Le HCR convoie des réserves au Soudan du Sud avant que la pluie ne bloque les routes

Articles d'actualité, 1 avril 2015

© HCR/A.C.Teoh
Les camions peuvent mettre des semaines pour atteindre les zones d'accueil des réfugiés, devant cheminer le long de routes délabrées, passer les barrages routiers et traverser les rivières en ferry.

JUBA, Soudan du Sud, 1er avril (HCR) Des camions de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés sillonnent sans relâche les routes difficiles du Soudan du Sud pour acheminer des réserves d'urgence à 238 000 réfugiés avant que le début de la saison des pluies en mai ne rende les routes impraticables pour les six prochains mois.

Les 117 camions partis de Juba, la capitale du Soudan du Sud, en direction de zones difficiles d'accès dans les Etats de l'Unité et du Nil supérieur ne permettront pas seulement de couvrir les besoins de base des réfugiés pour le reste de l'année mais supprimeront aussi le besoin d'effectuer de coûteux ponts aériens.

« Le pré-positionnement est le moyen le plus efficace de garantir une réponse humanitaire opportune aux personnes qui sont le plus dans le besoin en période de crise », explique Ahmed Warsame, Représentant du HCR au Soudan du Sud. Les produits comme les moustiquaires, les couvertures et les bâches plastiques « ne sont pas seulement essentiels pour le bien-être et la dignité des réfugiés, mais peuvent souvent contribuer à sauver des vies ».

Depuis que le premier convoi routier a atteint avec succès Maban dans l'Etat du Nil supérieur en mai 2013, le HCR multiplie les acheminements par route et réduit les ponts humanitaires aériens coûteux. Le fait de passer à des cargos routiers, explique Ahmed Warsame, « va nous aider à diminuer les frais de transports et à pré-positionner davantage d'aide humanitaire là où les besoins sont les plus importants ».

Malgré le conflit civil en cours et la situation sécuritaire instable, 57 camions ont jusqu'à présent réussi à atteindre en toute sécurité le comté de Pariang dans l'Etat de l'Unité et 42 autres camions sont arrivés dans le comté de Maban dans l'Etat du Nil supérieur. A elles seules, ces deux zones accueillent six camps de réfugiés et 90 % de la population réfugiée au Soudan du Sud. Les camions peuvent mettre des semaines à cheminer le long des routes délabrées, à passer les barrages routiers et à traverser les rivières en ferry.

Les préparatifs sont en cours pour charger des produits non alimentaires dans 130 autres camions qui s'achemineront vers des camps et des installations de réfugiés au nord de Juba. Le HCR prévoie de stocker suffisamment de produits de secours dans des centres situés à des endroits clés sur le terrain afin d'assurer que les besoins de base des centaines de milliers de réfugiés soient couverts jusqu'à la fin de la saison des pluies en novembre.

L'année dernière, le HCR a dépensé près de 6 millions de dollars E.-U. pour acheminer 1 400 tonnes d'aide humanitaire par voie aérienne vers les Etats de l'Unité et du Nil supérieur. A ce jour, explique Ahmed Warsame, « nous avons transporté quatre fois le volume de 2014 pour un tiers du coût ».

Un seul camion de 40 tonnes peut transporter presque sept fois le volume d'un avion cargo standard. Ahmed Warsame indique que la fourniture de couvertures à tous les réfugiés dans les Etats de l'Unité et du Nil supérieur nécessiterait 12 camions au lieu de 72 vols aller/retour.

Lorsque le pays a plongé dans le conflit civil en décembre 2013, le HCR a renforcé son aide au Soudan du Sud. Le HCR est actif dans neuf Etats du pays sur dix, deux-tiers de ses 450 employés étant déployés dans des endroits isolés près des camps de réfugiés et des zones de déplacement interne.

En coordination avec le gouvernement du Soudan du Sud et ses partenaires, le HCR fournit assistance et protection aux réfugiés et coopère avec d'autres agences des Nations Unies pour porter secours aux Soudanais du Sud déplacés à l'intérieur de leur pays.

Fin février, 255 949 réfugiés vivaient au Soudan du Sud, la grande majorité étant constituée de Soudanais vivant dans six camps situés dans les Etats de l'Unité et du Nil supérieur, au nord du pays. Un plus petit nombre de réfugiés originaires de République démocratique du Congo, de République centrafricaine et d'Ethiopie vivent ailleurs dans le pays. Le gouvernement du Soudan du Sud accorde le statut de réfugié collectivement, sur une base prima facie, aux réfugiés qui franchissent ses frontières.

Depuis le 15 décembre 2013, date à laquelle la violence a éclaté au Soudan du Sud, il y a également environ 1,5 million de déplacés internes.

Par Rocco Nuri à Juba

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Crise sanitaire au Soudan du Sud

Quelque 105 000 réfugiés se sont regroupés dans le Comté de Maban, au Soudan du Sud. De graves risques pèsent sur la santé de nombre d'entre eux. Le HCR et ses partenaires travaillent d'arrache-pied pour prévenir et contenir l'épidémie de paludisme et plusieurs maladies hydriques.

La plupart des réfugiés, notamment les enfants et les personnes âgées, sont arrivés très affaiblis dans les camps. Or, les pluies incessantes ont tendance à exacerber la situation, les flaques d'eau se transformant vite en foyer d'incubation de moustiques porteurs du paludisme. Qui plus est, un simple rhume suffit pour que l'état de malnutrition modérée dont souffrent les enfants et personnes âgées se transforme en malnutrition sévère.

C'est dans le camp de Yusuf Batil, dans le Comté de Maban, que la situation se fait la plus critique puisque 15 % des enfants de moins de cinq ans y souffrent de malnutrition aiguë.

Le HCR et ses partenaires font tout leur possible pour prévenir et lutter contre la maladie. Dans le camp de Yusuf Batil, 200 professionnels de la santé des communautés vont de foyer en foyer afin d'enseigner aux réfugiés les règles d'hygiène de base, telles que la nécessité de se laver les mains ou encore comment reconnaître les signes de maladie. S'ils en ont besoin, les enfants reçoivent des aliments nutritifs tels que des Plumpy'nut. Un hôpital spécialisé dans le traitement de patients atteints du choléra a d'ailleurs ouvert ses portes. Parallèlement, des moustiquaires ont été distribuées dans tous les camps à des fins de prévention du paludisme.

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Depuis novembre 2011, plus de 105 000 réfugiés ont traversé la frontière qui sépare l'État du Nil Bleu, au Soudan, de celui du Haut-Nil, au Soudan du Sud. Le voyage, généralement réalisé à pied, passe par de dangereuses zones de conflit et emprunte des routes secondaires que les fortes pluies ont rendues presque impraticables. Les réfugiés, pour la plupart, fuient précipitamment, n'emportant que ce qu'ils peuvent porter et parfois rien d'autre que les vêtements qu'ils ont sur le dos. Certains arrivent malades ou blessés, et beaucoup ont souffert de la faim au cours du trajet. Le photojournaliste Brian Sokol a demandé à plusieurs réfugiés au Soudan du Sud de lui montrer l'objet le plus important qu'ils avaient emporté avec eux. Nous vous invitons à lire son photoreportage pour découvrir les objets qu'ils ont choisis.

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