Au Congo-Brazzaville, le montant de la caution à verser par les différents candidats à la prochaine présidentielle a été fixée à 25 millions de francs CFA, contre 5 millions il y a sept ans, selon la nouvelle loi électorale adoptée par le Parlement. Ce montant est jugé exorbitant par l'opposition. Un argument rejeté par le pouvoir qui soutient que cette caution ne pose aucun problème pour les partis bien structurés. Par ailleurs, si, du côté de l'opposition les noms des candidats se font attendre, le parti au pouvoir annonce désigner le sien ce dimanche 24 janvier.
A l'Assemblée nationale, les débats ont été houleux à l'occasion de l'adoption de la nouvelle loi électorale. Certains élus ont proposé jusqu'à 100 millions de francs CFA comme caution à verser, par les candidats, à l'élection présidentielle. Au final, cette caution a été fixée à 25 millions.
Joint par RFI, l'opposant Paul-Marie Mpouelé, président du Parti des républicains, juge ce montant exorbitant et pense qu'il exclut la grande partie des Congolais de la course : « Pour conserver le pouvoir, ils font monter la barre très haut de sorte que ceux qui n'ont pas d'argent, notamment ceux qui sont dans l'opposition, c'est-à-dire les Congolais moyens, n’en soient jamais candidats», a dénoncé Paul-Marie Mpouelé.
Pas « une affaire de sous »
L'élection présidentielle « n'est pas une affaire de sous », rétorque Jean de Dieu Kourissa, député du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir). Pour lui, seules les formations politiques mal structurées peuvent se montrer incapables de payer la caution de 25 millions pour leurs candidats.
« Au Congo, il existe plusieurs partis [politiques] assis sur la tribu, le département et parfois même le village. Ce sont ces partis qui ne peuvent rassembler 25 millions pour leurs candidats en vue de la compétition, d'où l'agitation des leaders de ces partis », regrette, pour sa part, l'élu du PCT.
Les deux principales plateformes de l'opposition (Initiative pour la démocratie au Congo et le Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique) n'ont pas encore désigné le ou leurs candidats, tandis que celui du parti au pouvoir sera sans doute connu, ce dimanche, au terme de son comité d'investiture.