Le nouveau visage du camp de Sayam Forage dans la région de Diffa
Construction en cours des « abris transitionnels » dans le camp de Sayam Forage, Diffa: Photo @ UNHCR/ Ibrahim Abdou UNHCR
Aujourd’hui, un nouveau visage se dessine au camp de Sayam Forage avec les nouveaux abris implantés et toutes les infrastructures misent en place. Un nouvel espoir de vie pour la communauté des réfugiés et d’avenir pour leurs enfants est en train d’être ressenti, de la concrétisation des efforts du HCR et de ses partenaires, notamment l’ONG COOPI, pour la mise en place des solutions durables pour ces populations réfugiées du camp de Sayam Forage.
Le camp connait actuellement une implantation des « abris transitionnels » au profit des populations réfugiées en remplacement des abris d’urgence vétustes. L’action de la confection et l’implantation des nouveaux abris constitue une superbe chaine d’accompagnement pour les jeunes issus de la formation du Centre Professionnelle et Technique de Diffa sur fonds UNHCR. Ils étaient recrutés à cet effet par COOPI pour les travaux de confection. Aussi, 20 réfugiés du camp jouissent de prise en charge journalière par le système « Cash for Work ».
En effet, l’atelier de soudure mis en place pour la confection de ces abris est composé de 20 jeunes parmi les populations déplacées et autochtones vulnérables de Diffa. Ils avaient bénéficié d’une formation au Centre de Formation Professionnelle et Technique de Diffa pour l’apprentissage de métiers à travers le partenaire IEDA Relief sur fonds UNHCR, l’an dernier. Quatre superviseurs sont également recrutés pour l’encadrement technique des travaux.
Pour la prestation ces jeunes ont un contrat de travail, chacun bénéficie d’au moins 150.000 FCFA de salaire mensuel. Ces jeunes, sont bien contents aujourd’hui comme ils le laissent entendre par la voix de Baana Balimbé:
« Nous sommes heureux d’être formés à un métier et d’être embauchés pour vivre de ce que nous avons appris ». « La formation a été bénéfique pour nous et nous continuons d’apprendre au niveau de l’atelier de soudure où nous découvrons de nouvelles choses ».
Vision d’avenir, Yacouba Abdo, en ces termes s’exprime:
« Nous épargnons de l’argent dans ce que nous gagnons pour qu’à l’avenir nous puissions payer de matériels de travail et nous mettre à notre compte ».
Les jeunes travaillant à l’atelier de soudure mis en place pour la confection des « abris transitionnels » a Diffa Photo @ UNHCR/ Ibrahim Abdou UNHCR
Le deuxième groupe de réfugiés sur le camp qui participe au montage des abris, est composé de 20 personnes qui perçoivent 2,500 FCFA par jour pour du « Cash for Work ». Ils travaillent à monter leurs propres abris par groupe de 5 personnes.
Les pensées des bénéficiaires ont été exprimées par Malam Adji, en ces termes :
« Nous avons appris avec COOPI à monter les abris. Les abris que nous montons sont les nôtres et, pour cela nous sommes payés. C’est vraiment bien qu’on trouve le moyen de travailler et de gagner. L’argent que nous recevons, nous permet de couvrir quelques petits besoins des ménages ». « Les nouveaux abris sont meilleurs à ce qu’on avait avant, vraiment merci au HCR qui a tout fait pour nous. Sans nul doute, ces nouveaux abris nous protègent plus du froid et nous offre un meilleur espace pour abriter nos famille ».
Aujourd’hui, il y a 150 abris transitionnels implantés au camp de Sayam Forage et 50 en cours d’implantation au camp de Kabléwa dans la région de Diffa. L’UNHCR à travers le partenaire de mise en œuvre du projet des abris transitionnels, COOPI, a l'intention de compléter le nombre des abris sur les deux camps pour atteindre le total de 1,000 abris transitionnels dans les deux camps. Ça sera suffisant pour abriter la population entière vivant dans ces deux camps.
Au revoir Mr Koffi Adossi !
Gouvernement, partenaires, collègues de l’UNHCR et la famille des Nations Unies rassemblés le 15 décembre pour dire aurevoir à Mr Koffi Dodzi Adossi, Représentant adjoint de l’UNHCR Niger depuis 2012. Lors de la cérémonie émouvante et joyeuse, le Secrétaire Général adjoint du Ministère de l’Intérieur, Mr. Alassan Seyboun a offert un “Certificat Officiel de Satisfaction” à Mr. Adossi (photo) de la part du Gouvernement du Niger. |
Government, partners, UNHCR colleagues and the entire UN family gathered on 15 December in Niamey to bid farewell to Mr. Koffi Dodzi Adossi, UNHCR Deputy Representative for Niger since June 2012. In both, a moving and a joyful ceremony the Deputy Secretary General of the Ministry of Interior, Mr. Alassan Seyboun, handed over an “Official Certificate of Satisfaction” (picture) by the Niger government to Mr. Adossi. |
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Niger Government to speed up asylum procedures for those fleeing conflict and persecution
Niger is well regarded as a country with an ‘open door policy’ in terms of welcoming refugees and asylum seekers who are fleeing conflicts or persecution in their country of origin. Over 54,000 Malian refugees currently enjoy prima facie recognition (which means that they are recognized as refugees on a group basis and do not need to undergo individual refugee status determination procedures) while Nigerian refugees fleeing the conflict in Northern Nigeria enjoy temporary protection status and can still formally apply for refugee status if they so wish.
In addition, there are 121 asylum seekers from a wide range of other countries (even though the majority hails from the Central African Republic) who are currently awaiting decisions on their application for refugee status. Once granted, they would join 366 already recognized (on the basis of individual procedures) refugees from the Democratic Republic of Congo, Chad, the Central African Republic, Ivory Coast, Somalia, Cameroon, Sudan, Libya and other countries as far away as Iran, Iraq and Syria. Most of these refugees live in the nation’s capital Niamey.
The institution responsible for refugee status determination in Niger is the National Eligibility Commission (or in French: Commission Nationale d’Eligibilité, CNE) which brings together representatives of various ministries but also the Human Rights Commission and UNHCR as an observer. The Department for Civil Registry and Refugee matters (or in French: Direction Générale de l’Etat Civil et des Réfugiés, DGECR) in the Ministry of Interior registers and interviews asylum seekers, thus supporting the decision making of the Commission.
UNHCR is working closely with these institutions so as to improve and accelerate the refugee status determination procedures. Here the key issue remains the length of time that applicants must wait for a decision, which currently takes an average of 18 months. A legal reform is underway and should shorten the length of the process, among other improvements. Last week, 11 asylum seekers from the Central African Republic received the news that they have been recognized as refugees in Niger. This secures their stay, entitles them to international protection and gives access to services provided for by the government of Niger, such as education and health care at the same level as nationals.
Asylum seekers and refugees address themselves often to the “One Stop Shop” for urban refugees (or in French: Guichet Unique ) in Niamey, where the government, UNHCR and NGO partners receive and assist them in a single place. Lately, a webpage was launched where asylum seekers and refugees can access information on their rights and services available to them. The government has granted the Guichet Unique a toll free telephone line so that (hopefully soon) asylum seekers and refugees can more conveniently call rather than spending time and money on commuting.
The increasing numbers of migrants passing through Niger might lead to an increase of applications for asylum as well. To be ready for such an eventuality, UNHCR has assured the government of its continued support so that procedures and services remain on a high standard and keep pace with demand.
Hommage artistique : Le Niger, terre d'accueil des réfugiés
Mesdames, Messieurs, Chers Invités,
C’est avec le plus grand plaisir que je vous accueille aujourd’hui à l’inauguration de notre fresque que nous avons tous attendue avec impatience depuis deux 2 ans, jour pour jour quand l’UNHCR est arrivé dans ce bâtiment.
Nos remerciements à Monsieur le Ministre de la Communication [Yahouza Sadissou, NDLR] et à Madame [Fatouma Morou, NDLR] Directrice Générale de l’Espace Soleil d’Afrique, membres de jury qui ont participé vivement à la sélection du meilleur tableau, et aux trois artistes Monsieur Abdou, Taofic et Erick qui se sont engagés pleinement à la création de ces œuvres d’art.
Grace à votre engagement à tous et à votre participation active, nous avons remplacé l’ancienne plaque de publicité par ce tableau qui témoigne la générosité du peuple nigérien vis-à-vis des réfugiés des pays voisins qui ont trouvé refuge ici.
Quelques jours avant la fête de l’Indépendance, cette fresque nouvellement dévoilée servira à rendre hommage au Niger comme pays d’hospitalité et d’accueil des personnes fuyant des conflits dans leur pays d’origines. Ce tableau montre les différents points d’entrée des réfugiés et migrants à travers le pays.
Nous profitons de cette occasion d’inauguration de notre fresque pour dire bonne fête de l’indépendance au Niger et pour exprimer la reconnaissance du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés pour les actions menées par les autorités à tous niveaux en faveur des réfugiés.
J'espère que vous serez nombreux à en profiter, et je vous souhaite une très bonne soirée.
Avant l'inauguration | Aujourd'hui |
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Photo de droite: de la droite vers la gauche : Madame Fatouma Morou directrice Soleil d’Afrique, au milieu Mr le Ministre de la communication Yahouza Sadissou et le Représentant de l’UNHCR Mr karl Steinacker : Photo@UNHCR
Discours prononcé par Mr. Karl Steinacker, Représentant de l'UNHCR à l'inauguration de la fresque ce mardi 08 décembre 2015
Publication of the Regional Refugee Response Plan (RRRP) for the Nigeria Situation
The Regional Representative and Refugee Coordinator for Nigeria and the Central African Republic, Ms. Liz Ahua has announced the publication of the 2016 Regional Refugee Response Plan (RRRP) for Nigeria on the UNHCR data portal today, the 8th of December 2015.
The Nigeria Situation RRRP includes the planned response to the refugee crisis in the Diffa region of Niger for 2016, including principle objectives and activities for each key sector, from a total of 22 humanitarian actors operating in the region.
The Emergency Relief Coordinator has launched OCHA’s Global Humanitarian Overview (GHO) this afternoon in Geneva, in the presence and with the participation of the UN High Commissioner for Refugees, with the inclusion of UNHCR’s RRRP for the first time in the GHO.
The RRRP can be downloaded from the data portal through the following link:
Nigeria 2016 RRRP
http://data.unhcr.org/SahelSituation/download.php?id=1639
« Les familles n'ont d'autres choix que de s'adapter en trouvant refuge dans les camps nigériens »
Mr Yvan Guichaoua, est enseignant - chercheur à l’université de Kent (Royaume-Uni). Ces travaux se concentrent sur la violence politique collective, les dynamiques des groupes armés et la gouvernance informelle en Afrique de l’Ouest avec une attention toute particulière sur le Sahel. Régulièrement contacté par les medias internationaux pour éclairer sur la situation dans le Nord Mali, il partage aujourd’hui son analyse autour des mouvements de population actuels vers le Niger, de la place des réfugiés dans les discussions intercommunautaires en cours et des perspectives pour le nord Mali.
Mr Guichaoua, alors que dans le nord du Mali les tensions semblent s’être radicalement réduites depuis quelques semaines, nous enregistrons au Niger d’importantes arrivées de nouveaux réfugiés. Comment expliquez-vous cette situation ?
La frontière entre le Mali et le Niger est le théâtre de tensions spécifiques, non résolues, qui débordent les cadres de régulation de la violence des groupes armés signataires des accords d'Alger. C'est toute l’ambiguïté de la crise brutale qui touche le Mali depuis 2012 : elle oppose des mouvements du nord à l’état mais en même temps des communautés du nord entre elles. De nombreuses communautés sont parvenues à cesser les hostilités entre elles, à Alger, mais aussi tout récemment à Anefis, dans la région de Kidal. Mais pas celles qui s'affrontent sporadiquement mais violemment depuis de longs mois dans la région de Menaka / Ansongo. Dans cette zone Touaregs Dawsak et pasteurs Peuls (du Mali mais aussi du Niger) règlent de vieux comptes liés notamment à l'usage des ressources pastorales ou à des vols et violences commis les uns contre les autres. Ces litiges ont été exacerbés par la crise politique puisque de nombreux Dawsak ont rejoint les rangs du Mouvement national de libération de l'Azawad (séparatiste) tandis qu'autant de Peuls rejoignaient le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (djihadiste). Ces deux mouvements se sont très violemment affrontés en 2012, allongeant la liste des griefs réciproques entre communautés. Dans cette région, face à ces cycles violents, les familles n'ont d'autres choix que de s'adapter en trouvant refuge dans les camps nigériens.
Pourquoi ces nouveaux déplacements touchent plus le Niger que le Burkina ou encore la Mauritanie ?
Ces “choix” de déplacement tiennent essentiellement au caractère local des heurts et à la distance des refuges offerts. Côté mauritanien, le retour n'est pas massif du fait de la méfiance de nombreux réfugiés vis-à-vis des forces de sécurité maliennes mais on ne constate pas en parallèle dans la zone frontalière avec le Mali d’éruptions de violence qui viendraient grossir les rangs des réfugiés
Quelle place occupe le retour ou la situation propre des réfugiés dans les discussions intercommunautaires qui se tiennent depuis quelques semaines ?
Pour l'instant, on ne peut pas dire que le sort des populations civiles est au cœur des préoccupations des parties qui ont discuté à Alger, puis Anefis. Les négociations portent essentiellement sur la non-agression réciproque, voire d’hypothétiques réparations pour les dommages matériels infligés aux commerçants lors de pillages. Les optimistes diront que cette étape est nécessaire pour pouvoir ultérieurement aborder la question des réfugiés et déplacés. Et de fait, les mouvements armés sont supposés consulter leur base et les populations pour approfondir la réconciliation. La phase actuelle est critique: c'est maintenant que le travail ingrat de refondation de la gouvernance commence. Si les populations ne voient pas rapidement les dividendes de la paix, non seulement la crise humanitaire se prolongera mais on peut aussi envisager de lourdes répercussions politiques et sécuritaires: les mouvements djihadistes qui continuent d’opérer dans la région seront ravis de récupérer les insatisfaits.
Les populations qui arrivent au Niger sont en général des ménages ruraux et vulnérables. Il est possible que la paix à elle seule ne les amène pas à prendre le chemin du retour. Après la conférence de Paris, peut-on espérer que ce processus de développement inclusif tant attendu au Nord Mali, et cela bien avant le début de cette crise, voit le jour dans un futur proche ?
Les bailleurs sont prêts de nouveau à libérer des ressources pour le développement mais ne semblent pas avoir beaucoup plus d’idées qu'avant sur la manière de les dépenser utilement. Les contenus opérationnels des engagements de Paris sont pour le moins vagues. Mais ce n'est pas à la communauté internationale qu'il revient de piloter le processus mais aux parties concernées. On a vu que les règlements communautaires sont encore balbutiants. De leurs côté, les autorités maliennes ne donnent pas de signe fort de volonté de transformation, alors même qu'il a été montré que la crise malienne n'est pas fortuite: elle est le résultat d’années de gouvernance mortifère. La gestion sécuritaire à court terme ne réussira pas à mettre le pays debout.
Pour accéder aux publications scientifiques et autres articles de presses de Yvan Guichaoua : http://kent.academia.edu/YvanGuichaoua
9 mois après, retour dans la zone de Bosso pour les agences des Nations-Unies
Depuis les attaques de février 2015, parmi les acteurs internationaux seul MSF mais surtout le CICR continuent à travailler de manière quotidienne dans le département de Bosso, zone la plus exposée sur le plan sécuritaire. L’ONG nigérienne Karkara intervient aussi dans la zone. Pour pallier à ces problèmes d’accès l’UNHCR a notamment mis en place un mécanisme dit de « remote management » permettant d’amener l’assistance là où l’organisation ne peut se rendre de par les contraintes sécuritaires. A travers l’ONG nigérienne APBE, les soins de santé primaire via une clinique mobile et des abris d’urgence ont été apporté tout spécifiquement sur le site de Yébi accueillant un nombre considérable de déplacés en provenance du Nigéria et de déplacés internes majoritairement en provenance du Lac Tchad.
9 mois après l’attaque des terroristes sur Bosso, le 18 novembre, les Agences des Nations-Unies ont pu enfin retourner. Là-bas, le Préfet, Lieutenant Boureima Seyni a dressé à l’intention des humanitaires un état des lieux de la situation. Extraits :
Sécurité : « Nous observons actuellement un calme relatif dans la zone mais qui n’est encore pas total. Des incursions sont toujours probables et d’actualité. Mais pour une attaque de masse cela est une chose quasi impossible à l’heure actuelle dans la zone car nous y veillons de jour comme de nuit ».
Sécurité alimentaire : « Bosso est à 100% déficitaire à la fin de période hivernale. Il n’il y a pas eu de culture de vivres. Le fourrage n’est plus abondant dû au regroupement intense des animaux ».
Education : « L’Education va très mal, je dirai surtout à cause de la réticence des parents à envoyer leurs enfants à l’école. Les enseignants sont tous présents au niveau des établissements mais la psychose et la crainte de nouvelles attaques, rétractent le bon fonctionnement du système éducatif ».
Besoins humanitaires globaux : « Les regroupements de populations aux horizons multiples drainent leurs lots de maladie. Tous les besoins sont présents : vivres, abris, eau, hygiène, santé, vêtements pour cette période de froid qui commence ; etc… . Je vous exhorte à ce que nous travaillons ensemble pour consolider les efforts sur le terrain. Nous espérons un appui imminent à Bosso et sollicitons de vive voix votre présence pour aussi la relocalisation des populations déplacées dans les camps ».
Le Préfet a institué la mise en place de réunions mensuelles avec les acteurs humanitaires dans le département de Bosso. La prochaine aura lieu à Toumour, village de destination de plusieurs milliers de déplacés.
Aucune preuve que des réfugiés détiennent des cartes électorales
Depuis quelques jours, des informations attestant que des réfugiés maliens du camp de Mangaize détiendraient des cartes d’électeurs et étaient recensés sur le fichier électoral ont pu circuler au Niger. Le point avec Davies Kamau, chef de bureau de l’UNHCR à Ouallam et en charge du camp de Mangaize.
Monsieur Davies, avez-vous discutez avec les leaders réfugiés sur ces allégations concernant des cartes d’électeurs qui circuleraient sur le camp de Mangaize ?
Oui, depuis quelques jours nous échangeons avec les leaders des réfugiés mais aussi de manière plus spontanée avec les réfugiés que nous rencontrons sur le camp de Mangaize.
Quelle a été leur réaction lorsque vous partagez ces informations avec eux ?
Les leaders réfugiés nous disent qu’ils ignorent ces informations et nous ont clairement dit qu'ils n'ont vu personne enregistrer des réfugiés comme électeur, ni délivrer des cartes d’électeurs sur le camp. Les réfugiés interviewés individuellement nous ont aussi confirmé qu'aucun n'a été recensé à des fins électorales.
Finalement, nous sommes chaque jour sur le camp. Aucun d’entre nous, y compris les travailleurs humanitaires des différentes ONGs, n’a jamais témoigné ou relaté l’existence d’activités qui donneraient raison à un tel soupçon.
Vous prévoyez des actions particulières autour de cette problématique ?
Nous allons encore mener des campagnes de sensibilisations régulières auprès de tous les réfugiés maliens sur le devoir qu'ils ont de s'abstenir de toute activité politique sur le territoire d'asile. Ce type de sensibilisation est quelque chose d’automatique et n’est pas propre au contexte pré-électoral.
« Nous allons dans la bonne direction, c’est maintenant qu’il faut soutenir nos efforts »
Tel que souvent décrit sur ce blog le Guichet Unique est un espace physique au cœur de Niamey au sein duquel sont regroupés l’ensemble des acteurs engagés auprès des réfugiés urbains. La création du Guichet Unique en 2013 visait à améliorer pour les réfugiés l’accès aux services dont ils ont droit en réduisant leurs frais de transport et en créant des dynamiques communes entre l’ensemble des partenaires réunis au sein de mêmes locaux. Handicap International (HI) est en charge du Guichet Unique depuis mai 2015 ; Madame Hannatou HASSAN est la responsable de l’intervention pour l’ONG. Petit bilan de ces six derniers mois.
Madame Hannatou, alors que le Guichet Unique est un lieu fixe, Handicap International a mis de la mobilité dans son approche. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi et comment?
Il était important que le Guichet Unique soit également mobile pour pouvoir toucher les ménages des refugiés les plus vulnérables qui ne peuvent pas se déplacer en raison du peu de moyens financiers, d’une maladie, ou d’un handicap. C’est la raison pour laquelle HI a innové une approche territoriale et de proximité. Des agents sociaux sont répartis dans les cinq communes que compte Niamey et disposent de motos et de deux véhicules prêtés par l’UNHCR afin d’atteindre les ménages. Ils réalisent des visites à domicile afin de vérifier le degré de vulnérabilité des ménages et les aider à trouver des solutions. Les victimes de violences basées sur le genre et les cas de traumatisme suite au conflit bénéficient à domicile de counseling à travers l’agent psychosocial et dans le respect des principes de confidentialité et du non nuire.
A côté des agents sociaux, sur quel maillage communautaire vous appuyez vous ?
Notre intervention s’appuie sur les volontaires communautaires, eux-mêmes réfugiés, qui assurent le relais et constituent l’interface entre l’équipe du projet et leur communauté. Nous collaborons aussi avec d’autres structures communautaires telles que les comités de représentants des réfugiés maliens et d’autres nationalités, les comités de protection, les clubs de jeunes et les leaders traditionnels. Ces structures qui travaillent étroitement avec l’équipe du projet et l’ensemble des partenaires du Guichet Unique jouent un rôle très important dans la mobilisation, le partage d’informations et la sensibilisation.
Après ces 6 mois, quels sont les principales réussites de votre approche ?
Cette double approche, un Guichet Unique fixe, combinée à l’approche de proximité territoriale a permis aux réfugiés de mieux connaître tous les services offerts par les différents partenaires. Cette approche a aussi permis de mettre en place un dispositif d’accompagnement social personnalisé qui permet d’ajuster notre réponse en fonction de situations automatiquement diverses. C’est-à-dire que notre accompagnement peut aller de l’appui vers l’autonomisation à l’identification et la réponse pour des personnes à risque qu’ils soient des enfants, des personnes handicapées ou autres personnes à besoins spécifiques. Pour ces personnes à risque nous travaillons au besoin avec des structures externes pour le référencement.
Niamey est une ville de plus en plus chère, et une enquête commanditée par l’UNHCR révélait que parmi les réfugiés maliens ceux de Niamey étaient les plus vulnérables. Comment travaillez-vous sur cette problématique de la vulnérabilité ?
Il est vrai que nous mesurons quotidiennement la vulnérabilité des réfugiés urbains de Niamey. Nous menons des enquêtes sociales qui informent sur toutes les dimensions de la vie des ménages c’est-à-dire leur composition, leurs sources de revenus, leur accès aux services de base ou encore leur sécurité alimentaire. A partir de cette évaluation assez précise des besoins, mais aussi des compétences, nous mettons en place notre appui s à travers la définition de projets personnalisés de réinsertion sociale. Nous avons pour cela un fond de « réinsertion sociale » qui a pour objectif de financer certaines activités personnalisées et établies par le réfugié avec l’appui de l’agent chargé de l’accompagnement personnalisé. Cet agent peut-être un agent social, un agent psychosocial ou un agent socio-économique. Nous avons aussi un autre fond, le fond « d’appui direct au cas par cas » qui a pour objectif d’apporter un appui individuel et ponctuel aux personnes les plus vulnérables ayant d’importantes difficultés à répondre à leurs besoins de base notamment dans les domaines du logement ou de l’alimentation.
Quels sont les principaux défis que vous allez devoir surmonter dans les mois à venir?
Dans une dimension collective, du travail reste à accomplir pour améliorer l’accès des réfugiés aux services existants dans la ville de Niamey qui sont ne l’oubliant pas limités tant en termes de quantité que de qualité. Au niveau individuel, l’accompagnement personnalisé suppose de toujours améliorer tant le ciblage que la définition des besoins pour au final aller autant que possible vers l’autonomisation. Nous avons déjà enregistré des résultats plus qu’encourageant mais aujourd’hui la difficulté à laquelle font face tous les acteurs engagés auprès des réfugiés maliens est celle de la réduction constante des financements. Nous allons dans la bonne direction, c’est maintenant qu’il faut soutenir nos efforts.
Safe haven elusive for Africans fleeing conflict, climate stress
ANKARA, Nov 11 (Thomson Reuters Foundation) - The growing flow of migrants into drought-prone Niger, whose own population often struggles with hunger, raises tough questions about why people are moving from one risky place to another and how to head off related tensions, experts say.
Intensifying conflict, political instability and militant groups like Boko Haram are driving people into Niger from surrounding Libya, Chad, Nigeria and Mali, according to Barbara Bendandi, an environment expert with the International Organization for Migration (IOM).
“It is not the usual push-pull factor of migration but a newer phenomenon where people are migrating into a country already extremely vulnerable which has nothing to offer the migrants,” she told the Thomson Reuters Foundation on the sidelines of a U.N. Convention to Combat Desertification (UNCCD) conference in the Turkish capital Ankara last month.
There is a need to better understand this complex phenomenon linking climate impacts, land degradation and insecurity, she added.
Migrants from sub-Saharan African states who reach Niger enter one of Africa’s poorest countries - a vast arid expanse on the edge of the desert consistently ranked at the bottom of the U.N. Human Development Index.
Its booming population depends on rain-fed agriculture, but the amount of land used for arable farming and pasture has shrunk dramatically in the past 50 years.
Meanwhile frequent droughts have impoverished many Nigeriens. In 2010, for example, a severe drought left over one-third of the West African country’s 20 million people without enough food.
Climate change is expected to make the country even more prone to drought, erosion and loss of forested land, exacerbating difficult conditions, according to the UNCCD.
Historically a gateway between north and sub-Saharan Africa, Niger shares borders with seven countries.
Bendandi said it is a transit country for some people, with more than 2,000 migrants leaving Niger each week this year to travel north to Libya or further to Europe.
European Union leaders are meeting African counterparts in Malta this week, hoping aid pledges can slow the flow of migrants crossing the Mediterranean from the world’s poorest continent to wealthy Europe.
Fatchima Noura, a Nigerien civil society leader working on refugees and food security, noted that some incoming migrants stay in Niger for a couple of years to work as domestic help or set up a small business to earn enough to proceed further north.
Others pay traffickers to get them across borders or become involved in contraband trade in weapons and drugs, although the numbers are unclear, she added.
In May, Niger adopted a law mandating fines and prison sentences of up to 30 years for those involved in smuggling humans without papers, in an effort to stem the flow of people northwards.
CREEPING DESERTS UPROOT MILLIONS
The IOM’s Bendandi said temporary migration inside countries has long been a way of coping with seasonal shifts in the weather. But more people are now moving further and for longer periods to escape climate extremes.
According to the UNCCD, by 2020, 60 million people could leave sub-Saharan Africa’s desertified areas for North Africa and Europe. And by 2050, 200 million could be permanently displaced environmental migrants, it says.
“Since we are unable to track where many of these new migrants are going, it is difficult to foresee conflict,” Bendandi said, highlighting tensions that can break out with host communities.
In situations like that around Lake Chad, where 300 ethnic groups depend on waters that have shrunk 90 percent in the last half century, fierce competition for scarce natural resources is relatively easy to anticipate, she said.
“It is more difficult to predict conflict when people relocate to places like Libya where weapons are easily available, or to West Africa’s coastal cities where sea levels are predicted to rise,” she said.
Many migrants settle in urban sprawls where their farm skills are useless. Some resort to crime to survive, or are even tempted to join insurgent groups, she added.
The threat to these people arises not from migration itself, but the vulnerabilities it creates due to the weakness of government policies to manage their movement, she noted.
According to an Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) report, violent events in the “lawless” expanse of the Sahara-Sahel region topped 8,000 in 2009-2012, up from around 3,000 in 2005-2008.
“The perpetual connection to peripheral regions and the traffic that passes through the region clearly show that it can be both a connection point between hotbeds of violence and a ‘sanctuary’,” the OECD said in an atlas issued this year.
“There may be no food in Niger but there is safety for these people fleeing violence, house-burning, kidnapping and arson,” Noura said, referring to those leaving places like Nigeria, where they are suffering at the hands of Boko Haram militants.
An alliance of civil society groups accredited to the U.N. refugee agency helped settle 20,000 Nigerians in 2014 in Niger’s official refugee camps and 13,000 Malians in 2012 when civil war erupted, she added.
NO WORK, NO MONEY, NO LAND
At the same time, Niger is losing its own people, as climate stresses make it harder to earn a living from agriculture.
“The first capital our people have is land. If they have no guarantee of income from land, what are they going to do? This is the reason they migrate, hoping to find elsewhere what they lost in their homeland,” Niger’s environment minister Adamou Chaifou told the Thomson Reuters Foundation in Ankara.
The youngest and strongest groups in society are leaving for Ghana, Benin, Togo, Libya and Algeria, he lamented.
“Youth in Niger have no work, no money and no land rights,” said civil society activist Noura. “Boko Haram gives them something to do and some money, so the youth go with these rebel groups.”
Meanwhile, shifting movements among nomadic herders, who are starting out on traditional migration routes earlier in the year, have led to violent clashes, as their cattle destroy crops on their path, she added.
They are also breaking down barricades erected by companies that have leased land previously used for grazing, she said.
The IOM’s Bendandi called for investment by U.N. agencies, governments and academic institutions in more research to explore the “when and where” of environmental migration flows, using land maps, satellite imagery and field surveys.
“To address (the problem) when crises blow up would be too expensive in terms of human lives and money,” she said.