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Entre le désir de rentrer et l'angoisse des lendemains incertains

Articles d'actualité, 16 mars 2012

© HCR/ Elhadji Saidou Nourou Dia
La pirogue transportant des réfugiés, à quelques mètres de la Mauritanie. De l'autre côté, des bus les attendent pour assurer la liaison vers leur village de retour.

Centre de transit de Gourel Oumar Ly, Sénégal, 16 mars (HCR) La quarantaine bien sonnée et de taille élancée, Al Housseynou Anne affiche un sourire lumineux en ce jour de retour dans son pays natal, la Mauritanie. Après plus de vingt ans passés au Sénégal, Al Housseynou retrouve sa patrie, grâce au 100e convoi de rapatriement de réfugiés mauritaniens organisé par le HCR.

Depuis janvier 2008, le HCR organise des convois de rapatriement des réfugiés mauritaniens du Sénégal, dans le cadre d'un accord tripartite entre l'agence des réfugiés et les deux pays frontaliers.

Tenaillé par le plaisir de retrouver sa patrie, Al Housseynou Anne cache mal sa nervosité. Maladroitement, il tente de rassembler et de mettre de l'ordre dans ses bagages avant l'embarquement vers le centre de transit, Gourel Oumar Ly.

A Gourel Oumar Ly au Sénégal, il est 10h23 quand Al Housseynou Anne s'avance vers la table de vérification. La nervosité qu'il tente de noyer par un sourire est visible. Au bout de quelques minutes, il quitte la table, soulagé. Aidés par des agents de l'Agence Nationale mauritanienne pour l'Accueil et l'Insertion des Rapatriés (ANAIR), lui et sa famille se dirigent vers la pirogue du HCR qui les transportera vers la Mauritanie, où des officiels et des proches les attendent pour leur souhaiter la bienvenue.

© HCR/Elhadji Saidou Nourou Dia
Des réfugiés, équipés d'un gilet de sauvetage, attendent leur tour pour prendre la pirogue devant les ramener en Mauritanie.

Les dés sont jetés ! Sur le chemin menant vers Gourel Oumar Ly, Al Housseynou Anne était plongé dans ses pensées. « Toute la nuit d'hier, je n'ai pas dormi suffisamment, car je suis partagé entre la joie de retourner chez moi et la crainte d'une déception », dit-il, avant de nous retracer son périple depuis son pays natal.

Avant d'être transporté avec sa famille à Thiès (à 70 kilomètres à l'est de Dakar, la capitale sénégalaise) où il a vécu pendant quatre ans, il avait été expulsé de Mauritanie le lundi 10 mai 1989 vers 2h du matin. « J'ai été brutalisé avant d'être poussé, avec d'autres personnes, à bord d'un avion à destination de Dakar. De Dakar, nous avons été transportés à Thiès ».

Ses recherches lui ont permis de retrouver sa famille qui avait été expulsée dans le Fouta, une région du nord du Sénégal appelée également Vallée du fleuve. « Alors, j'ai pris mon bâton de pèlerin pour aller à sa recherche. C'est ainsi que j'ai découvert Ndendory, un village situé à environ 380 kilomètres de Richard-Toll et à environ 760 kilomètres de Dakar. Un village où l'on nous a accueillis avec tous les égards, en nous soutenant moralement et matériellement ».

La solidarité des villageois ne l'a pas empêché de chercher à voler de ses propres ailes. « J'étais électricien de formation, mais j'ai été obligé de me transformer en maçon pour pouvoir travailler et aider ma famille puisque je suis l'aîné et que je ne pouvais pas compter éternellement sur l'aide des villageois. »

© HCR/Elhadji Saidou Nourou Dia
Une famille de réfugiés à la table de vérification. Dernière étape avant la traversée pour le retour vers la Mauritanie.

Il a vécu des moments difficiles, mais il avoue que « le soutien matériel et moral du HCR m'a permis de remonter la pente ; de reprendre goût à la vie et surtout de garder espoir. Une confiance qui a donné ses fruits lorsque l'on a commencé à électrifier le village. J'ai repris mon travail d'électricien et, petit à petit, j'ai gagné la confiance des villageois. Ce qui m'a permis de bien gagner ma vie. »

De ce fait, Al Housseynou Anne ne tarit pas d'éloges à l'endroit du peuple du Sénégal. « Je n'ai jamais eu de problème au Sénégal, ils m'ont accueilli. Ce sont des gens bien, disponibles, un Etat paisible. J'ai aussi espoir qu'avec le nouveau Président de la Mauritanie, les choses vont s'améliorer. Il a commencé à le matérialiser en acceptant le retour des réfugiés et en leur octroyant des terres et un permis d'habitation », argumente-t-il, avant d'ajouter que « le seul fait d'aller retrouver sa nationalité vaut le retour. »

Une nouvelle vie pour lui. Une vie pleine d'espoir et d'inquiétudes, laisse-t-il croire. Car, pour lui, «l'homme n'est pas maître de son destin et l'avenir n'est jamais certain.» Une évidence qu'il partage avec quelque 24 000 réfugiés ayant déjà regagné leur patrie, la Mauritanie, avec l'appui du HCR depuis 2008.

Par Elhadji Saidou Nourou Dia, au Centre de transit de Gourel Oumar Ly, Sénégal

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