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L'esprit olympique donne de l'espoir aux réfugiés
Articles d'actualité, 27 juillet 2012
LONDRES, Royaume-Uni, 27 juillet (HCR) – Alors que des milliers d'athlètes et de spectateurs venus de 205 pays à travers le monde se réunissent aujourd'hui à Londres pour la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de 2012, le HCR se prépare à des Olympiades qui laisseront un souvenir inoubliable aux réfugiés.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a travaillé conjointement pour la troisième fois avec le Comité international olympique (CIO) pour lancer la campagne Donner, c'est gagner, une initiative qui vise à recueillir 100 000 vêtements de sport neufs donnés par des athlètes, dont des tenues conçues pour la délégation du Royaume-Uni par Stella McCartney. Un groupe de bénévoles dévoués effectuera le tri et l'emballage des vêtements avant leur expédition dans des camps de réfugiés au Soudan du Sud, en Éthiopie et au Bangladesh.
S'exprimant cette semaine lors du lancement de la campagne au village olympique, le représentant du HCR au Royaume-Uni, Roland Schilling, a déclaré : « Recevoir des vêtements ne fera disparaître la douleur d'un réfugié qui a perdu sa maison et des proches. Mais ces dons directs et personnels offerts par les meilleurs athlètes au monde, qui sont réunis ici à Londres, sont le signe que l'on se soucie d'eux et qu'on ne les oublie pas. Votre soutien leur apportera l'espoir. »
S'adressant à ses collègues athlètes lors du lancement de la campagne, le médaillé olympique namibien et membre du CIO Frankie Fredericks a déclaré : « Pour les jeunes des camps de réfugiés, un T-shirt, une casquette de baseball ou un ballon représentent quelques instants de joie dans une vie où l'espoir a presque disparu. Le sport a beaucoup donné à chacun d'entre nous. C'est à nous maintenant de donner aux autres. »
Pour certains athlètes qui participent à la plus grande fête sportive au monde, le don de vêtements à des camps de réfugiés revêt une signification particulière. Le basketteur Luol Deng a fui le Soudan lorsqu'il était très jeune et il a vécu dans un camp de réfugiés en Égypte avant de trouver refuge au Royaume-Uni. Il a joué notamment pour les Bulls de Chicago. Il est l'athlète le mieux payé de l'équipe du Royaume-Uni.
Lopez Lomong, né lui aussi au Soudan, a fui lorsqu'il avait seulement 16 ans. Il est aujourd'hui l'une des stars américaines du 5 000 mètres et il a été le porte-drapeau des États-Unis aux Jeux de 2008. Le coureur Elkin Serna, qui fut autrefois déplacé à l'intérieur de son pays, a remporté la première médaille d'argent de la Colombie aux Jeux de Pékin en 2008 et il sera en compétition dans les courses à pied de longue distance en athlétisme aux Jeux paralympiques de 2012.
En fait, l'histoire olympique est étroitement liée à celle des réfugiés. C'est Walter Herz, un réfugié tchèque ayant fui l'Europe au cours de la Seconde Guerre mondiale, qui a conçu la célèbre affiche officielle des Jeux olympiques de 1948 qui s'étaient tenus à Londres. Et c'est le réfugié juif Ludwig Guttman, qui a fui l'Allemagne nazie, qui a organisé en 1948 la première compétition sportive pour personnes handicapées dans le Buckinghamshire, en Angleterre. Cette compétition deviendra plus tard les Jeux paralympiques. Il a reçu en 1956 la Coupe Fearnley pour sa contribution exceptionnelle à l'idéal olympique.
Les réfugiés contribuent aussi de façon exceptionnelle à la tenue des Jeux de Londres de 2012. La réfugiée zimbabwéenne Cynthia Masiyiwa a aidé 60 jeunes à obtenir un emploi pendant les Jeux olympiques et elle a fait campagne pour que ces travailleurs obtiennent le salaire minimum lors des Jeux. L'ancienne réfugiée Téa Hodzic était une musicienne célèbre en Bosnie-Herzégovine avant de fuir la guerre dans les années 1990. Elle mène désormais une grande carrière au Royaume-Uni et elle se produira ce soir au stade olympique.
Le Haut Commissaire pour les réfugiés António Guterres assistera lui aussi à la cérémonie d'ouverture de ce soir. Il a appelé les athlètes olympiques à soutenir la campagne Donner, c'est gagner : « Pour de nombreux jeunes réfugiés, recevoir en cadeau des vêtements de sport provenant d'athlètes olympiques célèbres leur remonte formidablement le moral – signe que le monde extérieur ne les oublie pas. »
Par Laura Padoan à Londres