Le conflit s'intensifie à Mogadiscio, les expulsions de Somaliens continuent

Points de presse, 30 juillet 2010

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Melissa Fleming à qui toute citation peut être attribuée lors de la conférence de presse du 30 juillet 2010 au Palais des Nations à Genève.

Des dizaines de civils somaliens ont été tués et davantage encore ont été blessés dans l'escalade des combats survenue cette semaine entre les forces gouvernementales et la milice Al-Shabaab à Mogadiscio. Beaucoup d'autres civils ont été forcés à fuir leur maison du fait de la violence persistante.

Le HCR déplore la poursuite des combats aveugles en Somalie où, très souvent, des installations pour les civils et des maisons deviennent des cibles dans des zones densément peuplées de la capitale.

Les événements de cette semaine soulignent la gravité des appels répétés du HCR auprès des gouvernements pour examiner les demandes d'asile des personnes originaires du sud et du centre de la Somalie selon les critères les moins restrictifs possibles. Lorsque le statut de réfugié n'est pas accordé, le HCR conseille aux gouvernements d'étendre des formes complémentaires de protection internationale, qui permettraient aux Somaliens d'obtenir un droit de résidence jusqu'à l'amélioration des conditions dans leur pays pour un retour sûr.

Plus de 300 000 déplacés somaliens sur quelque 1,4 million d'entre eux au total ont trouvé refuge à Mogadiscio. La vaste majorité des déplacés vit dans des conditions toujours plus précaires dans des sites de fortune dans les régions du sud et du centre de la Somalie.

Le HCR est vivement préoccupé par les informations faisant état d'expulsions incessantes de réfugiés et de demandeurs d'asile somaliens depuis l'Arabie saoudite vers Mogadiscio, la capitale somalienne ravagée par le conflit. Selon nos partenaires locaux à Mogadiscio, quelque 1 000 Somaliens ont été expulsés depuis l'Arabie saoudite durant le seul mois de juin. En juillet, le total des retours forcés depuis l'Arabie saoudite serait déjà estimé à près de 1 000 personnes.

Selon les rapports de suivi que nous avons reçus de Mogadiscio, la majorité des personnes expulsées indiquent avoir fui la Somalie du fait du conflit, de la violence aveugle et des abus des droits humains. La plupart indiquent être originaires du sud et du centre de la Somalie, y compris Mogadiscio. La majorité des personnes expulsées sont des femmes, y compris certaines étant des cas extrêmement vulnérables, comme celle d'une famille de réfugiés dont les membres sont séparés, avec une jeune femme ayant fui en 2007 la violence en Somalie qui a été arrêtée alors qu'elle se rendait au marché en Arabie saoudite. Elle a été détenue puis expulsée vers Mogadiscio avec ses deux enfants (un enfant âgé de trois ans et un bébé de six mois).

De nombreuses personnes expulsées ont été interviewées et elles ont déclaré avoir d'abord fui vers les pays voisins, y compris le Yémen, pour y déposer une demande d'asile. Beaucoup ont indiqué s'être rendues dans les bureaux du HCR sur place et y avoir été enregistrées en tant que réfugiés.

La majorité des personnes expulsées interrogées ont déclaré avoir travaillé en Arabie saoudite durant un certain temps et la plupart n'étaient pas en contact avec le bureau du HCR à Riyad. Les personnes indiquent par ailleurs avoir été détenues avant leur expulsion forcée dans des centres de détention durant plusieurs semaines dans des conditions que nombre d'entre eux ont qualifiées d'épouvantables.

Le HCR considère ces expulsions forcées comme étant incompatibles avec les lignes directrices du HCR sur les besoins en matière de protection internationale des réfugiés et des demandeurs d'asile somaliens. Etant donnée la violence meurtrière ravageant Mogadiscio, le HCR exhorte les autorités saoudiennes à s'abstenir de procéder à de nouvelles expulsions, et ce pour des motifs humanitaires.

Nous avons instauré un dialogue avec les autorités saoudiennes afin d'établir une procédure de sélection menée conjointement avant que des décisions d'expulsions vers Mogadiscio ne soient prises. Ce serait une mesure encourageante.

Le HCR appelle régulièrement les gouvernements à assurer une protection envers les civils somaliens fuyant le conflit, la violence ainsi que de graves atteintes aux droits humains survenant dans leur pays. Nous estimons que les retours involontaires vers le centre et le sud de la Somalie dans la conjoncture sécuritaire et humanitaire du pays font courir des risques aux personnes. Nous exhortons à nouveau tous les gouvernements à observer étroitement ces lignes directrices et à concentrer leurs efforts sur l'aide aux personnes qui ont été contraintes de quitter la Somalie.

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Une famille d'artistes somaliens continue son travail de création en exil

Pendant deux décennies de conflit et de chaos en Somalie, Mohammed Ousman est resté à Mogadiscio où il enseignait l'art alors que d'autres fuyaient le pays. Mais la vie est devenue impossible pour continuer le travail de création artistique, après que des militants d'Al Shabaab aient tué son frère. Quatre de ses neuf enfants ont également été assassinés. Mohammed a fermé sa « Picasso Art school » et il a épousé la veuve de son frère, selon la coutume somalienne. Toutefois, sans emploi, cet homme de 57 ans luttait pour subvenir aux besoins de ses deux familles et, finalement, il lui en a coûté sa première famille. Mohammed a décidé de partir, il a pris l'avion vers Berbera au Somaliland à la fin 2011 puis il a traversé vers le camp de réfugiés d'Aw Barre en Ethiopie, où il a rejoint sa seconde épouse et ses cinq enfants. Le HCR a transféré Mohammed et sa famille à Addis-Abeba pour des raisons de protection, en pensant qu'il pourrait mieux y gagner sa vie en exerçant son art. Mais il découvre que la vente de peintures et de dessins peut être difficile. Il compte sur le soutien du HCR. Les images de l'artiste et sa famille ont été prises par Kisut Gebre Egziabher du HCR.

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La distinction Nansen pour les réfugiés a été attribuée à la Somalienne Hawa Aden Mohamed

La lauréate 2012 de la distinction Nansen pour les réfugiés est Mme Hawa Aden Mohamed, ex-réfugiée dont l'oeuvre visionnaire a changé la vie de Somaliennes de tout âge. Celle que beaucoup appellent « maman Hawa » a fondé et dirige un ambitieux programme d'éducation à Galkayo, en Somalie, dont l'objet est d'aider ces femmes à affirmer leurs droits, à acquérir d'indispensables compétences et à renforcer leur rôle social. Cette galerie de photos présente les activités de « maman Hawa » au Centre d'éducation de Galkayo pour la Paix et le développement, où des déplacées internes peuvent apprendre à lire, suivre une formation professionnelle et aussi recevoir une aide humanitaire, notamment sous forme de nourriture.

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Cérémonie de remise de la distinction Nansen pour les réfugiés

Plus de 800 personnes ont participé à la cérémonie annuelle de remise de la distinction Nansen pour les réfugiés à Genève le 1er octobre 2012. La lauréate de cette année, Hawa Aden Mohamed, est somalienne. Elle n'a pas pu se joindre à la cérémonie pour des raisons de santé, mais elle avait enregistré un message vidéo. En l'absence de l'ex-réfugiée, le Haut Commissaire pour les réfugiés, Antonio Guterres, a remis la distinction à sa soeur, Shukri Aden Mohamed.

L'humanitaire de 63 ans, éducatrice et défenseur des droits de la femme, plus connue sous le nom de « Maman Hawa », a été honorée pour son dévouement inlassable - dans des conditions extrêmement difficiles - pour aider les réfugiés et les déplacés, principalement des femmes et des jeunes filles mais aussi de jeunes garçons.

Elle a surtout été reconnue - en tant que co-fondatrice du Centre d'éducation de Galkayo pour la paix et le développement en Somalie dans la région de Puntland - pour avoir aidé des milliers de femmes et de jeunes Somaliennes déplacées, beaucoup d'entre elles ayant été victimes de viol. Le centre assure l'enseignement secondaire ainsi que l'apprentissage de l'autonomie.

Durant la cérémonie de remise, les spectacteurs ont entendu une allocution de la militante pour la paix libérienne, Leymah Gbowee, co-lauréate du prix Nobel de la paix 2011. Une vidéo a été diffusée en l'honneur de Mama Hawa. La cantatrice soprano et Ambassadrice honoraire à vie auprès du HCR, Barbara Hendricks, et le musicien suisse, Bastian Baker ont interprêté des morceaux musicaux.

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Des milliers de personnes ont fui la ville portuaire de Kismayo en Somalie et, malgré le départ des militants, beaucoup ont choisi de ne pas rentrer.
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Des touk-touks ont été offerts à un groupe de déplacés internes somaliens qui vivent dans la ville de Galkayo, ce qui leur facilite la vie.
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