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Nigéria : information indiquant si les rituels de purification des Yoroubas et des Ibos pour les femmes dans la trentaine comprennent l'excision dans les États d'Ogun, de Niger, d'Anambra et d'Adamawa; si les femmes accusées d'avoir tué un membre de leur famille en recourant à la sorcellerie sont excisées pendant un rituel de purification (2012-avril 2013)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 29 April 2013
Citation / Document Symbol NGA104392.EF
Related Document(s) Nigeria: Whether Yoruba and Ibo cleansing rituals for women in their thirties include circumcision in the states of Ogun, Niger, Anambra, and Adamawa; whether women who have been accused of killing a family member through witchcraft would be circumcised during a cleansing ritual (2012-April 2013)
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Nigéria : information indiquant si les rituels de purification des Yoroubas et des Ibos pour les femmes dans la trentaine comprennent l'excision dans les États d'Ogun, de Niger, d'Anambra et d'Adamawa; si les femmes accusées d'avoir tué un membre de leur famille en recourant à la sorcellerie sont excisées pendant un rituel de purification (2012-avril 2013), 29 April 2013, NGA104392.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/52a826484.html [accessed 30 May 2023]
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1. Rituels de purification des Yoroubas et des Ibos et excision

Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, une représentante du Committee for the Defence of Human Rights (CDHR), organisation nigériane de défense des droits de la personne fondée en 1989 (University of Minnesota s.d.), a déclaré que les pratiques culturelles varient d'un groupe ethnique à l'autre (25 avr. 2013). De même, dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un médecin spécialiste de la mutilation génitale féminine (MGF) et de la santé publique au Royaume-Uni, qui a aussi communiqué avec des sources au Nigéria relativement à cette question, a souligné que les rituels et les croyances varient selon les tribus et les familles, et a ajouté que [traduction] « les rituels de purification n'ont pas la même signification d'une communauté ou d'une famille à l'autre » (médecin 26 avr. 2013). Elle a également précisé que des rituels de purification étaient effectivement pratiqués, en particulier dans les régions rurales (ibid.). Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, une représentante du Centre for Women Studies and Intervention (CWSI) - ONG de défense des droits des femmes située à Abuja, fondée en 1999 et [traduction] « dirigée par des religieuses » (Global Fund for Women s.d.) -, qui a travaillé dans des régions habitées principalement par des Yoroubas et des Ibos, a affirmé que les femmes étaient soumises à des [traduction] « rites » de purification et non pas à des « rituels » de purification (24 avr. 2013). Elle a aussi affirmé que, pour les femmes, les rites de purification constituent des rites qui doivent être accomplis avant le mariage (CWSI 24 avr. 2013).

La représentante du CWSI a expliqué que, selon la région et les pratiques culturelles, les rites de purification peuvent comprendre l'excision (ibid.). Elle a également déclaré que certains avaient cessé de pratiquer l'excision en raison des [traduction] « dangers », mais que d'autres la pratiquaient encore du fait de leurs croyances culturelles (ibid.). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un juriste principal du Bureau du secrétaire général (Office of the Executive Secretary) de la Commission nationale des droits de la personne (National Human Rights Commission - NHRC) du Nigéria, s'inspirant de ses [traduction] « recherches [personnelles] limitées » plutôt que de la position officielle de la NHRC, a écrit qu'il était « extrêmement rare » que l'excision fasse partie des rituels de purification (juriste principal 26 avr. 2013). Cependant, il était au courant d'un cas dans l'État d'Ebonyi, habité principalement par des Ibos, où une femme a été excisée lors d'un rituel de purification pour [traduction] « marquer son passage à l'âge adulte » (ibid.).

Des sources soulignent que les Yoroubas et les Ibos de certaines régions pratiquent l'excision (É.-U. 19 avr. 2013, 52; CDHR 24 avr. 2013; CWSI 24 avr. 2013). D'après certaines sources, l'excision est généralement pratiquée pour empêcher les comportements sexuels non souhaitables (ibid.; CDHR 25 avr. 2013). La représentante du CWSI a dit que certaines personnes croient que les femmes non excisées ne seront pas en mesure d'avoir des enfants et que l'excision est aussi considérée comme une célébration de la jeune fille (ibid.). Des sources font observer que les Yoroubas et les Ibos pratiquent l'excision à des moments précis de la vie d'une jeune fille ou d'une femme, à savoir :

à la petite enfance (ibid.; CWSI 24 avr. 2013), après quelques semaines ou un mois de vie (ibid.);

au moment du mariage, lorsque la femme est prête à se rendre au domicile de son mari (ibid.; CDHR 25 avr. 2013);

en même temps que d'autres filles de la région qui vont se marier (CWSI 24 avr. 2013);

à sept ou huit mois de grossesse (ibid.).

On peut lire dans les Country Reports on Human Rights Practices for 2012 du Département d'État des États-Unis que les jeunes filles et les femmes au Nigéria subissent une MGF à différents âges, cette intervention pouvant être pratiquée dès [traduction] « la première semaine de vie, jusqu'à ce qu'une femme donne naissance à son premier enfant », mais que la plupart d'entre elles sont excisées avant l'âge d'un an (É.-U. 19 avr. 2013, 52). D'après les Country Reports 2012, cette pratique est [traduction] « plus courante » chez les Yoroubas et les Ibos du sud du Nigéria (ibid.).

Le 7 décembre 2010, Modern Ghana, un site ghanéen de nouvelles en ligne (Modern Ghana s.d.), a signalé que la MGF était toujours pratiquée dans certaines régions du Nigéria et que, [traduction] « dans certains cas, une adulte qui a probablement évité la MGF durant l'enfance serait forcée de se faire exciser avant son mariage ». La représentante du CDHR a dit que dans certaines régions des États [traduction] « d'Imo (Ibo), de Cross River et d'Akwa Ibom, où la culture veut que soient observés des rituels élaborés (rites de passage) dans le cadre desquels les jeunes filles sont excisées peu de temps avant leur mariage, [...] les femmes âgées de 30 ans ou moins [qui sont sur le point de se marier] doivent se soumettre à des rituels qui peuvent comprendre l'excision » (CDHR 24 avr. 2013; ibid. 25 avr. 2013). Elle s'est également dite d'avis que [traduction] « [l'] excision n'est jamais pratiquée sur les femmes mariées ou les veuves » (ibid. 24 avr. 2013). Cependant, le London Evening Standard fait état du cas d'une Nigériane de 40 ans, sans préciser son origine ethnique ou l'État d'où elle vient, qui a été forcée de subir une excision parce qu'elle était mariée, mais incapable de concevoir un enfant (8 mars 2013). La représentante du CWSI a affirmé qu'il était possible qu'une femme mariée depuis plusieurs années soit excisée (CWSI 24 avr. 2013). Toutefois, elle a précisé que les femmes de plus de 30 ans ne sont pas excisées, car ce sont habituellement les [traduction] « jeunes » femmes qui sont soumises à cette pratique (ibid.).

Selon la représentante du CWSI, si une femme quitte sa famille sans avoir été excisée et retourne auprès de celle-ci plus tard, elle pourrait être excisée dans le cadre d'un rite traditionnel à son retour; cependant, elle s'est dite d'avis que [traduction] « [l'] excision n'était pas pratiquée » sur les femmes dans la trentaine (CWSI 24 avr. 2013). Elle a déclaré que si une femme a [traduction] « offensé des gens » avant de quitter la région et a laissé derrière elle des « problèmes culturels » non réglés, elle pourrait devoir se soumettre à un rite de purification ou à un processus de bénédiction afin de réintégrer sa communauté (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ceux présentés ci-dessus.

2. Accusations de sorcellerie

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune information indiquant si les femmes accusées d'avoir tué un membre de leur famille en recourant à la sorcellerie sont excisées pendant un rituel de purification. Cependant, l'information qui suit peut s'avérer utile.

La représentante du CDHR a déclaré qu'une femme est [traduction] « qualifiée de sorcière » lorsqu'elle est tenue responsable d'un incident malheureux survenu dans la communauté et qu'elle est étiquetée comme telle (25 avr. 2013).

La représentante du CWSI a affirmé qu'une femme accusée de sorcellerie peut être tenue d'accomplir des [traduction] « rites traditionnels », mais que cela dépend de la région et des croyances culturelles (CWSI 24 avr. 2013). Elle a précisé que le don de cadeaux à la communauté, comme de l'or, pouvait constituer un tel rite traditionnel (ibid.).

La représentante du CDHR a dit qu'une femme accusée de sorcellerie pouvait être tuée par des [traduction] « proches » ou des « parents » (CDHR 25 avr. 2013). Elle a ajouté que cette pratique est [traduction] « courante » dans certains États, comme Akwa Ibom et Cross River, mais qu'elle est aussi adoptée dans d'autres États (ibid.). La directrice de Widows for Peace through Democracy (WPD) - organisation établie au Royaume-Uni qui se consacre à la défense des droits des veuves dans les pays en développement (s.d.) - a écrit, sans préciser les groupes ethniques en cause, que :

[traduction]

WPD est bien au fait [...] que des femmes, surtout des veuves plus âgées, peuvent, dans certains groupes ethniques, particulièrement dans les régions rurales, être accusées de sorcellerie lorsque surviennent des décès inexpliqués (par exemple lorsqu'il est question de VIH ou de sida) ou des catastrophes naturelles sans précédent, ou lorsque les récoltes sont inexplicablement mauvaises. Elles peuvent alors être expulsées de leur village et de leur communauté, être exclues ou forcées de vivre dans l'isolement, et, dans des cas extrêmes, être lapidées (WPD 25 avr. 2013).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement à ce sujet.

3. Rituels visant les veuves

La directrice de WPD a souligné que parmi les rites de purification habituels, on pouvait compter les [traduction] « relations sexuelles avec des hommes désignés de la famille du mari décédé, comme un frère ou un cousin » (25 avr. 2013). Le médecin du Royaume-Uni a fait observer que, dans certains cas, la main de la veuve était [traduction] « accordée » au frère du mari décédé, et a ajouté que certaines veuves devaient se raser la tête ou boire le « liquide organique » de leur défunt mari afin de prouver leur innocence (26 avr. 2013). La représentante du CDHR a affirmé que les veuves dans certaines régions du Nigéria,

[traduction]

comme les Ibos (État d'Anambra), sont parfois soumises à des rituels cruels (rites de veuvage); elles doivent par exemple boire l'eau utilisée pour nettoyer le corps de leur mari et se promener dans le village tôt le matin en criant (pleurant), et ce, durant quelques jours (CDHR 24 avr. 2013).

Pour obtenir plus de renseignements sur le rituel selon lequel une veuve boit l'eau utilisée pour nettoyer le corps de son mari, veuillez consulter la Réponse à la demande d'information NGA104217.

Des sources précisent que les rituels visant les veuves ne comprennent pas l'excision (WPD 25 avr. 2013; CDHR 24 avr. 2013).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Centre for Women Studies and Intervention (CWSI). 24 avril 2013. Entretien téléphonique avec une représentante.

Committee for the Defence of Human Rights (CDHR). 25 avril 2013. Entretien téléphonique avec une représentante.

_____. 24 avril 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par une représentante.

États-Unis (É.-U.). 19 avril 2013. Department of State. « Nigeria ». Country Reports on Human Rights Practices for 2012. [Date de consultation : 25 avr. 2013]

Global Fund for Women. S.d. « Centre for Women Studies and Intervention ». [Date de consultation : 26 avr. 2013]

Juriste principal, National Human Rights Commission (NHRC). 26 avril 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

London Evening Standard. 8 mars 2013. Rosamund Urwin. « "Girls Born Here Can Say No to Being Cut - So Families Are Doing it to Them as Babies"; On International Women's Day, Rosamund Urwin Meets Comfort Momoh - the Woman Fighting Female Genital Mutilation in London ». [Date de consultation : 29 avr. 2013]

Médecin, Royaume-Uni. 26 avril 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Modern Ghana. 7 décembre 2010. Emmanuel Ajibulu. « Nigerian Govt. Should Act, Female Genital Mutilation Must Be Abolished ». [Date de consultation : 25 avr. 2013]

_____. S.d. « About Us ». <<http://www.modernghana.com/GhanaHome/mg_services/aboutus.asp?menu_id=11&sub_menu_id=268> [Date de consultation : 26 avr. 2013]

University of Minnesota. S.d. Human Rights Library. « The Status of Human Rights Organizations in Sub-saharan Africa Nigeria ». [Date de consultation : 28 avr. 2013]

Widows for Peace through Democracy (WPD). 25 avril 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par la directrice.

_____. S.d. « Our Vision ». [Date de consultation : 26 avr. 2013]

Autres sources consultées

Sources orales : Les tentatives faites pour joindre les personnes et les organisations suivantes ont été infructueuses : agrégé supérieur de recherche, University of Nigeria; avocate et défenseure des droits sexuels et génésiques; Campaign Against Female Genital Mutilation; chaire d'anthropologie, University of Washington; consultant indépendant pour Women's Human Rights; éditrice déléguée à Vanguard Media Limited; directeur de l'Institute of African Studies, Carleton University; Human Rights and Justice Group International; maître de conférences dont les recherches portent entre autres sur des questions liées au sexe et au genre, Department of Counsellor Education; maître de conférences en études africaines, University of Birmingham; Marie Stopes International; Nigéria - Federal Ministry of Women Affairs and Social Development; Oyo State Ministry of Health; professeur adjoint de sociologie et d'anthropologie, Carleton University; professeur agrégé d'anthropologie, Georgetown University; professeur d'anthropologie, Warren Wilson College; professeur émérite d'anthropologie, University of Washington; University of Ilorin; Women's Consortium of Nigeria; Women's Rights Watch Nigeria. Un professeur adjoint d'anthropologie à la University of Kansas n'a pas pu fournir de renseignements pour la présente réponse.

Sites Internet, y compris : ecoi.net; End FGM European Campaign; État d'Adamawa - Ministry of Women Affairs; Factiva; Niger State; Nigeria Federal Ministry of Women Affairs and Social Development; Ogun State Ministry of Women Affairs; Toward a Worldwide Ban on Female Genital Mutilation by the UN.

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