Les problèmes persistent au centre de traitement des demandes d'asile à Manus
Articles d'actualité, 12 juillet 2013
CANBERRA, Australie, 12 juillet (HCR) – Le HCR a indiqué vendredi que les problèmes persistent dans un centre de traitement des demandes d'asile localisé dans une île en Papouasie-Nouvelle-Guinée et que les autorités australiennes utilisent pour examiner les demandes d'asile.
Cette annonce a été effectuée après que le HCR ait publié son second rapport sur le centre d'examen des dossiers de réfugiés situé en Papouasie-Nouvelle-Guinée et où sont hébergés actuellement environ 250 demandeurs d'asile transférés par l'Australie pour une instruction extraterritoriale de leurs dossiers de demande d'asile.
Le rapport fait état des constatations d'une équipe du HCR en charge de la protection qui s'est rendue à l'île de Manus du 11 au 13 juin. Cette mission avait pour objectif d'évaluer les conditions de réception au centre de traitement, conformément au rôle consultatif et de suivi prescrit par le mandat du HCR dans le cadre de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. L'équipe a rencontré des demandeurs d'asile, des représentants des Gouvernements de Papouasie-Nouvelle-Guinée et d'Australie, ainsi que des employés des principaux prestataires de service.
« La mission a constaté des améliorations depuis sa dernière visite en janvier, mais les arrangements existants ne répondent toujours pas aux normes internationales requises en matière de protection internationale pour la réception et l'assistance aux demandeurs d'asile », a indiqué un porte-parole du HCR. « Les conditions de vie restent difficiles, le traitement des demandes se fait lentement et les demandeurs d'asile sont gagnés par le découragement du fait de l'incertitude sur leur avenir. »
Parmi les améliorations, un transfert de tous les enfants et leurs familles a été organisé vers l'Australie. Il y a eu des progrès dans l'établissement d'un cadre juridique pour le traitement des demandes d'asile et une certaine amélioration dans les installations au centre de traitement. « Notre équipe a également reconnu les efforts du personnel sur place pour venir en aide du mieux possible, vues les circonstances très difficiles, aux demandeurs d'asile qui vivent au centre », a indiqué le porte-parole.
Toutefois, l'inspection menée par le HCR a également révélé des problèmes récurrents et alarmants. La liberté de mouvement est toujours limitée dans ce qui demeure un environnement fermé, obligatoire et qui est, de l'avis du HCR, un lieu de détention arbitraire.
L'équipe a constaté des lieux de vie exigus, surtout pour les hommes célibataires logés dans des tentes en toile. Ils ont indiqué au HCR que, dans chaque tente, sont hébergés quatre à six hommes et qu'il y fait très chaud surtout en fin de journée et la nuit. Beaucoup de demandeurs d'asile ont également exprimé leurs préoccupations au sujet de problèmes d'hygiène liés aux blocs sanitaires, à la préparation de la nourriture et à l'accès limité aux services médicaux.
L'incertitude parmi les demandeurs d'asile sur leur avenir combinée avec la lenteur de la procédure pour établir des modalités efficaces pour le traitement des demandes d'asile contribuent à la frustration et à un découragement généralisé. Si ces problèmes ne sont pas résolus, cela peut augmenter le préjudice psychologique pour les personnes affectées.
En ce qui concerne les droits des demandeurs d'asile, l'équipe du HCR a observé que la procédure de détermination du statut de réfugié peut démarrer prochainement. Par contre, des changements sur des lois et des règlementations sont nécessaires en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour assurer un processus équitable et efficace à tous les demandeurs d'asile présents dans le pays.
Le HCR estime que l'évaluation de la vulnérabilité des demandeurs d'asile, menée avant leur transfert à l'île de Manus, devrait être plus complète et prendre en compte la limitation des services disponibles sur place. « Nous sommes également préoccupés par le manque d'informations sur la date à laquelle les personnes dont le statut de réfugié a été reconnu pourront sortir du centre et quelle solution leur sera trouvée », a souligné le porte-parole du HCR.
En conclusion, selon le HCR, la combinaison entre des conditions de vie difficiles, un régime juridique restreint et un traitement lent des demandes signifie que les dispositions existantes ne répondent toujours pas aux normes requises en matière de protection internationale, ni aux termes du protocole d'accord convenu entre les deux Gouvernements pour établir le Centre de traitement régional.
Le HCR n'est pas signataire de l'accord bilatéral entre l'Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée concernant le traitement des demandes d'asile. Notre position a toujours été pour tous les demandeurs d'asile arrivant sur le territoire australien, par tous les moyens et partout, qu'ils aient accès, en Australie, à un processus entier et efficace pour la détermination du statut de réfugié. Ceci serait cohérent avec la pratique générale, et en conformité avec le droit international des réfugiés.
La version complète du rapport, y compris les conclusions et les recommandations, est disponible en anglais ici : www.unhcr.org.au.