Le HCR prend des mesures contre les épidémies de jaunisse et d'hépatite à Dadaab

Agir pour faire la différence, 28 septembre 2012

© Australia for UNHCR/T.Mukoya
Une Somalienne et son enfant dans un centre médical du complexe des camps de réfugiés de Dadaab.

NAIROBI, Kenya, 28 septembre (HCR) Le HCR prend des mesures fortes pour contrer une épidémie de jaunisse aiguë dans le plus grand complexe de camps de réfugiés au monde, à Dadaab au Kenya.

Le programme dans le complexe de Dadaab qui accueille plus de 470 000 réfugiés somaliens se concentre sur l'amélioration des équipements sanitaires et la promotion des bonnes pratiques en matière d'hygiène.

« La semaine dernière, 223 cas de jaunisse aiguë ont été rapportés dans les cinq camps de Dadaab. Quatre décès ont été confirmés, tous concernaient des femmes qui venaient d'accoucher », a indiqué vendredi Andrej Mahecic, porte-parole du HCR, ajoutant que la jaunisse est généralement causée par le virus de l'hépatite E.

Le premier cas de jaunisse a été détecté dans le camp de réfugiés d'Ifo 2 à Dadaab il y a six semaines. La plupart des cas d'hépatite E ont été enregistrés dans les camps ne disposant pas de suffisamment de latrines ou parmi les nouveaux arrivants ayant de mauvaises habitudes pour l'hygiène. Il n'y a actuellement aucun vaccin contre l'hépatite E.

« La période d'incubation pour la jaunisse est d'un mois et nous craignons que le nombre de cas ne continue de croître », a indiqué Andrej Mahecic. En plus d'améliorer la qualité de l'eau et des installations sanitaires et d'augmenter les soins de santé ainsi que de rappeler l'importance de se laver les mains, d'utiliser les latrines et de respecter rigoureusement des mesures d'hygiène élémentaires (hygiène de l'alimentation et de l'eau, propreté des mains), les travailleurs humanitaires dans le domaine de la santé sont également formés à la surveillance et à l'identification de nouveaux cas.

Parallèlement, il a été rapporté environ 80 cas de choléra dans la province du Nord-Est, principalement dans une installation proche de la frontière avec la Somalie. Quelque 12 décès ont été également rapportés en Somalie. Il n'y a pas eu de décès à Dadaab, où 18 cas ont été identifiés parmi les réfugiés qui ont eu des contacts avec des communautés affectées près de la frontière.

Le HCR a mis en place une équipe d'intervention impliquant des partenaires dans les domaines de la santé, de l'eau et de l'assainissement et une coordination quotidienne s'exerce au niveau du camp. Un pavillon d'isolement pour les malades du choléra a été ouvert au camp de Hagadera et du personnel supplémentaire a été formé pour traiter les cas. À l'heure actuelle, il existe des ressources pour gérer les 100 patients du choléra. Des centres de traitement du choléra ont été mis en place dans les hôpitaux du camp.

« Nous craignons que les maladies d'origine hydrique pourrait s'étendre avec l'arrivée de la saison des pluies en octobre et novembre », a indiqué Andrej Mahecic, en notant que les prévisions pour la région donnent des pluies plus importantes que la moyenne des précipitations. Cela pourrait nuire à la situation de l'assainissement à Dadaab car certaines parties du complexe des camps sont sujets aux inondations.

Cependant, la mauvaise hygiène est la principale cause de l'infection à la fois pour le choléra et l'hépatite E et les efforts du HCR dans le domaine de la santé publique dans les camps de Dadaab visent à régler ce problème. En outre, la construction de 6 000 nouvelles latrines a commencé cette semaine.

Malgré une situation sécuritaire difficile et des restrictions sur les mouvements de personnel à Dadaab, tous les services essentiels et la fourniture de l'aide aux réfugiés se poursuit sans interruption.

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Les trois camps de Dadaab, dont la capacité d'accueil était initialement prévue pour 90 000 personnes, comptent désormais une population d'environ 250 000 civils somaliens, ce qui fait de ce complexe accueillant des réfugiés l'un des plus grands et des plus surpeuplés au monde. Le HCR craint l'arrivée de dizaines de milliers d'autres réfugiés en 2009 dans cette région isolée située au nord-est du Kenya, alors que la situation continue à se détériorer dans leur pays en proie à des troubles.

Les ressources, comme l'eau et la nourriture, se réduisent dangereusement dans les camps surpeuplés, avec parfois 400 familles se partageant l'usage d'un robinet d'eau. Il n'y a plus de place pour monter de nouvelles tentes, et les nouveaux arrivants doivent partager des abris déjà surpeuplés avec d'autres réfugiés.

Début 2009, le Gouvernement kényan a donné son accord pour allouer des terres supplémentaires à Dadaab, ce qui permettra d'héberger quelque 50 000 réfugiés. Les photos ci-après montrent les conditions de vie dans le camp de Dadaab en décembre 2008.

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Ce week-end, l'UNHCR a commencé, avec l'aide de l'armée américaine, le largage aérien d'urgence d'environ 200 tonnes de biens de secours destinés aux milliers de réfugiés affectés par de graves inondations dans les camps de réfugiés de Dadaab au nord du Kenya.

Ces largages aériens offrent un spectacle impressionnant. Un avion cargo C-130 a largué, à chaque rotation, 16 tonnes de bâches en plastique, de moustiquaires, de tentes et de couvertures, au-dessus d'un site préalablement évacué de toute présence humaine et animale. Des réfugiés ont ensuite chargé le matériel dans des camions pour l'acheminer vers les camps.

Dadaab, un complexe de trois camps accueillant quelque 160 000 réfugiés, principalement originaires de Somalie, a été coupé du monde par un mois de fortes pluies qui ont emporté la seule route permettant de relier les camps isolés depuis la capitale kenyane, Nairobi. Le transport aérien s'est avéré la seule solution pour faire parvenir les secours vers les camps.

L'UNHCR a transféré 7 000 réfugiés parmi les plus touchés depuis Ifo vers le camp d'Hagadera, à quelque 20 kilomètres plus loin. 7 000 autres réfugiés ont été transférés vers un nouveau site, appelé Ifo 2, situé plus en altitude.

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Des inondations dans le nord-est du Kenya à la mi-novembre ont causé des dégâts dans les trois camps de réfugiés du complexe de Dadaab. Plus de 100 000 réfugiés sur les 160 000 qui y sont accueillis ont été affectés par ces inondations, en particulier au camp d'Ifo. Les réfugiés ont perdu leurs abris et les latrines ont été inondées et détruites. La route d'accès principale reliant Dadaab au reste du Kenya a été coupée par les inondations dues aux fortes pluies, empêchant tout approvisionnement d'aide par voie terrestre.

L'UNHCR a commencé à transférer les réfugiés - souvent avec des charrettes, tirées par des ânes - vers un lieu plus en sécurité, le camp de Hagadera, situé à 20 kilomètres et à une altitude plus élevée. La mise en place d'un pont aérien a permis d'apporter du carburant pour les générateurs, des kits médicaux d'urgence, des bâches en plastique et des pelles pour remplir des sacs de sable afin de consolider les digues anti-inondations. Des biens de premier secours ainsi que de la nourriture ont été distribués aux réfugiés démunis.

L'ampleur de ces inondations rappelle celle des inondations massives ayant suivi les pluies record d'El Nino en 1997, qui avaient submergé toutes les basses terres de l'est du Kenya.

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