Méditerranée : nouvelle opération de sauvetage d'un bateau transportant des centaines de réfugiés à bord

Articles d'actualité, 29 juillet 2015

© HCR/F.Bucciarelli
Quelque 456 personnes, y compris plusieurs dizaines d'enfants, ont été secourues par un bâtiment des forces navales irlandaises qui a répondu à un signal de détresse lancé dans l'après-midi du mardi 28 juillet. Par ailleurs, 14 personnes ont péri en mer.

MESSINA, Italie, 29 juillet (HCR) Les autorités italiennes ont confirmé le décès de 14 personnes à bord d'un bateau transportant des centaines de réfugiés et de migrants en Méditerranée mardi 28 juillet.

Selon les autorités, 456 personnes auraient survécu et ont été secourues durant une opération de sauvetage menée par un bâtiment des forces navales irlandaises. Parmi les survivants, on compte plusieurs dizaines d'enfants. Les corps sans vie et les survivants ont été ramenés en Italie, au port de Messina.

Les nationalités des personnes décédées ne sont pas encore confirmées. Des autopsies seront menées en Sicile pour déterminer la cause exacte de leur décès.

Cependant, plusieurs des survivants de cette embarcation ont indiqué au HCR que ces personnes seraient décédées d'étouffement et de suffocation après avoir été forcées de voyager à l'intérieur de la cale du bateau.

Le sauvetage en mer s'est déroulé en Méditerranée l'après-midi du 28 juillet, après que le bâtiment des forces navales irlandaises L.E. Niamh ait répondu à un appel de détresse. La marine irlandaise a signalé que les survivants avaient été découverts à bord d'une embarcation navigant à environ 80 kilomètres au nord des côtes libyennes.

A ce jour pour l'année 2015, plus de 2000 réfugiés et migrants auraient péri en mer ou seraient portés disparus lors de leur tentative de traversée périlleuse de la Méditerranée. Plus de 1300 personnes ont trouvé la mort durant le seul mois d'avril, ce qui a porté les dirigeants européens à convenir d'un plan d'action et à tripler le budget consacré aux sauvetages en mer.

De nombreux Etats ont également engagé des ressources importantes et des navires militaires pour des missions de recherche et de sauvetage. De plus, ces efforts ont été largement améliorés par l'engagement d'initiatives privées ou non gouvernementales, y compris l'une d'entre elles lancées par Médecins Sans Frontières (MSF) et la Migrant Offshore Aid Station (MOAS), une entreprise privée philanthropique. Toutes ces mesures ont eu un impact significatif sur la réduction des pertes en vies humaines.

Selon la marine irlandaise, le navire L.E. Niamh a déjà participé au sauvetage de plus de 1200 personnes dans le cadre de la contribution de l'Irlande à la réponse à la crise des réfugiés en Méditerranée.

Par Owen Fay

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Chaque année, la mer Méditerranée - une destination estivale parmi les plus prisées en Europe - se transforme en cimetière. Des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants s'y noient, au cours de leur tentative désespérée pour atteindre des pays de l'Union européenne (UE).

La distance entre l'île italienne de Lampedusa et la côte libyenne est tout juste de 290 kilomètres. En 2006, quelque 18 000 personnes ont traversé ce bras de mer - la plupart dans des embarcations gonflables équipées de moteurs hors-bord. Certains cherchaient du travail, d'autres voulaient retrouver des membres de leur famille ou d'autres encore fuyaient la persécution, le conflit ou les violences. Ils n'avaient pas d'autre choix que celui de fuir, en quête de sécurité, via des itinéraires clandestins.

Parmi ceux qui ont réussi à atteindre Lampedusa, quelque 6 000 d'entre eux ont demandé l'asile. Et près de la moitié ont été reconnus comme réfugiés ou ont obtenu la protection des autorités italiennes.

En août 2007, les autorités à Lampedusa ont ouvert un nouveau centre de réception pour assurer que les personnes arrivant par bateau ou secourues en mer soient accueillies dans la dignité, et hébergées de façon appropriée, et qu'elles puissent recevoir des soins de santé.

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Fuir la Libye par la mer

Des milliers de personnes, principalement originaires de l'Afrique subsaharienne, s'entassent dans des embarcations de fortune impropres à la navigation pour fuir la guerre faisant rage en Libye, leur pays d'adoption. Leur destination de choix est l'île touristique de Lampedusa, située dans la mer Méditerranée à environ 600 kilomètres au nord de la Libye. Bon nombre de ces passagers arrivent traumatisés et épuisés par la traversée en haute mer. D'autres trouvent la mort durant ce voyage.

Un migrant ivoirien décrit ainsi la vie à Tripoli avant son départ : « Il n'y avait aucun lieu en paix. On entendait des tirs partout. Puis l'OTAN a débuté les bombardements. Nous n'avions rien à manger. Des Libyens ont commencé à attaquer les étrangers la nuit, pour voler leur argent, leur téléphone mobile, tout ce qu'ils avaient... Impossible de rester là-bas avec eux. Il valait mieux prendre la fuite. »

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Plus de 40 000 personnes, y compris des réfugiés et des demandeurs d'asile, ont traversé la mer Méditerranée à bord de bateaux bondés et ont débarqué sur la petite île de Lampedusa depuis le début de l'année.

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