par ailleurs, 270 210 personnes sont déracinées au Cameroun (64 938 réfugiés nigérians, 169 970 Camerounais déplacés internes, 35 302 ressortissants camerounais de retour) ; et 7337 réfugiés nigérians se trouvent au Tchad.

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UNHCR urges dialogue to end herder, farmer clashes in Nigeria

Brothers run again and again as Boko Haram terror spreads