9 mois après, retour dans la zone de Bosso pour les agences des Nations-Unies
Depuis les attaques de février 2015, parmi les acteurs internationaux seul MSF mais surtout le CICR continuent à travailler de manière quotidienne dans le département de Bosso, zone la plus exposée sur le plan sécuritaire. L’ONG nigérienne Karkara intervient aussi dans la zone. Pour pallier à ces problèmes d’accès l’UNHCR a notamment mis en place un mécanisme dit de « remote management » permettant d’amener l’assistance là où l’organisation ne peut se rendre de par les contraintes sécuritaires. A travers l’ONG nigérienne APBE, les soins de santé primaire via une clinique mobile et des abris d’urgence ont été apporté tout spécifiquement sur le site de Yébi accueillant un nombre considérable de déplacés en provenance du Nigéria et de déplacés internes majoritairement en provenance du Lac Tchad.
9 mois après l’attaque des terroristes sur Bosso, le 18 novembre, les Agences des Nations-Unies ont pu enfin retourner. Là-bas, le Préfet, Lieutenant Boureima Seyni a dressé à l’intention des humanitaires un état des lieux de la situation. Extraits :
Sécurité : « Nous observons actuellement un calme relatif dans la zone mais qui n’est encore pas total. Des incursions sont toujours probables et d’actualité. Mais pour une attaque de masse cela est une chose quasi impossible à l’heure actuelle dans la zone car nous y veillons de jour comme de nuit ».
Sécurité alimentaire : « Bosso est à 100% déficitaire à la fin de période hivernale. Il n’il y a pas eu de culture de vivres. Le fourrage n’est plus abondant dû au regroupement intense des animaux ».
Education : « L’Education va très mal, je dirai surtout à cause de la réticence des parents à envoyer leurs enfants à l’école. Les enseignants sont tous présents au niveau des établissements mais la psychose et la crainte de nouvelles attaques, rétractent le bon fonctionnement du système éducatif ».
Besoins humanitaires globaux : « Les regroupements de populations aux horizons multiples drainent leurs lots de maladie. Tous les besoins sont présents : vivres, abris, eau, hygiène, santé, vêtements pour cette période de froid qui commence ; etc… . Je vous exhorte à ce que nous travaillons ensemble pour consolider les efforts sur le terrain. Nous espérons un appui imminent à Bosso et sollicitons de vive voix votre présence pour aussi la relocalisation des populations déplacées dans les camps ».
Le Préfet a institué la mise en place de réunions mensuelles avec les acteurs humanitaires dans le département de Bosso. La prochaine aura lieu à Toumour, village de destination de plusieurs milliers de déplacés.