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Le HCR finance une crèche pour les bébés réfugiés à Durban
Articles d'actualité, 13 avril 2011
DURBAN, Afrique du Sud, 13 avril (HCR) – Des chants et des rires d'enfants résonnent dans les couloirs et la cage d'escalier sombres d'un immeuble résidentiel de huit étages situé dans le centre de Durban.
Les babillages tendres, plutôt surprenants dans ce lieu sinistre, proviennent d'un appartement au cinquième étage, où les visiteurs sont chaleureusement accueillis par un petit groupe d'enfants âgés de deux à six ans, débordant d'enthousiasme.
Cette crèche est un peu différente des autres. C'est l'un des 51 centres « d'assistance domiciliaire » établis dans cette ville côtière pour aider les réfugiés qui ont des enfants. Financés par le HCR et par Oxfam Australie, ces centres assurent à la fois la garde des jeunes réfugiés pendant la journée de travail de leurs parents et un emploi à des femmes comme Odette Mulongo, qui est originaire de la province congolaise du Katanga et qui vit dans cet appartement animé au cinquième étage.
Selon la loi sud-africaine, les réfugiés jouissent d'un grand nombre de droits dont bénéficient les ressortissants de ce pays, y compris le droit de voyager, de bénéficier d'une éducation et de travailler. Mais il est difficile d'occuper un emploi pour les personnes qui ont un enfant en milieu urbain.
« Nous avons réalisé qu'il y avait un énorme problème de garde d'enfants. Les parents avaient besoin d'aller travailler et ils laissaient leurs très jeunes enfants à la maison, parfois seuls, car ils n'avaient aucun moyen de les faire garder », a expliqué Yasmin Rajah, directrice de Refugee Social Services (RSS), l'organisation qui met en œuvre ce projet.
RSS avait lancé un projet pilote de centre d'assistance domiciliaire en 2007. Ce projet a été étendu l'année suivante. Il a commencé par une formation de 18 semaines pour une femme réfugiée qui était intéressée par la garde d'enfants. Cette formation comprenait des leçons sur la sécurité des enfants et le développement dans la petite enfance. A ce jour, quelque 70 femmes parmi les plus vulnérables ont suivi cette formation.
Les personnes, qui ont réussi cette formation, ont ensuite été conseillées sur la façon d'optimiser leurs humbles appartements pour créer une crèche pouvant accueillir six enfants au maximum. Elles ont également reçu un kit de fournitures pour l'ouverture de la crèche, comprenant des tables et des chaises en plastique de couleur vive, des ingrédients pour fabriquer de la pate à modeler, des crayons, des feutres et du papier.
Les parents doivent payer des droits d'inscription allant de 40 à 50 dollars par mois pour chaque enfant inscrit à la crèche. Ils doivent également aider à faire baisser les coûts de fonctionnement en fournissant des articles comme les couches pour les bébés ainsi que la nourriture. Des familles sud-africaines démunies bénéficient également de ce programme.
Un grand nombre des parents travaillent hors des heures de bureau mais, grâce aux crèches se trouvant dans l'appartement de la directrice de la crèche, il est bien plus facile pour les parents de venir chercher leurs enfants quand ils ont fini leur travail et qu'ils rentrent chez eux de nuit ou au petit matin.
Dans la crèche gérée par Odette Mulongo, une réfugiée burundaise de 24 ans dépose son bébé de 15 mois à trois heures l'après-midi. Elle revient le chercher à minuit environ, après avoir fini son travail de serveuse.
« Si ce n'était pas Odette, je ne sais pas ce que je ferai », a-t-elle indiqué aux visiteurs du HCR. « Parfois, quand je suis à court d'argent, elle me garde tout de même mon fils gratuitement », a-t-elle ajouté, reconnaissante.
Une autre directrice de crèche, Jeannette Kasongo, une réfugiée originaire de la République démocratique du Congo, a indiqué que le programme l'avait vraiment aidée. Avant d'en être bénéficiaire, elle vendait de petits articles dans les rues près de chez elle. Agée de 39 ans, elle disait qu'elle gardait son bébé avec elle car elle n'avait pas les moyens de le faire garder.
Désormais, elle gagne davantage et aussi elle reste chez elle avec sa fille. De plus, elle a beaucoup appris sur le métier de garde d'enfant. « Avant, si un enfant était malade, je pensais que je devais juste lui donner des médicaments. Maintenant, je sais que je dois contacter les parents pour demander la permission et je m'assure que l'enfant n'est allergique à aucun des médicaments. »
Yasmin Rajah a indiqué que les centres d'assistance domiciliaire répondent à un besoin. « Nous avons déterminé que l'environnement global des enfants s'est amélioré et que les femmes qui ont choisi le métier de gestionnaire de crèche sont vraiment motivées pour faire du bon travail. »
Par Tina Ghelli à Durban, Afrique du Sud