Somalie: Des milliers de personnes fuient des affrontements meurtriers à Mogadiscio

Points de presse, 12 mars 2010

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Andrej Mahecic à qui toute citation peut être attribuée lors de la conférence de presse du 12 mars 2010 au Palais des Nations à Genève.

Le HCR est extrêmement inquiet de la dégradation de la situation pour la population civile en Somalie. La capitale, Mogadiscio, et d'autres régions du pays sont, une fois de plus, le théâtre de combats acharnés et de tirs aveugles. Nous estimons que, depuis le début de l'année, plus de 100 000 civils somaliens ont été forcés à fuir leurs maisons à travers le pays.

Les tout derniers combats entre les forces gouvernementales et les milices Al Shabaab se sont concentrés dans les banlieues nord de Mogadiscio, à Shangaani, Cabdulcasiis, Yaaqshiid et Kaaraan. Depuis février, quelque 33 000 Somaliens ont dû fuir leurs maisons du fait du conflit incessant à Mogadiscio. Près de 14 600 d'entre eux ont rejoint le corridor d'Afgooye, une bande de route d'environ 30 kilomètres à l'ouest de Mogadiscio. Ils s'y entassent dans des installations de fortune accueillant déjà plus de 366 000 déplacés internes. Des milliers de civils ont par ailleurs fui vers d'autres régions du pays.

Nous sommes tout spécialement préoccupés par la sécurité et le bien-être de quelque 8 300 personnes qui, n'ayant aucun moyen de quitter Mogadiscio, restent des déplacés au sein même de la capitale. Alors que les combats font rage, des agences humanitaires ne peuvent accéder et porter assistance à ces déplacés internes extrêmement vulnérables.

Parallèlement au Kenya, près de 10 000 nouveaux réfugiés somaliens ont été enregistrés durant les neuf premières semaines de cette année. Au vu de la violence incessante en Somalie, nous craignons que le complexe de réfugiés de Dadaab au nord du Kenya, accueillant déjà quelque 270 000 réfugiés, n'ait à observer une augmentation significative du nombre de nouveaux arrivants somaliens.

La Somalie reste l'un des pays générant le plus grand nombre de déplacés internes et de réfugiés au monde. On compte plus de 1,4 million de déplacés internes en Somalie, alors que plus de 560 000 Somaliens vivent en tant que réfugiés dans des pays proches et voisins.

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Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Les trois camps de Dadaab, dont la capacité d'accueil était initialement prévue pour 90 000 personnes, comptent désormais une population d'environ 250 000 civils somaliens, ce qui fait de ce complexe accueillant des réfugiés l'un des plus grands et des plus surpeuplés au monde. Le HCR craint l'arrivée de dizaines de milliers d'autres réfugiés en 2009 dans cette région isolée située au nord-est du Kenya, alors que la situation continue à se détériorer dans leur pays en proie à des troubles.

Les ressources, comme l'eau et la nourriture, se réduisent dangereusement dans les camps surpeuplés, avec parfois 400 familles se partageant l'usage d'un robinet d'eau. Il n'y a plus de place pour monter de nouvelles tentes, et les nouveaux arrivants doivent partager des abris déjà surpeuplés avec d'autres réfugiés.

Début 2009, le Gouvernement kényan a donné son accord pour allouer des terres supplémentaires à Dadaab, ce qui permettra d'héberger quelque 50 000 réfugiés. Les photos ci-après montrent les conditions de vie dans le camp de Dadaab en décembre 2008.

Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Kenya : largages aériens pour les camps de réfugiés affectés par les inondations

Ce week-end, l'UNHCR a commencé, avec l'aide de l'armée américaine, le largage aérien d'urgence d'environ 200 tonnes de biens de secours destinés aux milliers de réfugiés affectés par de graves inondations dans les camps de réfugiés de Dadaab au nord du Kenya.

Ces largages aériens offrent un spectacle impressionnant. Un avion cargo C-130 a largué, à chaque rotation, 16 tonnes de bâches en plastique, de moustiquaires, de tentes et de couvertures, au-dessus d'un site préalablement évacué de toute présence humaine et animale. Des réfugiés ont ensuite chargé le matériel dans des camions pour l'acheminer vers les camps.

Dadaab, un complexe de trois camps accueillant quelque 160 000 réfugiés, principalement originaires de Somalie, a été coupé du monde par un mois de fortes pluies qui ont emporté la seule route permettant de relier les camps isolés depuis la capitale kenyane, Nairobi. Le transport aérien s'est avéré la seule solution pour faire parvenir les secours vers les camps.

L'UNHCR a transféré 7 000 réfugiés parmi les plus touchés depuis Ifo vers le camp d'Hagadera, à quelque 20 kilomètres plus loin. 7 000 autres réfugiés ont été transférés vers un nouveau site, appelé Ifo 2, situé plus en altitude.

Kenya : largages aériens pour les camps de réfugiés affectés par les inondations

Inondations dans les camps de réfugiés au Kenya

Des inondations dans le nord-est du Kenya à la mi-novembre ont causé des dégâts dans les trois camps de réfugiés du complexe de Dadaab. Plus de 100 000 réfugiés sur les 160 000 qui y sont accueillis ont été affectés par ces inondations, en particulier au camp d'Ifo. Les réfugiés ont perdu leurs abris et les latrines ont été inondées et détruites. La route d'accès principale reliant Dadaab au reste du Kenya a été coupée par les inondations dues aux fortes pluies, empêchant tout approvisionnement d'aide par voie terrestre.

L'UNHCR a commencé à transférer les réfugiés - souvent avec des charrettes, tirées par des ânes - vers un lieu plus en sécurité, le camp de Hagadera, situé à 20 kilomètres et à une altitude plus élevée. La mise en place d'un pont aérien a permis d'apporter du carburant pour les générateurs, des kits médicaux d'urgence, des bâches en plastique et des pelles pour remplir des sacs de sable afin de consolider les digues anti-inondations. Des biens de premier secours ainsi que de la nourriture ont été distribués aux réfugiés démunis.

L'ampleur de ces inondations rappelle celle des inondations massives ayant suivi les pluies record d'El Nino en 1997, qui avaient submergé toutes les basses terres de l'est du Kenya.

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Des touk-touks ont été offerts à un groupe de déplacés internes somaliens qui vivent dans la ville de Galkayo, ce qui leur facilite la vie.
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Un groupe de familles rentre à Zanzibar en Tanzanie après avoir vécu en exil pendant plus de 10 ans à Mogadiscio en Somalie.