Des passeurs méditerranéens entassent des victimes de brûlures sur un bateau, une personne décède

Points de presse, 17 avril 2015

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Adrian Edwards à qui toute citation peut être attribuée lors de la conférence de presse du 17 avril 2015 au Palais des Nations à Genève.

Cette nuit, à environ une heure du matin, un bâtiment de la marine italienne a accosté à Lampedusa avec 70 personnes à son bord, principalement des réfugiés. La marine italienne leur avait porté secours alors qu'ils se trouvaient à bord d'un canot pneumatique dégonflé et en état de choc sévère. Parmi eux se trouvait le corps d'une femme qui avait péri durant le voyage, apparemment de brûlures.

Cette femme n'était pas la seule victime de brûlures à bord. Vingt autres personnes, dont un enfant de six mois, souffraient également de brûlures, parfois sévères pour certains d'entre eux. Les survivants ont déclaré au personnel du HCR avoir été victimes d'une explosion de gaz de cuisson dans un centre de détention géré par des passeurs en Libye. Ils n'ont reçu aucun traitement médical pour leurs blessures et ils ont ensuite été contraints de monter à bord du canot pneumatique avec leurs blessures non soignées. Ils ont dérivé en mer pendant deux jours avant leur sauvetage.

Le groupe, composé de 47 hommes, 21 femmes et deux enfants, sont originaires pour la plupart de l'Erythrée et de la Somalie deux pays qui génèrent de nombreux réfugiés. Ils ont été débarqués et cinq d'entre eux ont été transférés par hélicoptère vers des hôpitaux en Sicile. Quelque 20 autres ont reçu des soins médicaux dans une clinique de l'île. Le reste a été transféré vers un centre de réception. Un garçon de trois ans, dont la mère est hospitalisée en Sicile, a été placé sous la garde du directeur du centre d'accueil. Notre partenaire, Save the Children, procède actuellement à la recherche de sa famille.

Cette toute dernière tragédie impliquant des passeurs démontre la nécessité de créer d'urgence des alternatives juridiques sûres pour que les réfugiés n'aient pas à mettre leur vie en danger de cette façon.

En 2015, plus de 35 000 réfugiés et migrants ont déjà traversé la mer Méditerranée (y compris 23 500 ayant débarqué en Italie et plus de 12 000 en Grèce). Parallèlement, quelque 950 personnes auraient péri ou seraient portées disparues en mer. L'année dernière, quelque 219 000 réfugiés et migrants ont traversé la Méditerranée (l'Italie à elle seule en a reçu plus de 170 000). La plupart d'entre eux ont été secourus par la marine italienne, les garde-côtes ou des navires marchands. Quelque 3 500 personnes auraient péri en mer en 2014.

Le HCR plaide pour une réponse globale et urgente de la part de l'Union européenne et de ses Etats membres pour faire face aux défis posés par les milliers de réfugiés et de migrants risquant leur vie en tentant de rejoindre l'Europe chaque année. Le HCR a publié des propositions spécifiques, y compris l'établissement d'une opération européenne robuste pour la recherche et le sauvetage, un dispositif potentiel de l'UE pour compenser les compagnies maritimes engagées dans le sauvetage de personnes en mer, l'augmentation des alternatives juridiques crédibles aux traversées périlleuses comme la réinstallation, les visas à titre humanitaire et d'autres solutions innovantes ainsi qu'un programme pilote pour le transfert, vers d'autres pays européens, des réfugiés syriens arrivés en Italie et en Grèce.

NB : des vidéos et des scripts sont disponibles au téléchargement ici.

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Angelina Jolie auprès des boat people à Malte et à Lampedusa

L'Ambassadrice de bonne volonté du HCR Angelina Jolie a rejoint le chef du HCR António Guterres sur l'île italienne de Lampedusa, pour y rencontrer des boat people ayant fui l'instabilité en Afrique du Nord.

Plus de 40 000 personnes, y compris des réfugiés et des demandeurs d'asile, ont traversé la mer Méditerranée à bord de bateaux bondés et ont débarqué sur la petite île de Lampedusa depuis le début de l'année.

L'Ambassadrice de bonne volonté du HCR se trouvait auparavant à Malte, où arrivent également des personnes ayant fui l'Afrique du Nord par la mer.

Angelina Jolie auprès des boat people à Malte et à Lampedusa

A la dérive vers l'Italie

Chaque année, la mer Méditerranée - une destination estivale parmi les plus prisées en Europe - se transforme en cimetière. Des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants s'y noient, au cours de leur tentative désespérée pour atteindre des pays de l'Union européenne (UE).

La distance entre l'île italienne de Lampedusa et la côte libyenne est tout juste de 290 kilomètres. En 2006, quelque 18 000 personnes ont traversé ce bras de mer - la plupart dans des embarcations gonflables équipées de moteurs hors-bord. Certains cherchaient du travail, d'autres voulaient retrouver des membres de leur famille ou d'autres encore fuyaient la persécution, le conflit ou les violences. Ils n'avaient pas d'autre choix que celui de fuir, en quête de sécurité, via des itinéraires clandestins.

Parmi ceux qui ont réussi à atteindre Lampedusa, quelque 6 000 d'entre eux ont demandé l'asile. Et près de la moitié ont été reconnus comme réfugiés ou ont obtenu la protection des autorités italiennes.

En août 2007, les autorités à Lampedusa ont ouvert un nouveau centre de réception pour assurer que les personnes arrivant par bateau ou secourues en mer soient accueillies dans la dignité, et hébergées de façon appropriée, et qu'elles puissent recevoir des soins de santé.

A la dérive vers l'Italie

Appel à faire cesser le péril en mer pour les boat people

Plus tôt ce mois-ci, avec la côte italienne en vue, un bateau transportant des centaines de passagers a sombré au large de l'île de Lampedusa après une longue traversée depuis la Libye. Plus de 300 personnes, dont de nombreux enfants, se sont noyées et seulement 156 rescapés ont pu être sauvés. La tragédie a stupéfié par son lourd bilan, mais les tentatives restent vaines pour empêcher les gens d'entreprendre la traversée périlleuse et irrégulière de ce bras de mer dans leur tentative de rejoindre l'Europe. Beaucoup cherchent une vie meilleure en Europe, mais d'autres fuient la persécution dans des pays comme l'Erythrée et la Somalie. La Méditerranée n'est pas le seul théâtre de ces traversées éperdues. Des personnes désespérées fuyant la pauvreté, les conflits ou la persécution risquent leur vie pour traverser le golfe d'Aden en provenance de l'Afrique ; Les Rohingyas du Myanmar traversent la baie du Bengale à bord de frêles embarcations en quête d'un havre de paix ; Des ressortissants de différentes nationalités tentent de rejoindre l'Australie par bateau ; D'autres encore traversent les Caraïbes. L'exode des Vietnamiens par la mer durant les années 1970 et 1980 reste dans les mémoires. Les gouvernements doivent travailler ensemble pour réduire ces risques mortels. Ces photos, tirées des archives du HCR, rappellent le sort des boat people à travers le monde.

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L'année dernière, plus de 13 000 personnes sont arrivées à Lampedusa en Italie. Beaucoup d'autres sont mortes durant la tentative de traversée. De jeunes hommes originaires du continent africain aux familles syriennes…. Tous partagent le même rêve…. de sécurité et de stabilité en Europe.
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L'Ambassadrice de bonne volonté du HCR Angelina Jolie et le chef du HCR António Guterres se sont rendus compte par eux-mêmes des conditions de promiscuité pour les migrants, y compris des réfugiés, à Lampedusa.
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Un navire italien de la police douanière et financière, opérant habituellement contre les trafiquants de drogue, arrive sur l'île de Lampedusa avec un groupe de personnes secourues en mer après avoir fui la Libye.