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Les renvois de Lao Hmong doivent cesser, demande le chef du HCR
Les débats clés, 28 décembre 2009
GENÈVE, 29 décembre (HCR) – Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a appelé le Gouvernement thaïlandais à suspendre immédiatement l'expulsion de quelque 4 000 Lao Hmong vers la République démocratique populaire lao depuis deux camps situés dans le nord et le nord-est de la Thaïlande.
Dans un communiqué de presse, il a exprimé sa profonde consternation après que la Thaïlande ait commencé lundi à l'aube à procéder aux expulsions. « J'appelle le Gouvernement thaïlandais à suspendre l'expulsion de Lao Hmong, parmi lesquels certains ont besoin d'une protection internationale », a-t-il indiqué.
La Thaïlande a commencé à procéder aux expulsions depuis le plus important des deux camps, Ban Huay Nam Khao, dans la province de Petchabun située au nord de la Thaïlande. Des militaires thaïlandais ont commencé à faire monter des Lao Hmong à bord de camions pour leur voyage de retour vers la République démocratique populaire lao. Le HCR n'a pas été autorisé à se rendre sur ce site pour examiner les besoins de protection internationale des personnes qui y vivaient.
Le renvoi d'un second groupe, comptant quelque 158 Lao Hmong détenus à Nong Kaï dans le nord-est de la Thaïlande, n'avait pas encore commencé lundi. Parmi ces 158 personnes se trouvent près de 90 enfants. Par ailleurs, elles ont été reconnues en tant que réfugiés par le HCR. Jusqu'à ce jour, la Thaïlande leur a toutefois refusé l'accès à la réinstallation dans un pays tiers.
Au cours d'une déclaration jeudi dernier, le Haut Commissaire António Guterres a prévenu que le refoulement, ou retour forcé, « mettrait non seulement en danger la protection des réfugiés et qu'il constituerait également un exemple très grave sur le plan international. »
La Thaïlande a une longue histoire en tant que principal pays d'asile dans la région de l'Asie du sud-est. Les expulsions de Lao Hmong débutées lundi ont fait l'objet de vives critiques non seulement du HCR mais aussi de la part d'organisations des droits de l'homme, de l'Union européenne, de la France et des Etats-Unis.
Selon la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, le respect du caractère volontaire des retours, vers leur pays d'origine, de réfugiés et d'autres personnes ayant besoin de protection doit être garanti. Le HCR continuera à exhorter la Thaïlande à cesser les refoulements afin d'avoir le temps de trouver des solutions respectant le principe fondamental du droit international concernant le non-refoulement, ou l'interdiction de toute forme de retour forcé.
Par Adrian Edwards à Genève