Des pluies diluviennes chassent de chez eux 50 000 réfugiés sahraouis en Algérie

Articles d'actualité, 13 février 2006

© HCR/J.Gagné
Les pluies torrentielles survenues au cours des derniers jours ont causé beaucoup de dégâts et de dommages dans les camps de réfugiés situés dans le désert à proximité de Tindouf, dans l'ouest de l'Algérie.

TINDOUF, Algérie, 13 février (UNHCR) Ces derniers jours, des pluies torrentielles se sont abattues de manière tout à fait inhabituelle sur la région désertique proche de Tindouf. Elles ont causé de graves inondations dans trois des cinq camps de réfugiés sahraouis, détruisant, selon les premiers rapports, 50 pour cent des maisons et laissant sans logement près de 50 000 réfugiés. Une opération rapide de secours est en train d'être montée afin d'apporter l'aide d'urgence dont ont besoin les personnes sans abri.

« Nous sommes très inquiets des conséquences que cela aura sur les réfugiés sahraouis qui vivent depuis longtemps déjà dans des circonstances très difficiles », a indiqué Radhouane Nouicer, le directeur adjoint de l'UNHCR pour la région, qui est basé à Genève. « Nous demandons à toutes les agences concernées d'unir leurs forces pour faire face à cette situation sans tarder. »

Samedi, l'UNHCR, le Programme alimentaire mondial et des agences humanitaires locales ont mené conjointement une mission d'évaluation rapide dans deux des trois camps touchés de la région de Tindouf. A Awserd et Smara, où la grande majorité des réfugiés vit dans des maisons faites de briques en terre et le quart restant dans des tentes, les dégâts causés aux infrastructures sont énormes : près de 50 pour cent des maisons sont entièrement détruites ; le reste de l'habitat est endommagé et dans un état précaire. Les marchés, les bâtiments publics, y compris les écoles et les administrations ont aussi été touchés.

Le camp de Laayoune est sans doute également durement frappé ; l'UNHCR attend encore des détails précis sur la situation dans ce site, auquel la mission d'évaluation commune n'a pas pu accéder samedi. Une agence humanitaire locale avait cependant réussi à atteindre le camp vendredi, avant que ne tombent les dernières pluies torrentielles au cours de la nuit. Elle avait alors fait état de la destruction complète de 25 à 30 pour cent de maisons en briques de terre et de la perte des réserves en nourriture d'au moins 70 familles.

© HCR/J.Gagné
Les pluies torrentielles survenues au cours des derniers jours ont causé beaucoup de dégâts et de dommages dans les camps de réfugiés situés dans le désert à proximité de Tindouf, dans l'ouest de l'Algérie.

La mission d'évaluation d'urgence estime que 12 000 tentes sont nécessaires ainsi que des bâches en plastique pour 12 000 familles, 510 rouleaux en plastique, 7 000 trousses d'ustensiles de cuisine, 60 000 couvertures, 40 000 matelas et 20 000 jerrycans. L'UNHCR prévoit d'établir un pont aérien pour acheminer les secours depuis son entrepôt régional en Jordanie.

Les camps de réfugiés de la région de Tindouf abritent des réfugiés qui ont fui le Sahara occidental en 1975 en raison du conflit qui s'est déclenché, après que l'Espagne se soit retirée de la région, sur le droit de gouverner ce territoire. Actuellement, l'UNHCR assiste 90 000 des réfugiés les plus vulnérables dans cinq camps.

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Repérés au large des îles Canaries

Malgré des dangers considérables, des migrants en quête d'un avenir meilleur, et des réfugiés fuyant la guerre et les persécutions, continuent à embarquer dans des bateaux de fortune pour des traversées en haute mer. L'un des principaux itinéraires vers l'Europe part de l'ouest de l'Afrique vers l'archipel des Canaries, un territoire espagnol.

Avant 2006, la plupart des migrants irréguliers, empruntant cet itinéraire sur l'océan Atlantique, embarquaient sur des pateras, des bateaux pouvant transporter jusqu'à 20 personnes. Les pateras partaient en majorité depuis le Maroc et le Territoire du Sahara occidental, pour une traversée d'une demi-journée. Les pateras ont été remplacés par des bateaux plus importants appelés des cayucos, qui peuvent transporter jusqu'à 150 personnes. Les cayucos partent depuis des ports situés dans des pays d'Afrique de l'Ouest comme la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Sénégal ou la Sierra Leone. Ils prennent plus de trois semaines pour atteindre les Canaries.

Parmi les 32 000 personnes arrivées dans les îles Canaries, seule une petite proportion d'entre elles (359 personnes) ont demandé l'asile en 2006. En 2007, plus de 500 demandes d'asile ont été déposées aux îles Canaries. Ce chiffre est particulièrement significatif, étant donnée la diminution de 75 pour cent de nombre global des arrivées par la mer en 2007.

Repérés au large des îles Canaries