Des Somaliens diplômés DAFI forment les jeunes générations de réfugiés

Agir pour faire la différence, 20 avril 2010

© HCR photo
Les étudiants bénéficiaires de bourses DAFI lors de la récente cérémonie de remise des diplômes à Nakuru.

NAIROBI, Kenya, 20 avril (HCR) Trois réfugiés somaliens fraîchement diplômés dans le cadre du programme DAFI du HCR pour les bourses universitaires rentrent au camp de réfugiés de Dadaab pour transmettre leurs connaissances aux jeunes générations de réfugiés accueillis au Kenya.

Aden Youssef Mohamed, Ahmed Aden Hasan et Hish Mohamed Maow viennent de passer deux ans à étudier à l'Institut de formation des maîtres de Nakuru, grâce au programme de bourses universitaires dont ils ont bénéficié dans le cadre de l'initiative académique allemande pour les réfugiés Albert Einstein, plus connue sous le nom de DAFI.

Ce programme a débuté en 1992 et il est sponsorisé par le Gouvernement allemand, qui a signé le mois dernier un accord avec le HCR pour prolonger leur coopération sur le programme DAFI.

Les trois enseignants issus de l'enseignement supérieur ont déjà commencé à travailler dans des écoles primaires du complexe de réfugiés de Dadaab, comprenant trois camps tentaculaires et surpeuplés situés dans le nord-est du Kenya. Les trois camps de réfugiés de Dadaab accueillent près de 300 000 réfugiés, principalement des Somaliens. Aden, Ahmed et Hish avaient tous suivi l'enseignement primaire et secondaire à Dadaab.

Ahmed, âgé de 27 ans, a indiqué que sa vie universitaire à Nakuru avait été pour lui une expérience novatrice et immensément gratifiante après avoir passé la plupart de sa vie à Dadaab. « Je n'avais auparavant jamais vu une banque et j'ai dû demander à l'un de mes camarades étudiants de m'expliquer comment retirer de l'argent en espèces », a-t-il confié.

Son collègue Hish, dans la vingtaine, s'est montré tout aussi enthousiaste sur ses études à l'université. « Grâce au programme DAFI, nous avons vécu tant de situations nouvelles et nous nous sommes fait de nombreux amis kényans », a-t-il expliqué au HCR lors de la cérémonie de remise des diplômes à Nakuru. « Cela a changé nos idées sur ce que nous pouvons réaliser dans la vie. »

Désormais ces jeunes veulent aider d'autres réfugiés somaliens à bénéficier des mêmes opportunités qu'eux pour étudier à l'université et préparer leur avenir avec des bases solides.

« Notre éducation ne fait pas que nous aider, elle aide également notre communauté et celle qui nous accueille. Je trouve très gratifiant de pouvoir enseigner auprès des jeunes générations et, de ce fait, de contribuer à un avenir meilleur pour les Somaliens et la Somalie », a indiqué Aden.

Ces trois jeunes ont obtenu leur diplôme de formation de maître dans les 20 premiers parmi les 500 étudiants de leur année. Ils espèrent continuer à apprendre et à étudier pour devenir enseignants dans le secondaire dans un avenir proche.

Environ 12 000 réfugiés ont bénéficié des bourses universitaires DAFI depuis le lancement de ce programme en 1992. Ils ont reçu des bourses d'étude pour étudier un large éventail de sujets durant un à quatre ans dans des universités, des écoles professionnelles et des instituts universitaires de technologie au sein de leur pays d'accueil.

Plus de 30 pays, y compris le Kenya, participent actuellement à ce programme. Environ 100 réfugiés y ont achevé leur cursus au Kenya dans le cadre des bourses d'études DAFI et ils ont rejoint une importante association d'anciens élèves.

En 2008, le programme a commencé à offrir des bourses d'études dans leur pays d'origine aux réfugiés considérant l'option du rapatriement. Le programme DAFI contribue au développement des compétences, à l'autonomisation et à la réussite scolaire dans le cadre d'une stratégie du HCR plus globale visant à renforcer l'autonomisation des réfugiés et à préparer des solutions durables.

Par Andrea Koelbel à Nairobi, Kenya

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Education

L'éducation joue un rôle fondamental pour aider les jeunes déracinés à retrouver l'espoir et la dignité.

Bourses DAFI

L'initiative académique allemande Albert Einstein pour les réfugiés, financée par l'Allemagne, fournit des bourses universitaires à des réfugiés pour qu'ils puissent poursuivre leurs études dans de nombreux pays.

Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Les trois camps de Dadaab, dont la capacité d'accueil était initialement prévue pour 90 000 personnes, comptent désormais une population d'environ 250 000 civils somaliens, ce qui fait de ce complexe accueillant des réfugiés l'un des plus grands et des plus surpeuplés au monde. Le HCR craint l'arrivée de dizaines de milliers d'autres réfugiés en 2009 dans cette région isolée située au nord-est du Kenya, alors que la situation continue à se détériorer dans leur pays en proie à des troubles.

Les ressources, comme l'eau et la nourriture, se réduisent dangereusement dans les camps surpeuplés, avec parfois 400 familles se partageant l'usage d'un robinet d'eau. Il n'y a plus de place pour monter de nouvelles tentes, et les nouveaux arrivants doivent partager des abris déjà surpeuplés avec d'autres réfugiés.

Début 2009, le Gouvernement kényan a donné son accord pour allouer des terres supplémentaires à Dadaab, ce qui permettra d'héberger quelque 50 000 réfugiés. Les photos ci-après montrent les conditions de vie dans le camp de Dadaab en décembre 2008.

Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Kenya : largages aériens pour les camps de réfugiés affectés par les inondations

Ce week-end, l'UNHCR a commencé, avec l'aide de l'armée américaine, le largage aérien d'urgence d'environ 200 tonnes de biens de secours destinés aux milliers de réfugiés affectés par de graves inondations dans les camps de réfugiés de Dadaab au nord du Kenya.

Ces largages aériens offrent un spectacle impressionnant. Un avion cargo C-130 a largué, à chaque rotation, 16 tonnes de bâches en plastique, de moustiquaires, de tentes et de couvertures, au-dessus d'un site préalablement évacué de toute présence humaine et animale. Des réfugiés ont ensuite chargé le matériel dans des camions pour l'acheminer vers les camps.

Dadaab, un complexe de trois camps accueillant quelque 160 000 réfugiés, principalement originaires de Somalie, a été coupé du monde par un mois de fortes pluies qui ont emporté la seule route permettant de relier les camps isolés depuis la capitale kenyane, Nairobi. Le transport aérien s'est avéré la seule solution pour faire parvenir les secours vers les camps.

L'UNHCR a transféré 7 000 réfugiés parmi les plus touchés depuis Ifo vers le camp d'Hagadera, à quelque 20 kilomètres plus loin. 7 000 autres réfugiés ont été transférés vers un nouveau site, appelé Ifo 2, situé plus en altitude.

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Inondations dans les camps de réfugiés au Kenya

Des inondations dans le nord-est du Kenya à la mi-novembre ont causé des dégâts dans les trois camps de réfugiés du complexe de Dadaab. Plus de 100 000 réfugiés sur les 160 000 qui y sont accueillis ont été affectés par ces inondations, en particulier au camp d'Ifo. Les réfugiés ont perdu leurs abris et les latrines ont été inondées et détruites. La route d'accès principale reliant Dadaab au reste du Kenya a été coupée par les inondations dues aux fortes pluies, empêchant tout approvisionnement d'aide par voie terrestre.

L'UNHCR a commencé à transférer les réfugiés - souvent avec des charrettes, tirées par des ânes - vers un lieu plus en sécurité, le camp de Hagadera, situé à 20 kilomètres et à une altitude plus élevée. La mise en place d'un pont aérien a permis d'apporter du carburant pour les générateurs, des kits médicaux d'urgence, des bâches en plastique et des pelles pour remplir des sacs de sable afin de consolider les digues anti-inondations. Des biens de premier secours ainsi que de la nourriture ont été distribués aux réfugiés démunis.

L'ampleur de ces inondations rappelle celle des inondations massives ayant suivi les pluies record d'El Nino en 1997, qui avaient submergé toutes les basses terres de l'est du Kenya.

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