Le sud du Kirghizistan a besoin d'un soutien continu

Points de presse, 28 octobre 2011

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Adrian Edwards à qui toute citation peut être attribuée lors de la conférence de presse du 28 octobre 2011 au Palais des Nations à Genève.

Le HCR appelle à un soutien continu pour le sud du Kirghizistan après la vague de violences de juin 2010. Les élections présidentielles au Kirghizistan sont prévues pour ce dimanche et, alors que la situation globale est pacifique, des tensions persistent toutefois dans certaines localités qui ont été le théâtre de violences inter-communautaires durant l'été 2010. Des centaines de personnes avaient trouvé la mort ou avaient été blessées durant cette période, plusieurs milliers de maisons et de commerces avaient été pillés et détruits, et 400 000 personnes avaient été déplacées dans leur pays ou en Ouzbékistan.

Le Président Otunbaeva, le Parlement et d'autres parties concernées ont appelé tous les citoyens du Kirghizistan à démontrer un respect mutuel et de la tolérance ainsi qu'à éviter toute action qui pourrait contribuer à alimenter le conflit en raison de l'origine nationale, régionale ou pour des motifs religieux.

L'année dernière, le HCR a fourni une aide d'urgence vitale en matière de protection et d'articles non alimentaires à environ 400 000 personnes déplacées. Un Programme d'abri d'urgence et de logement de transition a appuyé le retour et la réintégration pour environ 15 000 familles qui avaient perdu leur maison avec de nouvelles maisons chauffées, respectant les normes anti-sismiques et culturellement acceptables avant le début de l'hiver 2010-11.

Nos activités ont également concerné des zones exposées au conflit certaines étant très isolées dans les provinces instables de la vallée de Ferghana au sud du Kirghiszistan qui bordent l'Ouzbékistan et le Tadjikistan.

Les équipes du HCR continuent de suivre la situation dans 50 localités et d'assister les communautés et les autorités afin de rapidement identifier et atténuer les sources de conflit. Plus de cent projets communautaires à impact rapide visent à encourager la réconciliation via de petites infrastructures, des moyens d'existence et des activités de communication.

En janvier 2011, le HCR a lancé un appel supplémentaire d'un montant de 11,4 millions de dollars pour continuer les interventions dans le secteur de la protection et mettre en œuvre des activités de consolidation de la paix qui encouragent la réconciliation et empêchent une reprise du conflit et du déplacement. Grâce au généreux soutien des donateurs, le HCR a obtenu des résultats tangibles pour réduire les tensions et les sources potentielles de conflit. Cependant, plusieurs objectifs importants, y compris nos efforts pour la réconciliation, sont actuellement mis en péril par un manque de financement de plus de trois millions de dollars.

En particulier, le HCR a besoin de fonds pour aider des personnes vulnérables, y compris des personnes déplacées internes et des rapatriés, à survivre durant l'hiver qui arrive, avec les températures qui tombent à nouveau à moins 10-15 degrés Celsius, même dans les vallées densément peuplées du Kirghizistan, un pays montagneux. On compte près de 60 000 personnes qui sont encore déplacées dans le pays.

Dans un contexte de menaces continues pour la paix et la stabilité, le HCR éprouve le besoin de continuer à encourager la réconciliation et de prévenir de nouveaux déplacements de population. Nous recherchons le soutien des donateurs, pour combler le manque de financement, afin de mettre en œuvre une centaine d'autres projets communautaires à impact rapide.

Pour de plus amples informations, veuillez svp contacter :

  • A Bishkek, Natalia Prokopchuk, portable +996 77 598 4224

  • A Genève, Babar Baloch, portable +41 22 79 557 91 06

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L'apatridie au Kirghizistan

Deux décennies après la désintégration de l'Union soviétique, des milliers de gens vivant dans d'anciennes Républiques soviétiques comme le Kirghizistan sont toujours confrontés à des problèmes de citoyenneté. Le HCR a recensé plus de 20 000 apatrides dans cette nation d'Asie centrale. Aucun pays ne reconnaît ces personnes comme ses ressortissants en vertu de sa législation. Si bon nombre d'entre eux relèvent en principe de la loi kirghize sur la citoyenneté, leur nationalité n'a pas été confirmée dans le cadre des procédures actuelles.

La plupart des apatrides vivant au Kirghizistan résident sur le territoire depuis de nombreuses années, ont de la famille proche dans le pays et sont bien intégrés, tant du point de vue social que culturel. Mais comme ils ne possèdent pas de documents d'identité, ils ne peuvent faire des choses que la plupart des gens tiennent pour acquises : remplir les formalités nécessaires pour se marier ou déclarer la naissance d'un enfant, voyager au Kirghizistan ou à l'étranger, toucher une pension de retraite ou des allocations sociales, ou encore posséder un bien. Ils sont plus exposés aux difficultés économiques, sont davantage touchés par le chômage et ne peuvent bénéficier pleinement du système public d'enseignement et de santé.

Depuis son accession à l'indépendance en 1991, le Kirghizistan a pris plusieurs mesures positives pour réduire et prévenir l'apatridie. En vertu de son mandat sur l'apatridie, le HCR prête son concours au pays, en dispensant des conseils sur la législation ou les pratiques, et en apportant une aide technique aux personnes chargées de résoudre les problèmes de citoyenneté. Les ONG partenaires de l'agence pour les réfugiés offrent une assistance juridique aux apatrides et les guident dans leurs démarches pour obtenir la nationalité.

Cependant, le problème de l'apatridie au Kirghizistan est complexe et des milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants, se heurtent encore à des obstacles juridiques, administratifs et financiers lorsqu'elles cherchent à confirmer leur citoyenneté kirghize ou à obtenir la nationalité du pays. En 2009, avec le soutien du HCR, le gouvernement a adopté un plan d'action national pour prévenir et réduire l'apatridie. En 2011, l'organisation aidera les autorités à réviser le plan et à prendre des mesures concrètes pour le mettre en oeuvre. Tous les intervenants devront déployer un effort concerté, afin d'éviter que l'apatridie ne devienne un problème persistant, se transmettant de génération en génération.

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