Les premiers demandeurs d'asile sont réinstallés au Luxembourg depuis la Grèce

Articles d'actualité, 4 novembre 2015

© HCR / Y.Kyvernitis
Les demandeurs d'asile à bord d'un vol Athènes-Luxembourg.

ATHÈNES, Grèce, 4 novembre (HCR) Mercredi à l'aube, 30 demandeurs d'asile originaires de Syrie et d'Iraq se trouvaient près de la porte d'embarquement à l'aéroport international d'Athènes, en route pour une nouvelle vie dans un nouveau pays.

L'atmosphère était pleine d'espoir. Certains pourraient à peine contenir leur joie, d'autres étaient plus réservés. Les enfants étaient encore un peu endormis, mais calmes et souriants. Au milieu des embrassades et des adieux, les dernières photos ont été prises puis les réfugiés ont franchi la porte, en laissant derrière eux des années de guerre et de difficultés.

« Ma famille et moi avons eu la chance de survivre à la traversée périlleuse à bord d'un bateau depuis la Turquie vers Lesbos », dit un père syrien, en tenant bien en main les cartes d'embarquement de sa famille. Il faisait allusion au voyage dangereux à bord de bateaux de passeurs depuis la Turquie vers les îles grecques que plus de 600 000 personnes ont déjà effectué en 2015, et qui a causé la mort de plus de 200 personnes. « Nous nous préparons aujourd'hui pour un voyage vers l'espoir. »

Le groupe comprenait six familles, dont un total de 19 enfants. C'était le premier groupe à être transféré depuis la Grèce vers le Luxembourg dans le cadre d'un programme de l'Union européenne qui devrait voir le transfert d'au moins 160 000 personnes depuis la Grèce et de l'Italie vers plusieurs pays de l'UE participants.

Ce premier départ depuis la Grèce s'est effectué dans le cadre d'une coopération entre les autorités nationales en Grèce et au Luxembourg, avec l'appui d'agences européennes, d'organisations internationales y compris le HCR et d'autres partenaires.

« Ce programme de réinstallation même s'il reste modeste par rapport aux besoins est une première étape importante vers une approche globale pour la gestion des flux de réfugiés en Europe fondée sur des principes de solidarité et de partage de la responsabilité », a déclaré Vincent Cochetel, Directeur du HCR pour le bureau de l'Europe.

« Nous espérons que cette première réinstallation depuis la Grèce verra davantage de transferts de réfugiés au sein de l'UE de façon organisée, sûre et ordonnée », a-t-il ajouté.

La veille de leur départ, toutes les familles participant à cette première réinstallation avaient exprimé leur soulagement de rejoindre enfin la sécurité et de pouvoir espérer à nouveau pour l'avenir. Elles se sont entretenues avec le HCR dans le site d'hébergement temporaire d'Elaionas à Athènes.

« Après tout ce que ma famille et moi avons subi, c'est la première fois que je me sens calme et plein d'espoir pour l'avenir », a déclaré ce père syrien de trois enfants. « Je veux que mes enfants reçoivent une bonne éducation. Ils sont tous très intelligents. Ma femme et moi étions très tristes qu'ils ne puissent plus aller à l'école depuis quatre ans. J'ai également eu de la chance que nous n'ayons pas à effectuer le voyage dangereux via les Balkans. »

Le HCR a exhorté à plusieurs reprises les pays européens à ouvrir davantage d'alternatives légales pour les réfugiés afin qu'ils n'aient pas à recourir à des passeurs et des trafiquants. Ces voies légales comprennent davantage d'opportunités pour le regroupement familial et la réinstallation, y compris en provenance des pays de premier asile ; des systèmes d'accès pour motif humanitaire ainsi que des visas à durée prolongée pour les étudiants et les travailleurs.

Il faudra du temps pour les familles de réfugiés se rendant au Luxembourg pour se remettre du cauchemar qu'elles ont subi.

« En fait, ce n'était plus une vie », a expliqué une mère syrienne de cinq enfants. « Soit vous deviez tuer, soit vous étiez tués. La vie humaine ne vaut rien là-bas. Mes enfants ne peuvent toujours pas oublier le bruit des bombes. Ils se réveillent la nuit, ils ont seulement des images de guerre en tête. »

En réponse à la question de ce qu'elle voulait pour l'avenir de ses enfants, elle a expliqué : « La même chose que toutes les mères : Je veux les voir grandir dans la paix et l'amour. »

Le groupe a quitté Athènes à 8h30 sur un vol à destination de Bruxelles, puis ils seront transportés par bus vers Luxembourg. Ils seront logés temporairement dans un centre d'accueil pour évaluer leurs besoins et recevoir les services essentiels nécessaires. Après quelques jours, ils seront transférés dans une résidence pour demandeurs d'asile jusqu'à ce qu'une décision soit prise concernant leur demande.

« Nous souhaitons bonne chance à ces réfugiés pour leur nouvelle vie et nous espérons que d'autres demandeurs d'asile pourront trouver un endroit qu'ils pourront appeler « leur maison » sans le danger de devoir fuir à nouveau », a déclaré Vincent Cochetel du HCR. « Parallèlement, nous devons nous rappeler que, pour la bonne marche de ce programme de réinstallation, une capacité de réception suffisante et l'enregistrement de toutes les arrivées devront être mis en œuvre. »

Des personnalités étaient présentes à l'aéroport pour dire adieu aux réfugiés avec, parmi elles, le Premier ministre grec Alexis Tsipras ; le Président du Parlement européen Martin Schulz ; le Ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jan Asselborn ; le commissaire Dimitrios Avramopoulos et le Ministre adjoint des Politiques de migration Yiannis Mouzalas. Étaient également présents des représentants du Service grec pour la gestion des demandes d'asile, du HCR, de l'OIM et d'autres partenaires.

Par Stella Nanou à Athènes

• FAITES UN DON •

 

• COMMENT NOUS AIDER • • RESTEZ INFORMÉS •

Crise en République arabe syrienne : Appel urgent

Vous pouvez sauver la vie de milliers de réfugiés.

Donnez pour cette crise

Des milliers de réfugiés syriens désespérés fuient vers la Turquie après une escalade des combats

Une escalade des combats au nord de la Syrie depuis le 3 juin a généré quelque 23 135 nouveaux réfugiés qui ont tenté de passer la frontière vers la province de Sanliurfa au sud de la Turquie. Environ 70 pour cent d'entre eux sont des femmes et des enfants, selon les informations reçues par le HCR cette semaine.

La plupart des nouveaux arrivants sont des Syriens ayant fui les combats entre des forces militaires rivales dans et autour de la ville frontalière clé de Tel Abyad. Cette ville est située en face d'Akcakale du côté syrien de la frontière. Ces tout derniers arrivants ont rejoint les rangs d'environ 1,77 million de réfugiés syriens qui se trouvent déjà en Turquie.

L'afflux comprend également jusqu'à 2 183 Iraquiens originaires des villes de Mossoul, Ramadi et Faloujah.

Selon le personnel du HCR sur le terrain, la plupart des réfugiés sont épuisés et ils transportent avec eux quelques affaires. Certains ont marché durant des jours. Ces derniers jours, les personnes ont fui directement vers Akcakale pour échapper aux combats à Tel Abyad, une ville où le calme serait actuellement revenu.

Des milliers de réfugiés syriens désespérés fuient vers la Turquie après une escalade des combats

Infographie : Syrie

Le conflit syrien entre dans sa 5e année. 3,9 millions de réfugiés syriens sont des réfugiés. Voici les pays où ils ont fui.

Infographie : Syrie

Réfugiés syriens au Liban : Survivre à la tempête

Une violente tempête hivernale a balayé le Moyen-Orient cette semaine apportant des températures glaciales, des vents violents et d'abondantes chutes de neige. Dans la plaine de la Bekaa au Liban, plus de 400 000 réfugiés endurent de difficiles conditions hivernales. Le niveau des chutes de neige n'avait pas été observé depuis de nombreuses années.

Dans la plaine de la Bekaa, les réfugiés ont trouvé abri dans toutes sortes de refuges allant de bâtiments abandonnés à des garages, des hangars, des appartements et des installations informelles. Les conditions sont les plus difficiles dans les installations, car les toits des abris de fortune risquent de s'effondrer sous le poids de la neige.

Malgré les équipements contre les conditions hivernales qui ont été fournis, le HCR demeure préoccupé. Le HCR a fait son possible mais la situation au Liban demeure précaire pour les réfugiés, étant données les conditions extrêmement précaires dans lesquelles ils vivent et le fait que la population soit dispersée. Le défi est constant pour assurer que les réfugiés dans plus de 1700 localités demeurent en sécurité et au chaud pendant les mois d'hiver et qu'ils disposent de ressources suffisantes pour survivre aux tempêtes hivernales.

Le photojournaliste Andrew McConnell a passé deux jours dans la plaine de la Bekaa, et il fait le récit de la situation pour le HCR.

Réfugiés syriens au Liban : Survivre à la tempête

Liban: Afflux de réfugiés syriens à ArsalPlay video

Liban: Afflux de réfugiés syriens à Arsal

L'afflux est important pour Arsal, une ville libanaise qui tente de faire face. Des abris d'urgence ont été installés dans tous les espaces disponibles de la ville. Les autorités locales, le HCR et ses partenaires font leur possible pour gérer l'afflux des réfugiés.
Réfugiés syriens : L'attente à LampedusaPlay video

Réfugiés syriens : L'attente à Lampedusa

L'année dernière, plus de 13 000 personnes sont arrivées à Lampedusa en Italie. Beaucoup d'autres sont mortes durant la tentative de traversée. De jeunes hommes originaires du continent africain aux familles syriennes…. Tous partagent le même rêve…. de sécurité et de stabilité en Europe.
Turquie: Accueil des réfugiés à la frontière à AkcakalePlay video

Turquie: Accueil des réfugiés à la frontière à Akcakale

Plus de 10 000 réfugiés syriens ont afflué vers la ville d'Akcakale au sud de la Turquie. Akcakale est une ville de 30 000 habitants, qui est désormais voisine d'un camp de plus de 30 000 réfugiés syriens qui sont arrivés en quête de sécurité.